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Essai Dacia Bigster Tce 130 4×4 : à la croisée des chemins

Le Dacia Bigster est le dernier né de la gamme du constructeur roumain. Grand frère dans l’âme du Duster, il est apparu pour la première fois sous la forme d’un concept car en 2025. Le premier véhicule de série à en reprendre le style fut le … Duster en 2024. Etonnant n’est-ce pas ? Il aura fallu attendre quelques mois supplémentaires pour voir le nouveau-né montrer le bout de son né. Alors est-ce enfin la Dacia des grandes familles ? C’est ce que nous allons vérifier. Essai Dacia Bigster Tce 130 4×4 : à la croisée des chemins.

Entre Dacia Duster et Bigster : le jeu des sept erreurs

Qu’est-ce qu’un Dacia Bigster ? C’est une question qui parait anodine mais qui nécessite qu’on s’y arrête un peu. En effet, les différences entre les Dacia Duster et Bigster sont, pour un œil non averti, quelques peu tenues. Le volume et les dimensions semblent identiques. Le style est globalement, le même. Oui mais l’un mesure tout de même 23 cm de plus que son voisin. Et c’est tout ? Et bien pas tout à fait.

En effet, la première différence vient du pare chocs avant. Le Dacia Duster profite d’un gros sabot en plastique faisant office de calandre et bouclier. Côté Bigster, on se la joue plus raffiné (ou moins baroudeur) et l’on propose un pare chocs peint de couleur carrosserie. Phares et calandre haute sont identiques… mais se différencient par le fond de calandre. En effet sur le Bigster, on y retrouve une forme en chevron très… Citroën. Pour la calandre « basse », le Bigster récupère des petites éléments décoratifs de couleur bronze comme les rétroviseurs. De mini phares anti brouillard font également leur apparition sur le haut des écopes d’air latérales. Sur le Duster, elles sont à la fois plus grosses et situées plus bas.

Avant de retrouver une différence supplémentaire, il faudra passer sur le côté du Dacia Bigster. En effet, capot, pare-brise, montants de pare-brise et ailes avant sont identiques. Par contre, les portes évoluent et permettent de différencier Duster et Bigster. Le Duster se la jouait « Land Rover Defender » avec l’ajoute d’une pièce plastique décorative. C’est très bien, le Bigster se la joue un peu plus discret avec une pièce très similaire mais peinte de couleur carrosserie. Si l’on continue notre tour, la porte avant, les poignées, les montants B (entre les fenêtres avant et arrière), et les vitrages avant et arrière sont identiques. Et c’est là que ça devient un peu compliqué niveau style.

La vitre du deuxième rang est strictement identique à celle du Duster, mais l’empattement a été allongé de 4 cm. Ainsi la porte est elle aussi rallongée, ce qui permettra de simplifier, théoriquement, l’accès au deuxième rang. On a donc une grande portière avec une petite vitre. La pièce plastique accolée à la vitre où se situe la poignée de porte a été légèrement allongée, ce qui permet de corriger un peu le tir visuellement. L’accès à bord (avec enfant en bas âge dans le cadre de notre essai) se montre finalement assez pratique, sous réserve d’avoir la place d’ouvrir cette porte assez grande.

La custode arrière a été allongée significativement et les ailes arrières sont très bien dessinées. Le porte à faux arrière a lui aussi été revu et allongé. Ainsi, sur les 23 cm de différence entre Bigster et Duster, 19 cm ont été gagné dans le coffre. Niveau chargement, on devrait être bon ! Pour le reste, la face arrière est quasiment identique entre les deux véhicules. On remarquera tout de même le pare-chocs du Bigster qui est fait d’une seule pièce sur toute la largeur de la voiture. Notons également le bandeau au-dessus de la plaque d’immatriculation. Il fait désormais toute la largeur de l’espace disponible. Comme sur la pièce décorative de la porte avant, il est réalisé d’une seule pièce tout en proposant plusieurs aspects (lisse et grainé). Cela donne un rendu très élégant et très qualitatif.

Des « big » évolutions à l’intérieur ?

Si Dacia Duster et Bigster sont proches d’un point de vue extérieur, que dire de l’intérieur ? Ce sont quasiment des copies conformes. Pour le premier rang, c’est simple, vous faites un copier-coller, Il n’y a aucune différence. Enfin si, la console centrale propose désormais des rangements « fermables ». Ce n’est pas négligeable ! Cependant, notre version équipée d’une boîte mécanique et du sélecteur de grip en fonction du terrain utilisé ne profite pas de ces rangements. On ne peut pas tout avoir. La commande grip et le levier de boîte de vitesses sont finis en noir brillant. C’est un aspect que l’on ne retrouve qu’au centre du cockpit avec l’écran central l’affichage des commandes de climatisation.

