Essai Volvo EX30 : prêt à en payer le prix ?

En juin 2023, Volvo dévoile au monde entier l’EX30, un petit crossover électrique avec une bouille craquante. Résolument urbain, le Volvo EX30 s’inscrit dans la stratégie d’électrification actuellement lancée grâce à l’aide de la maison mère Geely. Après le gros SUV porte étendard EX90, place à un véhicule fait pour le coeur du marché européen : le Volvo EX30. Petit mais pourtant plutôt polyvalent, c’est ce que nous allons découvrir dans cet essai. Essai Volvo EX30 : prêt à en payer le prix ?

Petit mais costaud

Avec le lancement de son crossover urbain EX30, Volvo joue sur deux tableaux, le minimalisme et le patriotisme. Reprenant bon nombres de codes inaugurés sur son grand frère l’EX90, le « petit » Volvo EX30 se dote néanmoins d’une personnalité bien à lui. Avec la motorisation électrique, L’EX30 gagne une calandre pleine ornée du blason Volvo barré par un embossage dans la carrosserie. Ce n’est pas sans rappeler les anciennes calandres des grandes berlines. Le dessin des phares avant en forme de marteau de Thor fait écho aux traditions scandinaves. Ils donne un regard perçant au Volvo EX30 accompagné par une calandre façon raie Manta. La face avant est ainsi très distinctive et donne du caractère au petit véhicule pourtant dans une catégorie qui se veut généralement passe partout.

Cousin des Zeekr X et Smart #1, le Volvo EX30 joue la carte du crossover baroudeur, avec des ailes larges et musclée, une carrosserie bi-ton franche et une garde au sol visuellement élevée. Volvo ira jusqu’à jouer cette carte à fond avec l’EX30 Cross Country doté d’équipements spécifiques et une garde au sol surélevée pour les plus aventureux. Mais revenons sur le Volvo EX30 « normal ». Notre exemplaire du jour est présenté en teinte Jaune Floral, seule couleur originale disponible au catalogue. Aujourd’hui le nuancier se compose uniquement de teintes classiques (gris / noir / blanc) et de deux teintes pastels bleu et sable. Même si le Jaune Floral ne lui sied pas aussi bien que le jaune Pop de la Renault 5, il se marie à merveille avec le bi-ton noir et les jantes 19″ peintes en noir laqué et diamantées.

Au rayon des détails stylistiques notables, on remarquera les rétroviseurs sans cadres frameless. En plus du fait qu’ils soient élégants, ils offrent une surface supérieur car aucun centimètre n’est perdu avec un entourage plastique. A noter aussi que c’est tout le rétroviseur qui bouge quand on règle sa position et pas seulement le miroir. On remarque aussi les optiques arrières double. Un bandeau central avec les feux aux extrémités signe le dessin de la face arrière. Cela lui donne un petit air de Polestar (autre marque cousine de Volvo). La deuxième partie se situe juste au dessus au niveau de la lunette arrière. Cela rehausse visuellement l’EX30 et termine de lui donner son air cossu de crossover musclé. On regrette cependant l’absence de poignées affleurantes. C’est certes moins pratique mais plus moderne et aurait terminé avec soin le look minimaliste du Volvo EX30. Notons quand même que le Volvo EX30 a remporté le Red Dot ‘Best of the Best’ Design Award 2024 grâce à son design moderne et contemporain.

Volvo EX30 : un intérieur 100% Suède

Volvo a toujours mis un point d’orgue à inclure dans ses habitacles un maximum de matériaux haut de gamme. Avec l’EX30 c’est une fois de plus le cas. Volvo joue là encore la touche du local. La finition intérieure Pin Scandinave de notre modèle d’essai est lumineuse et chaleureuse à la fois. Inspiré des forêts de pins scandinaves, l’intérieur se compose de matériaux en laine mélangée, de Nordico (PVC et polyester 100 % recyclé) biosourcé et d’inserts décoratifs en fibres de lin. Cette finition est disponible pour 610 €.

Les parties supérieures des sièges et les inserts des portières sont recouverts d’un tissu en laine mélangée composé de 30 % de laine produite de manière responsable et de 70 % de polyester recyclé. Les bordures et les liserés sont mis en valeur par du polyester 100 % recyclé. Les assises et les dossiers inférieurs sont en Nordico gris fabriqué en partie à partir d’huile de pin provenant de Finlande et de Suède. Enfin le dos des sièges est en plastique recyclé.

