Le Renault Avantime revient pour un essai, aussi bien futuriste que passionnant. Après une brève présentation dans un premier article, nous prenons le volant de l’unique coupéspace du marché. Dans un monde automobile où se distinguer devient de plus en plus difficile, la Renault Avantime se montre comme une alternative décalée et pleine de caractère. Renault Matra Avantime : le futur, c’est toujours aujourd’hui !
A l’intérieur du Renault Avantime
Prendre place dans un Avantime, c’est grimper dans l’une des autos les plus atypiques qui soient. Tout d’abord, il y a ce sentiment d’exubérance lorsque l’on ouvre la porte à double charnière pour la première fois. Forcément, ses dimensions excessives pour une porte de voiture (1,4 mètre pour 55 kg) et la garniture intérieure qui se décompose en deux parties ne sont pas courantes. Une fois installé, la position de conduite étonne. On est assis très haut et surtout, les surfaces vitrées nous entourent de toute part. A l’heure où les vitres sont de plus en plus petites, ce retour en arrière est particulièrement déroutant. Par contre, grâce aux fenêtres sans montants, la visibilité de trois quart arrière est sans défaut. L’immense pare-brise est placé très en avant alors que le toit panoramique ouvrant parcourt la quasi-totalité de l’habitacle.
Une fois à bord, place au pratique. Il y a des rangements à pertes de vues (à l’avant du moins), astucieusement intégrés. Il y a évidemment des vides poche de taille conséquente dans les portes, avec une habile séparation entre le rang 1 et le rang 2. On retrouve également un vaste tiroir rangement au centre de la console, un caisson accessible en soulevant le GPS intégré, un mini rangement dans la boite à gant (à cause du boitier GPS compris en lieu et place de la-dite boite à gant), et même un emplacement supplémentaire dans l’accoudoir central ! A l’arrière, deux petits vides poches supplémentaires se trouvent à côté des sièges (avec les commandes de vitres).
Plus astucieux, deux rangements se trouvent sous les assises arrières, comprenant les pièces techniques comme le cric, les ampoules, etc. Le coffre ne démérite pas non plus. En grand coupé 4 places (+1 en appoint), l’Avantime se veut suffisamment pratique pour voyager. Le coffre est donc immense (530 litres) mais également pratique. En effet, la planche de coffre peut se positionner aussi bien comme tablette de coffre que comme double fond pour le coffre. Un petit détail fort pratique, à l’usage, d’après le propriétaire. En tant que monospace, l’Avantime ne déroge pas à la règle et se veut un vrai déménageur. Les sièges arrières se rabattent pour offrir un plancher plat et un volume de chargement presque doublé.
L’intérieur de notre modèle d’essai est recouvert de cuir Sahara sur les sièges. Ce cuir, avec un effet un peu ciselé, n’a pas vieilli du mieux qu’il soit mais l’ensemble se montre encore de plutôt bonne facture. Les sièges du rang 1 sont réglables manuellement en longueur, hauteur et angle de dossier alors que le réglage des lombaires et des sièges chauffants sera électrique. Les sièges sont encore aujourd’hui très confortables, profitant d’une assise et d’un dossier fermes mais bien rembourrés. L’accès au rang 2 est bien plus simple qu’il n’y parait grâce aux sièges avant rétractables. La position que l’on prend en s’asseyant dans les fauteuils est, à mes yeux, plus confortable que celle du rang 1.
Il y a de l’espace aux jambes, un peu de garde au toit (si vous faites moins d’1,90 m). Cependant, on est assis plus en hauteur qu’à l’avant. Cela permet, d’une part, de garantir à chaque passager de voir la route et, d’autre part, de confirmer l’impression de coupé en ouvrant la porte, puisque le siège avant se veut « posé par terre », et non en hauteur comme dans un monospace. L’espace sous les sièges avant pour les pieds lorsque l’on est à l’arrière est impacté, mais la sensation d’espace est préservée grâce à l’ensemble des surfaces vitrées.
