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Essai Renault 4 Techno : identité de genre…

Après deux essais de la Renault 5 (finition Iconic et Evolution), nous nous attaquons à l’autre grosse nouveauté chez Renault en attendant la Clio 6 : la R4 ! Véritable icône de la culture française à l’image d’une Citroën 2cv, elle incarne la France, la vraie, des années 60 et 70. Populaire, pratique, passe partout, la 4L était aussi efficace en petite voiture familiale qu’en voiture pour les champs, ou qu’en « camionnette » pour artisan. Elle avait d’ailleurs eu sa propre déclinaison. Nous voici 60 ans plus tard, pour découvrir la nouvelle version. Essai Renault 4 Techno : identité de genre…

Un look néo rétro fort assumé

La Renault 4 ressemble à son ainée, à n’en point douter. Du moins dans sa forme générale. Comme la R5, elle illustre les formes du passé, modernisées pour rentrer dans le moule des années actuelles. Forte signature lumineuse, arrêtes tendues, ailes musclées et vitrages réduits, la Renault 4 s’encre en 2025 en y ajoutant une légère touche de nostalgie. Avec 4.14 m de long, 1.57 m de haut et 1.8 m de large, elle s’encre définitivement dans le monde actuel. Si la hauteur n’a pris que 2 cm par rapport à la 4L, ce ne sont pas moins de 30 cm en largeur et 47 cm en longueur qui ont été gagnés.

Un peu haute sur pattes avec ses grandes roues « Sixties » en 18 pouces, la R4 y ajoute en plus des arches de roues bien marquées. Deux pièces décoratives donnent l’impression de sorties d’air sur le capot, mais il n’y a aucun intérêt autre qu’esthétique. Le toit propose d’un bosselage façon tôle ondulé qui rappelle la R4. Deux gros rails pour barres de toit sont également présentes. Elles font incroyablement robustes en comparaison du reste de la voiture. Tous ces petits éléments donnent l’impression de surfer à la limite des SUV baroudeurs. Un peu à la manière d’un Jeep Avenger qui cherche à rappeler des Jeep plus aventureuses. Pourtant, l’aventure en R4 sera limitée, notamment à cause de ces petits éléments très chics et surement très fragiles qui sont éparpillés autour de la voiture.

Commençons par la signature lumineuse qui remplit la calandre. Elle est probablement la plus qualitative des signatures lumineuses observées jusqu’à présent. Plus précise, elle n’offre aucune variation de température des blancs par rapport aux projecteurs, et le rendu est vraiment bluffant. C’est simple, c’est largement plus qualitatif que ce que l’on peut voir sur des véhicules au logo plus prestigieux : BMW, Mercedes, Volkswagen ou Opel. Cet ensemble lumineux constitué des phares, du logo et du contour de calandre est accompagné d’une pièce décorative en plastique au rendu des fois mat, des fois brillant (comme sur les Duster ou R5) du plus bel effet. Le tout est recouvert par une seule verrière constituée d’un seul bloc. C’est magnifique, mais on ne veut pas connaître le prix en cas de choc avant…

La couleur « Hauts de France » de notre modèle d’essai est un bleu vert qui n’est pas sans rappeler la teinte Lake de chez Jeep pour l’Avenger. Les deux véhicules sont d’ailleurs très proches d’un point de vue gabarit et proportions. C’est encore plus vrai avec ces deux couleurs très similaires. Notons la présence de la trappe de charge sur l’aile avant gauche, ainsi que deux petits badges sur les ailes avant, très élégants, rappelant les origines « made in France » de la Renault 4.

La vue de trois quart arrière est plus difficile à apprécier. Les ingénieurs et designers de chez Renault ont abaissé le point le plus reculé de la voiture. Ainsi, le panneau de carrosserie du coffre descend très bas, offrant, nous le verrons plus tard, un seuil de chargement très bas également. Et si c’est très pratique, visuellement c’est assez déroutant, nous n’en avons plus l’habitude. La faute à la SUV-isation du parc automobile. La Renault 4 se montre également assez large vue de l’arrière, avec des pneus tout aussi massifs. Un becquet arrière ramène la R4 dans le monde réel de l’aérodynamisme, et casse un peu la ligne. Enfin, les feux sont très joliment dessinés mais je ne peux m’empêcher d’y voir des feux de Fiat 600 plus que des feux de R4.

Extérieurement, la Renault 4 présente donc très bien pour une voiture de 2025, mais elle s’éloigne complètement de la Renault 4 d’origine. De simple et basique, elle est devenue raffinée, chic et un peu précieuse. A des années lumières du concept…

Renault 4 : enfin de la place à bord !