Les différences se joueront donc, comme pour l’extérieur, à l’arrière. Nous l’avons vu, l’accès à bord a été amélioré grâce à quelques centimètres supplémentaires. La place à bord augmente elle aussi, profitant également des 4 cm gagnés entre les roues. Notre exemplaire dispose du toit ouvrant panoramique. Ce dernier baigne l’intérieur de lumière. Cela vient avec le ciel de toit en tissu « gris chiné », très classe. La cinquième place, au milieu de la banquette arrière répartie en 40/20/40 pourra se rabattre pour proposer accoudoirs et porte gobelet aux passagers. Pour le reste, il faudra un peu prendre sur soit tant l’aspect des matériaux utilisés sera « rustique ». Seules deux prises USB-C accompagnent les aérateurs de climatisation. Il faudra prendre de quoi occuper les enfants.

Bon, ce n’est pas tout ça, mais le vrai changement entre Dacia Bigster et Duster, c’est le coffre. De taille raisonnable sur le Duster, il passer ici à la catégorie supérieure. Pas moins de 629 L de coffre sont disponibles. C’est 100 L de plus que sur le Duster. Cependant, c’est avec la motorisation mild Hybrid 140 que le Bigster aura le plus grand coffre, avec 702 L. Le coffre est astucieusement réfléchi pour proposer un plancher à plusieurs profondeurs. Une fois les sièges arrières rabattus, le plancher devient presque plat. C’est de plus en plus rare et très appréciable ! Il reste cependant un seuil de chargement un peu haut pour les objets lourds. Également au niveau des petites remarques, le volet de coffre une fois ouvert se situe très haut, et peu accessible aux petites personnes. Son poids est également important. Cependant une option « coffre rabattable électriquement » existe.

Vous l’aurez compris, les modifications effectuées concernant globalement la partie arrière, nous pouvons faire les même critiques au Bigster qu’au Duster. Il faudra apprécier les plastiques assez rustiques et moins valorisant que le Duster 2. Les sons de la route ou des haut-parleurs rebondira tout comme le Duster sur l’ensemble des éléments intérieurs, rendant le bruit à bord très présent… Par contre, cela se nettoiera facilement, on se console comme on peut.

Au volant du plus grand SUV Dacia

Bien que le Dacia Bigster existe avec des motorisations hybrides MHEV, notre exemplaire d’essai est 100 % thermique. Il dispose d’une boîte de vitesses mécanique et d’une transmission intégrale à quatre roues motrices. Et avec cette dernière option, il n’y a que cette motorisation et cette boîte de vitesses qui sont disponibles. Si vous connaissez le moteur trois cylindres turbo 1.2 L de 130 ch de Renault, vous ne serez pas dépaysés. Ce moteur coupleux se conduit dans le bas des tours et n’aime pas spécialement monter dans les tours. Tout ce qui faut donc pour un 4×4 qui pourrait aller dans les chemins escarpés. La proposition est alléchante, et je commence à regretter la douceur estivale et son manque d’eau. On ne pourra pas jouer dans la boue….

Sortir de la petite couronne parisienne avec le Bigster vous imposera de vite comprendre ses dimensions. Bien que massif, il n’est pas si large. Par contre, le bébé est long, et la visibilité de trois quart arrière plutôt mauvaise. Le confort de suspension est plutôt très correct en ville. Cependant le confort du siège est plutôt limité, avec une épaisseur de mousse qui semble très, voire trop fine. Concernant la tenue de route, on retrouve globalement les même qualités et les même défauts que le Duster. Le confort longitudinal est très bon, mais la voiture prendra beaucoup de roulis, même à faible vitesse.

Cinq modes de conduites sont disponibles. Auto, Eco, Neige, Mud et 4×4 Lock. Auto se chargera d’envoyer la puissance aux roues avant ou aux quatre roues motrices, et régulera la puissance fournie en fonction de la pression d’accélérateur et des circonstances. Eco privilégiera la consommation en ajustant la cartographie d’accélérateur. Le Bigster évoluera majoritairement en deux roues motrices avant. Neige et Mud, sans avoir pu en profiter semblent se comporter de la même façon, en lissant un peu l’arrivée de la puissance aux roues via le différentiel. Enfin, Lock 4×4 force la voiture à rouler en 4 roues motrices. Cependant l’ordinateur de bord indique encore par moment que la voiture roule en deux roues motrices uniquement. Etonnant. Enfin Dacia propose un assistant de descente, comme sur des 4×4 d’aventure (Land Cruiser, Defender, etc).