La planche de bord, légère et épurée, est elle aussi traitée avec le même soin. Elle est composée d’une fine couche supérieure de lin tissé qui lui apporte une finition raffinée à l’œil et au touché. L’ensemble est très réussi, beaucoup plus que certaines marques qui prônent le made in France avec des plastiques peu qualitatifs.

Un écran tout en un pas forcément réussi

En voyant le gabarit extérieur compact du Volvo EX30, on est en droit de se dire qu’il n’y a pas beaucoup de place à l’intérieur. Et bien détrompez vous !

Outre les matériaux qualitatifs comme nous venons de le voir, l’intérieur du Volvo EX30 est très aérien. La planche de bord est sans doute l’élément le plus marquant tant il est central. Comme chez Tesla, vous n’avez qu’un écran. C’est tout. Beaucoup de marques font le choix de passer au tout tactile (VW, VinFast, Xpeng etc) et ce n’est pas forcément très réussi. Ici avec le Volvo EX30 c’est étonnamment simple et intuitif. Le système embarqué signé Google (comme chez Renault) est clair, fluide et réactif. C’est à ce jour l’un des meilleurs systèmes embarqués que nous ayons testé. Le seul point négatif vient de la partie information de conduite. Incluse en partie supérieure de l’écran, elle n’est donc pas située directement dans le champs de vision. Cela oblige à détourner le regard brièvement systématiquement rien que pour consulter sa vitesse. C’est très distrayant voire dangereux par moment. Il faut aussi noter qu’à part la vitesse, les autres informations sont écrit en très petit. A moins d’avoir 10/10 en vision, vous devrez vous attarder pour bien lire ce qui est écrit. Et lorsqu’un message d’alerte apparait, il disparait souvent avant d’avoir pu le déchiffrer.

Pour faire le lien avec la verticalité apportée par l’écran tactile, Volvo a décidé d’apporter quatre aérateurs eux aussi verticaux. C’est un choix esthétique plutôt que pratique puisque l’air est d’avantage propulsé de haut en bas plutôt qu’en latéral. Heureusement nous n’avons pas eu affaire à de fortes chaleurs durant notre essai. Terminons le tour de la planche de bord avec la barre de son Harman Kardon qui fait la jonction avec le pare-brise. Cela doit promettre un son de qualité ? C’est ce que nous verrons plus tard.

Des détails soignés dans le Volvo EX30

Les sièges, très élégants comme évoqué précédemment, sont également plutôt confortables. Le dossier est cependant un peu ferme et il faudra prendre le temps de se régler parfaitement avant le premier trajet. Petit bémol, l’appui tête est solidaire du dossier et n’est donc pas réglable en hauteur. Les sièges avants sont chauffants en option contre 360 €.

Le volant est agréable à prendre en main. Il est compact et la jante n’est pas trop épaisse. Les commandes sur volant sont aussi très élégantes. Traitées en noir laqué, elles correspondent parfaitement à l’esprit moderne du Volvo EX30. Petit détail, le fait de simplement poser son doigt sur la partie de gauche dédiée aux aides à la conduite révèle les commandes dans la partie combiné de l’écran central. C’est quelque chose que nous avions déjà vu sur le Lexus RZ. Cela permet d’avoir des commandes visuellement neutres sur le volant et d’avoir plusieurs fonctions possibles selon le contexte de conduite. Les commodos derrière le volant sont également très qualitatifs. De forme cylindrique ils sont épais et tombent bien sous les doigts. La prise en main est aussi très précise lorsqu’il faut les tourner pour activer l’essuyage par exemple. Pour finir, le volant est aussi chauffant en option, comme les sièges.

Les panneaux de portes sont une belle découverte sur ce modèle. Ils sont épurés au maximum. Au delà du fait qu’ils accentuent l’impression d’espace et de légèreté dans l’habitacle, ils sont très fonctionnels. C’est simple, il n’y a que la poignée d’ouverture de porte, rien d’autre. Les commandes de verrouillage et de lève-vitre ont été reléguées sur la console centrale. Les poignées de porte font office de pièces maitresses dans l’habitacle. Traitées en aluminium, elle accompagnent le gris brillant du volant et apportent un peu de luminosité. Le reste du panneau de porte fait la part belle au rangement avec un vaste espace en bas de portière.

