Vous l’avez compris en lisant notre essai de la Datsun 240Z, nous comptons bien vous présenter les modèles emblématiques de la série Z de Datsun/Nissan. 260Z, 280Z, 280ZX ou encore 300ZX (Z31) n’étant pas disponible au parc presse et difficilement trouvable chez des propriétaires pour un essai, c’est vers la Nissan 300ZX (Z32) que nous avons jeté notre dévolu ! Un retour dans les années 90 pour le plus grand plaisir de notre essayeur.
Nissan 300ZX : le futur du passé
Il faut remettre cet essai dans son contexte. On ne peut pas essayer une 300ZX de 1991 en 2020 comme une voiture moderne. La 300ZX et plus particulièrement sa variante Z32 est une voiture qui a marqué une époque. Celle de ceux qui ont aujourd’hui la trentaine, et qui ont grandi avec des consoles et des jeux comme Gran Turismo sur PlayStation 1. Au milieu des Mazda RX-7 FD ou encore des Toyota Supra Mk3, c’est une véritable icône. Du moins, c’est ce que je croyais car au fur et à mesure de l’essai, j’ai pu rencontrer des gens dans la quarantaine, la cinquantaine voir même approchant la soixantaine qui étaient tout aussi amoureux que moi de cette voiture.
A sa sortie en 1991, la voiture devait vraiment avoir l’air d’un OVNI. Pour la remettre dans son élément, sachez que c’est également en 1991 que Citroën sortait la ZX Volcane, Renault la Clio 16S ou VW la Golf 3 GTI… la belle époque ! Ces voitures vous vendent du rêve, sûrement. Mais aucune de celle-ci n’affiche une fiche technique tel que celle de la 300ZX. Un V6 3,0 litres Twin Turbo de 286 ch. Mais quelle mouche a bien pu piquer les Japonais de chez Nissan ?
Savant mélange de rustique et de moderne, encore aujourd’hui, la Nissan 300ZX impressionne. Que ce soit son gabarit (elle mesure tout de même 4,52 m), son look et même ses équipements, Nissan imaginait son futur avec cette auto devenu depuis un véritable collector. Pour les phares, on les retrouvera sur une certaine Lamborghini Diablo.
Une autre époque ?
Le doux parfum des voitures anciennes, c’est ce qu’on ressent quand on prend place dans la 300ZX. Mais là où on se retrouve également projeté dans le passé, c’est dans le choix des matériaux ou encore la façon de placer les commandes. Tapis de sol Nissan bariolé très épais et moquette sur le bas de planche de bord. Qui oserait encore produire une voiture avec de tels artifices ? Autour du volant, on retrouve les commandes de climatisation, d’essuie-glaces ou encore de régulateur de vitesse dans un format « satellite » qui n’est pas sans nous rappeler la Citroën BX.
Alors oui, c’est une autre époque. Mais pourtant, elle n’est pas en reste niveau équipement. Comme j’en parle dans le précédent paragraphe, déjà en 1991, Nissan équipait sa 300ZX d’un régulateur de vitesse, d’une climatisation automatique, de rétroviseurs électriques ou même de sièges électriques. Des équipements haut de gamme qui ne sont toujours pas de série dans certaines voitures aujourd’hui !
Nissan 300ZX : Sportive ou GT ?
Assez parlé de la voiture en statique, le VG30DETT n’attend qu’une chose, démarrer ! Clé en titane dans le neiman, on met le contact puis action. Le V6 sonne de manière assez rauque avec un son qui est plus proche de celui d’un bus que d’une voiture, original ! En France, nous n’avons eu droit qu’à la version Targa Twin Turbo en variante 2+2. C’est la plus puissante des 300ZX avec 286 ch et 375 Nm de couple. Mais il est bon de savoir que celle-ci a existé en version stricte 2 places (châssis court), cabriolet ou encore avec le V6 3 litres sans suralimentation de 222 ch dans d’autres pays.
C’est ensuite sur route que la magie opère. Même si la teinte gris anthracite reste assez discrète, les gens se retournent sur son passage et on attire les visages sympathiques. Dans les bouchons de l’A86, j’ai eu le droit à un « Trop belle ta voiture, c’est une Prelude ? » Perdu, mais l’automobiliste avait quand même l’air ravi de croiser une telle auto dans la circulation.
Bien installé dans les sièges en cuir, on passe les kilomètres dans un confort à faire pâlir de jalousie le Citroën C5 Aircross. C’est hallucinant, et ça répond déjà un peu à la question de base… On est typiquement axé plus sur le côté GT que réelle sportive.
Lorsque le moteur est chaud et qu’on se retrouve sur des routes dégagées, on peut commencer à s’amuser. Le moteur est coupleux et vous amène sans sourciller vers la zone rouge. Attention néanmoins au freinage. Si la voiture est équipée d’étriers 4 pistons à l’avant et 2 pistons à l’arrière, il reste tout de même 1.700 kg à freiner… ce n’est pas son fort. En virage, la voiture est très stable grâce aux 4 roues directrices. Mais attention à ne pas s’emballer pour autant, une fois la limite arrivée, elle décroche d’un coup et offre un travers pas forcément simple à maitriser.
Une excellente voiture de balade
Avec son confort et son look original, c’est une réelle voiture de balade. Bien que le 0 à 100 km/h soit annoncé en 6 secondes et que la vitesse maximum soit bridée à 250 km/h, je vous déconseille la conduite sportive au risque de se servir de l’aiguille du réservoir comme d’un ventilateur.
Avec son toit Targa vitré séparé en deux morceaux, vous pouvez prétendre rouler cheveux au vent en évitant une grande partie des turbulences. Attention, si le toit est bien prévu pour se ranger dans le coffre et que c’est facile à démonter, il est moins simple de le ranger dans les pochettes prévues à cet effet et celui-ci vous rend le rangement quasi impossible si on souhaite éviter de casser une des vitres du toit. Pas forcément pratique.
Nissan 300ZX : Conduire un mythe
Est-elle mieux que ses concurrentes de l’époque ? Très franchement, je n’en ai aucune idée. Mais je sais que c’est une auto incroyable que j’ai eu la chance d’essayer par le biais de Nissan. Plus typée GT que réelle sportive, elle est d’un confort absolu et offre des performances plus que correctes. Réel collector en devenir, elle se trouve à des prix encore raisonnables sur le marché de l’occasion. Mais il faut garder en tête que les pièces sont dures à trouver en France. Si l’on ajoute à cela le fait que la 300ZX du parc presse ne possède que 58.000 km, je confirme… j’ai pu conduire un mythe !
N’oubliez pas que notre saga ne se résume pas à 2 essais. On se retrouve très prochainement pour une autre Z dans nos colonnes ! On vous laisse, en attendant, en compagnie de la traditionnelle galerie photo complète de l’essai.
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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