Après notre essai de la Toyota Supra, retour sur les circuits de La Ferté Gaucher pour essayer une autre sportive. Et pas n’importe laquelle. Alors qu’elle est désormais coiffée par la version Trophy-R, c’est sa version un peu plus civile que nous avons essayée. Nous vous emmenons aujourd’hui pour une session en Renault Mégane 4 RS Trophy !
Stylistiquement bestiale
Au premier coup d’œil, elle ne diffère d’une version R.S. « classique » que par un autocollant TROPHY sur la lame avant. Pour autant, elle n’en reste pas moins bestiale ! C’est surtout vrai quand on la pose à côté de la Mégane de monsieur tout le monde. Ailes élargies, pare-chocs spécifiques, diffuseur à l’arrière, jantes 19’’… les modifications sont nombreuses ! Sur cette version Trophy, on trouve pourtant d’autres éléments spécifiques, en série comme en option. Étriers de freins rouge avec disques bi-matière ou volant en Alcantara sont par exemple des différences présentes de série. Sur notre modèle d’essai, il y a également les jantes allégées optionnelles Fuji Light (2000€) mais également la magnifique sellerie cuir / Alcantara couplée aux sièges Recaro Sportster CS (1200€) pour en faire une version toutes options, et magnifique !
Un ramage à la hauteur du plumage ?
Pour cet essai, nous avons réalisé le test dans des conditions bien différentes. Tout d’abord, la première partie s’est faite aux Circuits de La Ferté Gaucher avec une piste bien humide. Les 300 ch tirés du moteur 1,8L turbo avaient du mal à passer au sol malgré les aides à la conduite. Et ce, qu’elles soient connectées ou déconnectées. Si le chrono n’était pas de la partie, il faut avouer que c’est assez drôle de jouer avec la voiture. Elle se dandine et glisse fortement quand le 4Control se met en action. En fin de journée, un de nos essayeurs effectuera une belle sortie de piste en voulant jouer avec la Mégane de la même façon qu’avec la Supra… loupé !
Les circuits de la Ferté Gaucher sont situés à 70 km au sud-est de Paris, en Seine et Marne. Ce complexe dispose de deux pistes (une petite technique et une plus grande plus rapide). Elles sont reliées en leurs limites pour en faire une piste longue de 3.6 km. Cette grande pister allie les courbes rapides et les virages techniques. Ainsi, le circuit permet d’exploiter votre véhicule en toute sécurité. Des cours de pilotages peuvent vous y être enseignés afin d’approfondir votre technique. (On le rappelle à notre essayeur de Supra…)
Mégane RS : et sur route ouverte ?
Pour le reste de l’essai, et après un bon coup de karcher (merci Antoine donc), nous avons profité d’un beau ciel bleu et d’un temps plus sec. Ce fut l’occasion d’emmener notre Mégane sur des routes de campagne. Les pneus Bridgestone Potenza S007 montrent alors tout leur potentiel et s’avèrent très bons. Le différentiel autobloquant fait également un travail remarquable couplé aux 4 roues directrices pour permettre des passages en courbe sans crainte. La direction est de bonne facture et remonte bien les informations de la route. Le gros point noir va à la boite de vitesse manuelle qui est, elle un peu flou dans les passages de rapports dû à un guidage trop approximatif. On se consolera comme l’on peut avec l’échappement à valves qui affirme le caractère de la voiture. Ce n’est pas discret pour vos voisins mais que c’est jouissif d’entendre le moteur aussi fortement dans une voiture de série. C’est clairement ce qui manquait à notre Seat Leon Cupra d’essai, et cela sonne mieux que le même moteur dans l’Alpine A110 !
Et en conduite normale, elle donne quoi cette Mégane RS ? Niveau habitabilité, c’est une Mégane IV classique donc la place est plutôt correcte même. En cinq portes, elle offre un accès facilité aux places arrières. Cependant, il faudra faire attention aux genoux avec la coque plastique des sièges Recaro. Elle offre des équipements cohérents avec un système audio Bose, un régulateur adaptatif ainsi qu’un dispositif vision tête haute pour éviter de quitter la route des yeux. Malheureusement, le système R-Link peut s’avérer à lui seul un frein à l’achat si vous n’êtes pas un adepte du système d’infotainement.. Les menus sont trop nombreux et mal placés, parfois cachés ou inaccessibles. Le système est très lent et le temps passé à regarder l’écran en attendant qu’il se réveille est du temps en moins pendant lequel vous quitterez la route des yeux. Pour une utilisation sportive R.S., on s’en passera mais au quotidien c’est vraiment pas évident.
Mégane RS: le choix judicieux ?
La catégorie des compactes sportives est complète aujourd’hui mais elle est vouée à se rétrécir avec les normes à venir. Si le malus 2020 compte bien « tuer » la Mégane RS, elle restera tout de même un choix judicieux pour la personne qui veut se faire plaisir au quotidien et également aller sur piste de temps à autre. Du bon père de famille au fou du volant, elle saura ravir un large panel de propriétaires. Et c’est bien trop rare de trouver ça !
Retrouvez ci-dessous l’intégralité des photos réalisées pendant l’essai :
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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