Plutôt spacieux pour son gabarit

La console centrale fait elle aussi la part belle au rangement avec un grand espace sous l’accoudoir. On peut largement y mettre un gros sac à main ou une sacoche informatique. On retrouve l’espace de recharge sans fil à l’avant côté planche de bord, de manière à pouvoir jeter un œil sur son téléphone pendant qu’il charge. La partie supérieure de la console accueille les commandes de lève vitre et le verrouillage du véhicule. C’est un endroit plutôt déroutant au début mais on s’y habitue assez vite. Là aussi les commandes sont traitées élégamment et se manipulent du bout des doigts. Comme chez VW il n’y a que deux leviers et non quatre. Il faut donc passer par l’intermédiaire d’un bouton pour sélectionner les vitres arrières avant de pouvoir les ouvrir ou fermer. A l’arrière c’est la même chose. Les commandes de lève vitre ne sont pas dans les portières mais au dos de la console centrale.

A l’arrière justement, le Volvo EX30 offre 3 places même si seulement deux sont réellement utilisables. La hauteur sous pavillon ne ravira les plus grands d’entre vous. L’espace aux genoux est acceptable même si les longs trajets se révéleront fatiguant. L’EX30 conviendra d’avantage à deux enfants qui seront beaucoup plus à l’aise à l’arrière. Le volume du coffre de seulement 318 litres est dans la moyenne basse du segment. C’est suffisant pour un usage quotidien mais cela se complique lorsqu’il faut partir en vacances.

Le Volvo EX30 est idéal pour la ville

Les premiers tours de roue se font sans encombre. Le Volvo EX30 ne mesure que 4,23 m de long, c’est moins qu’une VW ID3. Manœuvrer et se faufiler dans le traffic de la région parisienne est un jeu d’enfant. La direction est précise et ultra souple, on pourrait presque diriger l’EX30 d’un doigt tant la direction est fluide et assistée. Si vous n’aimez pas ça et préférez une certaine consistance, un réglage permet de durcir la direction pour plus de maitrise. Notre Volvo EX30 d’essai est motorisé par un moteur de 200 kW (272 ch) en propulsion offrant 343 Nm de couple et un 0 à 100 km/h annoncé en 5,3 secondes. Pour un véhicule de ce gabarit c’est amplement suffisant. Les accélérations sont vives et franches et vous serez sans aucun doute le premier à repartir du feu rouge. En revanche le freinage à haute vitesse est troublant. La pédale est floue et il faut y aller fort pour freiner rapidement. Si la pédale d’accélérateur est sensible, celle de frein manque cruellement de mordant. La conduite One Pedal permet de corriger ça dans la majorité des cas avec une décélération homogène et franche.

Au registre technologique, le Volvo EX30 ne manque de rien. Déjà parce qu’il intègre les applications issues du catalogue de Google. Maps est infaillible et vous guidera sans encombre, avec en prime un planificateur de recharge précis et facile d’utilisation. Pour écouter votre musique préférée même principe. Spotify, Deezer ou encore Amazon Music sont disponibles directement dans l’interface embarquée. La qualité audio est assez bonne sans être transcendante. Le système Harman Kardon composé notamment de la barre de son en planche de bord délivre un son majoritairement porté sur les passagers avant. N’espérez pas écouter votre morceau préféré « comme à la maison » si vous êtes à l’arrière du Volvo EX30. De plus, de nombreux bruits d’air se font entendre dès que l’on sort de la ville. Le système audio peine à les masquer.

Pour finir sur la conduite, les aides à la conduite sont nombreuses et plutôt performantes. Le Pilot Assist est la principale fonction, majoritairement utilisée sur autoroute. Elle aide à surveiller la circulation et les lignes au sol en adaptant la vitesse et en maintenant le véhicule au centre de sa voie tout en conservant une distance suffisante avec le véhicule de devant. Le Volvo EX30 peut également adapter sa vitesse dans les virages à la façon de Mercedes ou BMW pour préserver le confort. Lorsque l’on ne s’y attend pas c’est un peu troublant. On se demande pourquoi la voiture ralentit toute seule. Une fois habitué c’est moins dérangeant et plutôt naturel. Pour ce qui est de l’adaptation automatiquement de la vitesse en fonction des limitations, c’est relativement précis. La plupart des infos étant prises de Google Maps, il n’y a que très peu d’erreurs et les caméra veillent à ajuster l’information au besoin. Enfin, le Pilot Assist permet aussi d’effectuer des changements de voie automatiques. C’est toujours aussi troublant de devoir garder les mains sur le volant pendant qu’il tourne pour effectuer le dépassement.

