Version sportive de la F-Type S de 380ch, la Jaguar F-Type 400 Sport est venue re-dynamiser les ventes du V6 chez Jaguar en 2017. En effet, avec l’offensive des V8 et l’approche des 600 ch, les ventes de V6 ont eu tendance à ralentir. Cette version 400 Sport a existé en coupé et en cabriolet, mais uniquement en version AWD à 4 roues motrices. Nous vous emmenons aujourd’hui pour 1600 km au volant d’un des roadsters les plus désirables qui soit, sur les routes du Morvan
Jaguar F-Type 400 Sport : ce qui change
Extérieurement, ne nous mentons pas, la 400 Sport reste très proche des V6 S dont elle dérive. Bas de caisse gris mat, quelques touches de jaune, face avant spécifique (du moins 2 entrées d’air spécifiques), la 400 Sport fait dans les légères retouches. Cependant, cela dynamise bien l’ensemble et le rend encore plus attirant. Le félin fascine. Malheureusement, seulement 3 « coloris » étaient disponibles à la vente pour ce modèle. Du noir, du gris, et du blanc. Si ce choix n’affecte en rien les lignes de l’auto, cela n’en reste pas moins dommage quand on connait les couleurs qui se baladent dans le nuancier de Coventry
Notre exemplaire est gris clair avec quelques touches de gris anthracite (bas de caisse, jantes et lame avant) et accentué par quelques touches supplémentaires de jaune via les logo spécifiques 400 AWD. La capote, de couleur noire, vient rappeler les touches de gris anthracite relevées plus haut. Finalement, notre exemplaire est plutôt très élégant. Sobre, mais élégant, très british donc.
Sans aller dans l’extrême des modèles SVR, le 400 Sport a remis un petit coup de neuf le design de la F-Type sans pour autant dénaturer l’ensemble de courbes et de modernité réalisé par les équipes de Ian Callum. Véritable icône après 6 ans de production, la Jaguar mélange à la perfection les lignes modernes et le classicisme automobile à l’anglaise. Véritable véhicule de collection en devenir et digne héritière des Type E.
L’intérieur sans révolution
L’intérieur de notre modèle d’essai est noir, tout de cuir recouvert, magnifiquement mis en avant par les très belles surpiqûres jaunes. Les baquets, très fins, sont cependant chauffants et rafraîchissants. Bien sculptés, ils promettent un maintien de bonne qualité mais me font émettre, à première vue, une réserve sur le confort. Fixés très bas dans l’habitacle, il faudra probablement jouer avec leur réglages pour espérer voir la route pour les petits gabarits.
Le volant profite d’une jante épaisse, et d’un dessin central classique et sobre. Les commandes au volant sont intuitives et on retrouve l’ensemble des fonctionnalités sans se perdre. Il n’y en a pas trop. On y retrouve également les petites touches de sportivité : palettes au volant en (imitation) aluminium, compteurs gradués jusque 8500 trs/min et plus de 300 km/h. Le passager, lui, aura vue sur une belle planche de bord. Agrémentée d’une grande boite à gant (pour ce genre de modèles) et de deux poignées de maintien, vos passagers seront presque comme chez eux. L’accès à l’écran central est facilité par la non présence du sélecteur de vitesse, repositionné un peu plus bas sur la console centrale. Cet écran vient centraliser les infos de la voiture, le GPS, la climatisation, les médias, etc.
Sur la console, on retrouve le fameux sélecteur de vitesse à côté des différents modes de conduites (Neige/normal/dynamique), ESP ON/OFF, le bouton qui active échappement sport, le Stop & Start. Enfin, finissons notre tour de l’intérieur par le coffre. Si il apparaît minuscule, il nous aura tout de même permis de partir à deux un weekend.
Jaguar F-Type 400 Sport : conduite parfaite ?
Une pression sur le bouton Start, et wow, ça gronde ! Le moteur se cale sur un ralenti stable mais rageur. Pour la discrétion, on repassera, mais si les voisins ont besoin d’un réveil supplémentaire, c’est génial. Je passe le sélecteur sur Drive et la belle anglaise démarre paisiblement. Quitter la région parisienne au plus vite, tel est mon but en ce beau jeudi ensoleillé. En effet, avec une consommation de 25 l/100 sans avoir une seule fois pressé l’accélérateur à fond… je n’ai pas trop envie de rester dans les bouchons. J’atteins finalement l’autoroute A6 en direction d’Avallon. Sur autoroute, j’enclenche le régulateur de vitesse pour me laisser conduire et je profite du confort et de la parfaite insonorisation.