Extérieur, ce style d’Avantgarde
Si on se souvient de l’Avantime, c’est avant tout pour son design…particulier. Ne laissant personne indifférent, le coupéspace fait partie de ces rares voitures que l’on adore, ou que l’on déteste. A l’avant, la voiture est comprend un très fin bandeau positionné en bas, comprenant un bout de la calandre et les antibrouillards. On retrouve une petite calandre au logo Renault juste au-dessus de la plaque d’immatriculation. Deux blocs optiques de Safrane phase II (Xénon avec compensateur d’assiette) sont situés de part et d’autres alors que les clignotants sont spécifiques. Encore au-dessus se trouvent les deux prises d’air caractéristiques qui permettent de récupérer l’air pour la climatisation.
Le capot se veut musclé avec ses deux plis sur les côtés. Il amène les yeux de l’observateur du jour sur l’immense pare-brise et ses 2 montants gris clair. Ces deux montants sont une des caractéristiques principales de la voiture, qui garantissent à l’œil lambda de reconnaître la voiture au premier regard. De profil, la voiture est à la fois haute sur pattes, et très basse au niveau de la garde au toit. Finalement, un peu en avance sur son temps et les SUV semi coupés. Les jantes de série sont des 17″ Rhodes, comprises dans la finition Privilège de notre modèle d’essai. De rarissimes jantes en 18″, dites Olympie, étaient également disponibles. Les proportions engendrées par la seule porte chamboulent complètement les repères. Les sièges avant, littéralement posés au milieu de la voiture contribuent également à l’étonnement.
Mais, le point le plus particulier de la voiture concernant son ésthétique, c’est bel est bien l’arrière. De profil, il y a cette bosse, inexplicable à première vue. Ensuite, les yeux se posent sur les feux, sublimes, triangulaires. Juste au-dessus se trouve un rappel de cette forme peu courante pour des feux avec les deux catadioptres se logeant dans le coffre. Encore un peu plus haut, on retrouve la lunette arrière, complètement arrondie, accompagnée de deux fausses sorties d’air permettant d’intégrer deux déflecteurs. Une double sortie d’échappement complète l’ensemble sur notre exemplaires. Il est à noter qu’un Kit Sport a été disponible en option, après l’arrêt de la production en 2003. Il est d’origine Matra et comprend un spoiler avant, des jupes spécifiques, et 2 sorties d’échappements spécifiques (une de chaque côté).
Destination ailleurs
Tour de clef (c’est fou comme on perd l’habitude de tourner une clef) puis … moteur ! Le V6 démarre dans un feulement avant de se caler sur un ralenti façon paquebot. Comprenez quelque chose du genre « Plomp Plomp Plomp Plomp ». Idéal pour être ami avec ses voisins le matin. Notre exemplaires d’essai est un des rares V6 équipé de la boite automatique à 5 rapports. Passage sur Drive, et c’est parti. La conduite n’a rien d’extraordinaire. Le monospace se déplace comme une voiture des plus banales, sans grand changement avec une voiture ultra moderne. Niveau confort, la suspension d’origine confirme la sensation de bateau (et le mal de mer qui va avec). Heureusement, notre modèle d’essai s’est vu greffer des amortisseurs Koni qui corrigent entièrement ce problème.
En ville, il est amusant de voir à quel point le Renault Avantime attire l’œil, surtout une fois le mode Grand Air activé (comprenez toutes fenêtres ouvertes). Parfois de simple sourires, un peu de rires voire quelques moqueries mais surtout beaucoup de « J’ai toujours adoré » et de « Elle est plus jolie qu’à sa sortie ». La boite de vitesse est souple et le moteur permet de s’extraire des feux et des embouteillages au plus vite, le tout dans un confort imperturbable. En ville toutefois, il y a un gros soucis qui s’appelle consommation. Le V6 flirte avec les 20 litres pour 100 km à l’ordinateur de bord. Il est temps de quitter l’agglomération et se sauver pour une balade à la campagne.