Une gamme pour tous les goûts (et toutes les bourses)

Le Volvo EX30 est donc autant à l’aise en ville que sur autoroute. Cependant il y a deux bémols à ce deuxième cas d’usage. Les bruits d’air ressentis à partir de 90-100 km/h et l’autonomie seront un frein aux trajets longue distance. Le Volvo EX30 offre théoriquement jusqu’à 473 km d’autonomie via la motorisation Single Extended Range et sa batterie de 69 kWh. Sur la motorisation d’entrée de gamme Single équipée de la petite batterie de 51 kWh, l’autonomie n’est que de 337 km. La consommation moyenne de notre EX30 Single Extended Range est annoncée à 17 kWh/100 km. La consommation mesurée lors de cet essai était de 17,4 kWh/100 km, portant plutôt l’autonomie aux alentours de 340-360 km entre deux charges.

La vitesse de charge est annoncée à 150 kW. Il faut donc au Volvo EX30 26 minutes pour recharger de 10 à 80 %. Dans les faits, comptez plutôt 35 minutes avec une charge stabilisée à 90-100 kW en moyenne. Là encore, grâce au PlayStore embarqué de Google, rien de plus simple pour faire passer le temps. YouTube est disponible pour regarder la vidéo de votre choix, mais aussi des jeux pour occuper tout le monde pendant la recharge.

Voici le récapitulatif des versions possibles du Volvo EX30 selon la finition et la motorisation :

EX30 Start Single à partir de 39 100 €
EX30 Start Single Extended Range à partir de 43 300 €
EX30 Plus Single à partir de 42 050 €
EX30 Plus Single Extended Range à partir de 46 600 € (le modèle d’essai)
EX30 Plus Twin Performance à partir de 50 850 €
EX30 Ultra Single Extended Range à partir de 49 550 €
EX30 Ultra Twin Performance à partir de 53 800 €

Deux versions spéciales existent également :

EX30 Black Edition Single Extended Range à partir de 48 600 €
EX30 Cross Country Twin Performance à partir de 56 900 €

Le Volvo EX30 face à la concurrence

« De 39 100 € à 56 900 €, c’est un peu chère pour une citadine électrique ! » Vous avez tout à fait le droit de vous dire ça. C’est vrai, le tarif de ce Volvo EX30 n’est pas à portée de toutes les bourses. Le Volvo EX30 est un petit crossover de 4,23 m, électrique et premium rappelons le. Voici ses principaux concurrents :

VW ID.3 à partir de 34 990 € (finition Pure 52 kWh) jusqu’à 47 990 € (finition GTX Performance 79 kWh)
Smart #1 à partir de 35 815 € (finition Pure 49 kWh) jusqu’à 51 315 € (finition Brabus 66 kWh)
Kia EV3 à partir de 35 990 € (finition Air 58.3 kWh) jusqu’à 46 290 € (finition GT-Line 81.4 kWh)
Alfa Romeo Junior à partir de 38 500 € (finition Elettrica 51 kWh) jusqu’à 46 900 € (finition Elettrica 280 Veloce 51 kWh)
Renault Megane E-Tech Electrique à partir de 39 500 € (finition techno 60 kWh) jusqu’à 43 000 € (finition iconic 60 kWh)
DS3 E-Tense à partir de 39 620 € (finition Pallas 54 kWh) jusqu’à 42 460 € (finition Etoile 54 kWh)

La Renault Megane E-Tech se révèle ainsi comme la principale concurrente du Volvo EX30. Mêmes dimensions (seulement -2 cm pour la Megane), même silhouette musclée et compacte et mêmes technologies embarquées notamment avec Google. La plage tarifaire est à l’avantage de la française, tout comme le volume du coffre ainsi que l’autonomie électrique. Le Volvo EX30 en revanche peut gagner le combat du style (une affaire de goût) et se montre plus performant avec sa motorisation AWD Twin Performance.

Conclusion

Le Volvo EX30 se révèle donc être une citadine faite pour attirer l’oeil. Le tarif moyen est assez élevé et les concurrents font majoritairement aussi bien voire mieux pour moins cher. L’aspect premium se justifie par son style, le soin apporté aux finitions intérieures et aux équipements qui en font une électrique facile à vivre au quotidien, que l’on soit 1, 2, 3 ou 4. Côtés performances, le Volvo EX30 se montre un peu en retrait, surtout au niveau de son autonomie électrique. Il n’en reste pas moins très agréable à conduire, avec une souplesse et une réactivité idéale pour un usage urbain.