A la première barrière de péage, c’est plus fort que moi, j’écrase la pédale de droite. Inutile de dire que ça se déplace relativement bien et que ça dépasse l’ensemble du trafic du jour. Ceci dit, c’est peu démonstratif dans ce mode normal. Retour à 130 km/h pour une petite heure. La visibilité vers l’avant fait parfois défaut pour les petits gabarits. Cependant, avec la panoplie de réglages possibles, il n’y a pas trop de soucis.
Enfin la sortie de l’autoroute à Avallon ! J’en profite pour décapoter et passe par la même occasion en mode sport. Wow, quelle différence sonore ! Le V6 gronde encore plus, ça s’annonce de suite bien mieux ! (dans mes notes, j’avais écrit « LE SON P%t$#n DE M@rd# ») Je quitte donc l’aire de péage et je m’enfonce à la découverte du Morvan. Je suis de ceux qui roulent sans GPS, pour le plaisir de se perdre et de rouler. C’est également le plaisir de découvrir les régions que je ne connais pas. J’ai rendez vous au sud du Morvan, et seules les vocalises du V6 me guideront. En effet, même sans forcer, la Jag’ m’emmène de courbes en courbes avec une certaine célérité mais sans excès.
Le châssis montre de très bonnes qualités en virage. La voiture s’inscrit comme une grosse propulsion jusqu’au point de corde. Là, la voiture charge le train arrière jusqu’à ce que je le sente à la limite du survirage, et le reste de la puissance est renvoyée vers le train avant. Cela permet à la F-Type de s’extirper des plus petites courbes sans aucune difficultés. La voiture vire à plat avec cette conduite dynamique mais pas avec le couteau entre les dents. Elle enchaîne les virages sans broncher et elle sonne magnifiquement bien, vraiment.
La boite à 8 vitesses propose une belle allonge et se révèle très douce. En mode normal, vous ne sentirez pas les rapports, alors qu’en mode Dynamique, les rapports se sentent plus et le moteur tournera plus haut dans les tours. Le même phénomène se montrera également si l’on touche l’une des deux palettes de changement de rapports, situées derrière le volant.
A force de se laisser porter de virages en virages, l’arrêt à la pompe se fait vite ressentir. C’est un arrêt express qui suivra, dans une toute petite station service du Morvan. 80 € de SP98 plus tard (le réservoir n’est pas si grand), je repars, toujours en direction du sud. L’orage se fait menaçant et dès les premières gouttes sur le pare-brise, je m’empresse de refermer la capote. L’opération se fait d’un clic, en roulant, jusque 50 km/h, et prend une petite dizaine de secondes. Sous la pluie, la voiture inspire vraiment confiance grâce aux 4 roues motrices. Malgré quelques sorties de rond points et de virages avec un peu d’angles, tout se passe le plus normalement qui soit. Mais quel plaisir d’entendre de nouveau les vocalises du V6 une fois l’orage terminé, et la capote baissée.
Conclusion
Peut on vraiment rouler en F-Type au quotidien ? En termes de confort, c’est sans aucun problème. Les sièges sont proches du parfait, que ce soit pour cruiser tranquillement ou pour attaquer un peu. Le son du V6 étant gérable via les clapets de l’échappement, le bourdonnement permanent peut se faire oublier un peu, c’est appréciable. La consommation enfin. Sur notre essai, sans réellement faire attention, elle s’établit à 13 l/100. C’est beaucoup, mais c’est très probablement améliorable. Et puis, un V6 comme ça mérite bien un peu d’essence !
La voiture n’est pas exempte de défauts cependant. Il manque notamment un rangement pour le téléphone lorsque l’on veut une utiliser une application de guidage par exemple (il reste l’écran central pour ça cependant). Il n’y a pas non plus d’endroits prévus pour la Carte Bleue et le ticket de péage, pourtant ce sera majoritairement votre seul bagage à la vue du coffre. Pour autant, la Jaguar F-Type 400 Sport profite d’une belle image, avec un nombre de sourire et de pouces levés assez important sur notre trajet. Véritable chaînon manquant entre la S et la R, la 400 semble le parfait compromis. Et vous ai-je parlé du son du V6 ? 😉
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos de cet essai :
Texte : Antoine
Photos : Clément Simon pour Virages-Auto.com