Après les essais des Datsun 240Z et Nissan 300ZX, nous avons pris le volant de la mythique 350Z ! Ce coupé, véritablement issu d’un concept car, a marqué une génération toute entière. Cela vient notamment des jeux vidéo et des films sur l’automobile ayant marqué le début du 21ème siècle. Arrivant au début des années 2000, la Nissan 350Z est apparue en même temps que l’électronique. Une plaie ? Un avantage ? Nous y reviendrons, mais une chose est sûre, la voiture ne manque pas de caractère. Nissan 350Z : légendaire ?
Nissan 350Z, du concept car à la réalité
En 1999, alors que la gamme Z est sans représentante depuis 3 ans, Nissan présente au salon de Détroit un concept car nommé 240 Z. Ce concept a pour but de reparler des modèles sportifs chez Nissan et d’annoncer les grandes lignes d’un futur modèle. Deux ans plus tard, toujours à Détroit, est présenté le concept Z. Carlos Ghosn annonce la mise en production du concept car. L’idée est de vendre le tout pour moins de 30.000 dollars, et d’être rentable. La mise en production aura lieu en 2003, sous les formes que vous avez sous les yeux.
A l’extérieur, la 350Z est fidèle au deuxième concept. On retrouve le long et large capot, ainsi que les lignes très épurées. L’habitacle est trapu et donne un côté boule de nerf à la voiture. L’arrière, lui, se montre plus rebondi. Le style est très simple et n’en fait pas trop comme les voitures d’aujourd’hui. Quel plaisir de revoir une voiture simple, mais belle. Belle, la Nissan 350Z l’est tellement qu’elle en est devenue une véritable icône. Par ce côté concept et lignes iconiques, elle me rappelle le Renault Avantime que nous avions essayé. Mais revenons à nos moutons. La 350Z se dote, en tant que 3ème grande génération de coupés Nissan, d’une série de 3 points, que l’on retrouve absolument partout.
Nous les retrouvons d’abord sur le logo, mais également les jantes. Ils sont sur les poignées de porte, mais aussi sur les seuils de portes, la clef, ou les feux arrière. La Nissan 350Z montre toute sa sportivité aux connaisseurs uniquement. Evidemment, son look et sa couleur (dans notre cas) ne la font pas passer inaperçus. Mais les jantes Rays en 18 pouces et les deux grosses canules d’échappement sont tout autant de messages envoyés aux puristes. Cela transpire le Japon et les concours de drift la nuit. Les sonorités de V6 viennent au cerveau plus vite qu’il ne le faudrait. Notre modèle étant une phase 3, il dispose de quelques spécificités. C’est notamment le cas du bosselage du capot, qui vient un peu à contre-courant du style général très épuré. Le Z fait son apparition dans les feux arrière. Cette phase 3 est encore plus appréciée des puristes.
A l’intérieur, c’est normal, c’est un peu daté
En rentrant à bord de la 350Z, on savoure l’assise basse et ferme. Les sièges sont réglables électriquement dans tous les sens. L’habitacle paraît bien large, encore plus que la voiture. Il faudra donc faire attention à la conduite, les ailes sont encore plus larges. Ce qui frappe le plus l’œil, c’est la simplicité du cockpit. On retrouve un bloc de compteurs à aiguilles en aluminium, un écran GPS (non tactile), et un dessin de planche plutôt harmonieux. C’est simple et efficace, mais le lecteur cassette (en 2009) date bien la voiture. D’ailleurs, cela devait bien dater la voiture déjà à la sortie. Dans la même veine, les plastiques ne sont pas du plus bel effet. C’est bien exécuté, mais c’est diablement moche, et ça n’a pas des mieux vieilli.
Le levier de vitesse tombe bien sous la main, et le débattement semble court et précis. L’esprit de la 240Z est présent, notamment avec les 3 jauges se situant sur le planche de bord, orientées vers le conducteur. Elles informent de la charge de la batterie 12V, de la pression d’huile et des informations de conduite (consommations, kilométrage partiel, etc). Le volant au dessin épuré (bien que « spécial ») comporte tout de même quelques boutons. Ces derniers sont discrets et se montrent pratiques à l’usage. Tout semble orienté vers le conducteur, et ça promet de belles choses !
Enfin, en GT assumée, la Nissan 350Z s’offre un coffre de belle dimension. C’est dommage qu’il soit séparé en deux parties à cause de l’énorme barre anti rapprochement. Cependant, Nissan, sûrement pour plaire à ses clients amateurs de Golf (USA et Royaume Uni avant tout), offre l’astuce pour ranger deux sacs de clubs. Après, le coffre est lourd, très lourd. Il y aurait eu de quoi gagner un peu de poids.