Là, cheveux au vent, l’Avantime n’inspire pas à rouler vite. Premièrement à cause de la quantité d’air qui rentre par les fenêtres et le toit ouvrant. Ensuite, la voiture est lourde, donc il faut anticiper les ralentissements pour conserver sa vitesse au mieux. La souplesse du V6 permet de naviguer, dans les limitations de vitesses, autour de 10 litres pour 100 km. En toute tranquillité, l’Avantime devient une magnifique machine à voyager à travers le temps, à profiter du paysage et à redécouvrir ses routes préférées. Un dépassement ne sera pas pour autant un problème puisque le V6 3.0 permet facilement d’aller chercher les 6 500 tr/min .
La deuxième culmine ainsi à 100 km/h alors que la troisième vous fera perdre votre permis sur l’ensemble du réseau français. La vitesse théorique de l’Avantime est de 225 km/h, honorable pour un monospace. Sans être une bête de course, le coupé avale les courbes avec une précision assez inédite pour la catégorie. Cependant, le vrai terrain de jeu de ce grand coupé, c’est l’autoroute ! La voiture fait alors preuve d’une stabilité à toute épreuve et transportera ses passagers dans un confort absolu. Enfin, aux quelques bruits d’air dans les rétroviseurs près. Les seules limites de destinations seront donc, en Avantime, votre temps et votre compte en banque.
Rouler en Renault Avantime aujourd’hui
Rouler en Concept Car de série est un rêve qui vous titille ? Et bien sachez que c’est possible, avec un Renault Avantime notamment. Les prix d’achats en occasion, pour des véhicules en bon état, démarrent autour de 3 000 € pour un exemplaire Diesel, 7 000 € pour un V6, et autour de 10 000 € pour un exemplaire équipé du 4 cylindres F4RT. Pour les rares exemplaires avec des boites de vitesses automatiques, il faudra avant tout en trouver un avant de trouver un prix.
Au niveau des pièces détachées, c’est un peu la loterie. Certaines pièces sont introuvables alors que d’autres le sont. Les références communes Renault ne posent pas trop de problème pour le moment. La communauté de pièces avec les Safrane, Laguna I et II et Espace III facilite grandement les recherches. Les pièces plus spécifiques sont par contre beaucoup plus rares. Les feux arrière sont difficiles (impossibles) à trouver, les supports de rétroviseurs ne sont pas évidents non plus, tout comme certaines petites pièces de l’intérieur (poignée de réglages de sièges notamment). Niveau mécanique, sachez que les garagistes Renault ne veulent pas trop toucher aux Avantime en général. Un entretien classique régulier suffit (vidange moteur et boite, disques et plaquettes, amortisseur) et plusieurs spécialistes de l’Avantime existent pour de plus grosses interventions. Plusieurs forums de passionnés existent également, permettant à chacun de trouver un cas similaire au sien.
Le surnom d’Aftertime vraiment mérité ?
Aftertime est le surnom donné au Renault Avantime dès sa sortie. C’était à l’époque la faute à ses petits retards de mises au point. La presse de l’époque a évidemment sauté dedans pour des détails tels que les clefs, l’afficheur orange, et le châssis de l’Espace III. Pourtant aujourd’hui, l’Avantime apparaît comme un précurseur dans un monde automobile dominé par les SUV puis les SUV Coupé. Sa ligne a fini par regagner les rangs (ou les rangs ont copié ?), et apparaît contemporaine aujourd’hui dans le paysage automobile. La voiture ne choque plus, elle apparaît même plus belle que lorsque la voiture est sortie. Véritable soucoupe volante du paysage automobile à sa sortie, le Renault Avantime est devenu, grâce à sa faible production et le peu d’exemplaires survivants, un must have à la française, une icône de son temps, une voiture comme on n’en fera probablement plus jamais.
Texte et photos : Antoine
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