Le mode Eco et le mode Auto seront ceux qui seront les plus adaptés à la conduite urbaine. Cependant, on remarque très vite que la conduite urbaine ou très embouteillée de l’Ile de France n’est pas le terrain de prédilection de notre version 4×4 à boîte mécanique. En effet, il n’est pas possible de forcer la voiture en deux roues motrices permanent. Presque chaque pression sur la pédale d’embrayage remontera un petit à-coup très désagréable lors des changements de rapports.

J’ai l’impression que l’intelligence du véhicule se prépare au fait que le rapport supérieur ou inférieur influe sur le besoin ou non de passer en 4 roues motrices. Et en regardant l’ordinateur de bord et la répartition du couple, c’est ce qui semble se passer. En forçant le mode 4×4, les à-coups sont toujours présents mais moins forts, alors que le mode Neige est celui qui les lisse le plus. C’est ainsi le mode que nous avons privilégié… par près de 35 degrés.

Dans les chemins de terres et de sables, le Dacia Bigster 4×4 prend tout son sens. Les à-coups lorsque vous embrayez / débrayez ? On ne les perçoit plus. Les bruits de roulements ? Ils font partie de l’expérience. Une ornière ou un trou ? Pas de problème. Un peu de sable ? Pas de soucis non plus, bien qu’il existe au besoin un mode dédié. En fait le Bigster 4×4 semble conçu et dédié à cet usage. Non pas qu’il ne sache pas aller sur une vraie route bien au contraire. Mais on sent qu’il apprécie réellement être mis sur les chemins ou les routes cabossées. Je n’aurais qu’une envie, aller essayer ce Dacia Bigster sur les chemins escarpés de nos belles montagnes françaises. Il y serait un super compagnon d’aventure.

Dacia Bigster : tarifications et concurrence

Le SUV roumain joue dans la cour des grands, que ce soit au niveau des dimensions généreuses ou son offre de motorisations variées et adaptées à chacun. Mais qu’en est il du prix ? Le Dacia Bigster propose quatre finitions (Essential, Expression, Extreme et Journey) et quatre motorisations pour un total de 13 combinaisons possibles. La plus accessible sera la finition Essential, qu’importe la motorisation, à 24.990 €. La finition la plus haute (Journey) et le moteur hybride 155 ch sera la combinaison la plus chère, à 31.700 €. Il est surprenant, mais à noter, que la finition Extreme avec la même motorisation s’affiche au même tarif.

Notre modèle Journey équipé du moteur 130 ch, de la boîte mécanique et des quatre roues motrices démarrera à 31.100 €. Il faudra ajouter la peinture (650 €) et l’option biton (150 €) et le pack hiver (500 €) pour un total de 32.400 €.

Alors oui, quand on parle de Dacia, on ne s’attend pas à dépasser les 30.000 €. Et c’est d’ailleurs la principale critique que j’ai eue de la part des personnes ayant vu le véhicule. Cependant, qu’avons nous en face de notre version quatre roues motrices ? Et bien… absolument rien. Le Dacia Bigster dans ses autres motorisations ira se frotter au Citroën C5 Aircross. La nouvelle version n’était pas encore configurable, c’est l’ancienne qui sera à l’honneur. A partir de 34.300 €, mais sans les quatre roues motrices. Le confort (tant acoustique que de roulement) sera largement supérieur.

Notre avis après une semaine

Je dois bien reconnaitre que je suis partagé à la fin de mon essai. Le Dacia Bigster se présente comme une belle opportunité pour qui a besoin d’un véhicule neuf au prix qui n’est pas exorbitant, mais surtout très pratique. Le coffre est immense, les rangements multiples et la praticité au rendez vous. Tout est simple, fonctionnel, sans prise de tête. Cela devrait être le critère numéro 1 lors de la création d’une voiture. En effet, ce n’est pas la présence de gadgets ou de cuir qui corrigerait les problèmes de véhicules bien plus onéreux.

Cependant nous n’avons toujours pas l’opportunité d’avoir 7 places, alors qu’il semblait y avoir la place, et un marché. 100% des personnes croisées pendant l’essai m’on dit une phrase de cet acabit là : « Non mais par rapport à un Duster, tu as quand même la possibilité d’avoir 7 places ». Et bien non, et c’est là son problème. Le Dacia Bigster apparait ainsi comme un Duster long plutôt qu’un nouveau modèle à part entière…

Les +Les –
Simplicité d’usageToujours pas 7 places
Espace à bordConfort de roulement
Aisance hors des routesPlastiques basiques pas si fantastiques

Texte et photos : Antoine
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