Chiffres de la Nissan 350Z
La Nissan 350Z, de par son nom, indique sa cylindrée : 3,5 litres. D’abord sortie en configuration 280 ch et 363 Nm en 2003, la voiture se voulait typée GT. Il était possible de conduire sur le couple, ou de jouer avec le compte tour. Les chevaux étaient haut perchés (6200 tr/min) sans que ce soit aussi loin et pointu que sur une Honda S2000. Le V6, positionné en position centrale avant permettait une idéale répartition des masses proches du 50/50%. En 2006, elle reçut à mi carrière une évolution portant la puissance à 300 ch et baissant le couple de 10 Nm. Notre modèle, phase 3, offre un moteur entièrement revu, développant 313 ch à 6800 tr/min pour 358 Nm.
Tout ça pour ça me direz-vous ? Oui, mais la plage d’utilisation de ces deux améliorations est plus grande, avec un moteur globalement plus coupleux partout. Et cela permet de moins jouer de la boîte de vitesses inutilement. La boîte de vitesses, tiens, parlons-en. Elle est longue, très longue, et dispose de 6 rapports. Autant vous dire tout de suite, les 5 et 6-ème rapports ne servent uniquement qu’à réduire la consommation sur trajet routier ou autoroutier. A titre d’exemple, la troisième plafonne au-delà de 160 km/h…
Le 0 à 100 km/h s’effectue officiellement en 5.9 secondes, ce qui paraît faisable malgré le poids de 1600 kg. La vitesse maximale est donnée pour 250 km/h, ce qui semble réaliste en fonction de la boîte et du moteur. Des chiffres qui sont encore aujourd’hui, tant à l’accélération qu’en vitesse maximale, amplement suffisants. A sa sortie, la 350Z s’offrait pour un budget approchant les 35.000 €. C’est désormais possible d’obtenir des modèles d’occasion beaucoup moins chers. Un modèle phase 1 de 120.000 km pouvant se dénicher sous les 10.000 €, alors qu’un modèle phase 3 comme le nôtre, avec seulement 20.000 km, sera au moins deux fois plus cher.
Nissan 350Z : conduite old school
Démarrage du moteur, le V6 gronde. Le son est rauque, mais manque de profondeurs et de quelques borborygmes. Première, l’embrayage est dur, très dur. La voiture décolle de façon un peu brutale et très vite, la voiture marque son âge. La voiture remonte absolument toutes les informations de la route. Si cela a ses avantages sur route, cela est fort peu agréable en ville. La ville n’est d’ailleurs pas son terrain de jeu favori. La consommation est gargantuesque, l’embrayage bien trop dur, les jantes bien trop fragile. La Nissan 350Z est très fatigante, à tous points de vue. Autant dire qu’on s’est empressé de partir à la campagne.
La première ligne droite permet d’exploiter le V6. Le moteur grimpe avec envie dans les tours et délivre tout son caractère une fois passée la barre des 5.000 tours ! Le second rapport permet à la voiture de s’envoler, littéralement. L’accélération est bonne, dès le bas des tours grâce au couple disponible très bas. On ne retrouvera pas la fougue des moteurs turbos actuels mais à l’inverse, on prendra un malin plaisir à repartir dès 2.000 tours, pour profiter de la linéarité. Une fois dans le haut du compte tours, le moteur se réveille ! Entre 5 et 7000 tr/min, il y a un regain de caractère très appréciable. Bon, pour être honnête, une boîte plus courte aurait clairement dynamiser l’ensemble et rendu la voiture absolument exceptionnelle.
Sur petites routes, la longueur de boîte permet de tout faire avec deux rapports (2 et 3). Le talon pointe se fait très bien et est d’ailleurs nécessaire pour une belle expérience de conduite sportive. Les pédales sont idéalement placées pour, mais cela représente une exigence supplémentaire. Le comportement du coupé japonais est très sain. Cependant, la voiture sait se révéler piégeuse par moment, sans spécialement prévenir. L’ESP de série est à désactiver via un simple appui sur un bouton. En effet, il est réglé et calibré comme cela se faisait dans les années 2000 : castrateur au possible. Une fois les gardes fous coupés, la 350Z partira toujours du train arrière. Mais elle se montre un peu lourde à récupérer, surtout sur ces routes brûlantes du mois de juin.
Taillée pour les grands espaces
Sa plus grande qualité, vue d’aujourd’hui, est également son plus grand défaut. Le coupé japonais est arrivé sur les routes en même temps que… les radars. La Nissan 350Z offre des performances aujourd’hui encore très largement suffisantes et répréhensibles. Mais la façon de conduire la voiture, elle, est datée. La voiture a été conçue pour les grandes courbes, les relances soutenues. Et conduire aux limitations d’aujourd’hui est mission impossible.
La 350Z est donc aujourd’hui un beau collector, abordable, et relativement fiable. La conduite se montre old school, sans rendre l’usage quotidien infaisable. Exigeante, elle se montrera satisfaisante pour qui apprécie la conduite à l’ancienne. Cela impliquera une consommation élevée (16 litres pour cent kilomètres, minimum), un intérieur daté, mais cela vous donnera accès à une voiture vivante comme on n’en fait plus tant que ça. Le tout pour un prix aujourd’hui presque dérisoire. Pour nous, c’est validé !
Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai ci-dessous :
Texte et photos : Antoine
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