Si vous connaissez les intérieurs des Renault modernes, vous ne serez pas dépaysés à bord de la R4. C’est simple, tout le premier rang provient de la Renault 5. Enfin tout, sauf les aérateurs qui semblent sortir du dernier Duster, avec des touches de cuivre. C’est d’ailleurs étonnant puisque le cuivre ne se retrouve que là… et sur les surpiqures des sièges avant et des contre portes. Surpiqures qui sont 100% gratuites car non nécessaires. On entre une nouvelle fois dans le paradoxe R4 d’avant versus R4 d’aujourd’hui.

La sellerie effet « Jeans » est très plaisante à l’œil et elle sera réservée à cette finition Techno. Les finitions Iconic et Evolution proposent en effet leurs propres selleries. Le siège passager dispose d’un axe de rotation du dossier remonté, ce qui permet de le replier intégralement. Ainsi, pas de stress en sortant d’un magasin de bricolage, la longueur de chargement intérieure est immense. Les sièges avant et le volant sont chauffants (via le pack hiver à 400 €). Notons également la présence d’une poignée de maintien pour le passager, chose qui devient de plus en plus rare.

Passons à l’arrière désormais, qui se différencie déjà un peu plus de la R5. Si la banquette est strictement la même, l’empattement de la voiture a été allongé de 8 cm, et cela se ressent au niveau de la place aux jambes. C’est simple, dans une R5, il est impossible de s’installer. Dans la R4, cela devient possible et agréable. La banquette est rabattable pour obtenir un « plancher plat » avec les dossiers des sièges avant et arrière rabattus. Notons la qualité des matériaux, dans les portes notamment, en baisse par rapport au premier rang. C’est carrément dommage, surtout vu le prix dont on parlera plus tard.

Concernant le coffre, il est en comparaison de la R5, immense ! Avec 420 L, c’est 100 de plus que la R5. De plus, le seuil de chargement plat et bas (61 cm) permet de faciliter le chargement, ou de s’asseoir pour changer de chaussures avant ou après un ballade, profiter du paysage, etc. Ce grand volet de coffre s’ouvre via une charnière classique, positionnée en haut du coffre, de façon traditionnelle en soit. Sauf que le style et la dimension du volet rend impossible le stationnement en marche arrière dans la majorité des parkings. Il faut près d’un mètre de libre derrière le véhicule pour ouvrir le coffre. Des portes de type « van » auraient surement aidé (mais casser le style). Notons la présence d’un haillon motorisé, et d’une ouverture « mains occupées » avec détection d’ouverture ou fermeture par balayage du pied (en option à 400 €).

Un étonnant dynamisme, fort appréciable

Notre modèle d’essai est équipé de la motorisation 150 ch et de l’autonomie « confort ». Comprenez par-là que le véhicule embarque la batterie de 52 kWh en lieu et place de la batterie de 40 kWh de la version autonomie « urbaine ». Homologuée en cycle WLTP pour une moyenne de 15.1 kWh / 100 km et une autonomie maximum de 408 km, elle se classe dans la moyenne de ce qui existe. Le 0 à 100 km/h prend 8.2 secondes, alors que la vitesse maximale est limitée à 150 km/h.

Dès les premiers tours de roues en Renault 4, la direction impressionne par sa précision et sa consistance. Légèrement plus ferme en suspension que sa petite sœur R5, la R4 tressaute un peu plus sur les aspérités de la route. Ce n’est pas insupportable, mais c’est notable. L’insonorisation est excellente et on n’entend que peu ce qui se passe autour de nous, un très bon point pour cette R4. Les 150 ch de la voiture sont largement suffisants pour se faufiler en ville. Le freinage régénératif est réglable sur quatre modes. Le plus fort permet de conduire à une seule pédale. La Renault 4 offre toutes les aides à conduite nécessaires et classiques. On retrouve ainsi un limiteur de vitesse, un régulateur adaptatif avec maintien prédictif dans la voie de circulation, les aides au stationnement avant et arrière, etc.

Comme d’habitude désormais chez Renault, la connectivité est au top ! Apple Car Play et Android Auto sans fils fonctionnent à merveilles et se connectent avant même l’entrée dans le véhicule. Le système son Harman Kardon en option (600 €) est de bonne facture, offrant un son puissant et précis, sans tomber dans la caricature des basses assourdissantes. Et l’insonorisation globale de la R4 est à remercier. Nous n’avons jamais été dérangés par les bruits d’air ou les bruits de roulements. Une nouvelle fois, c’est mieux que sur des SUV électriques bien plus chers, Porsche Macan notamment…

Une fois en dehors de la ville, la R4 dévoile un petit côté amusant et plaisant. Les relances sont bonnes bien que pas forcément expéditives, mais surtout le châssis se montre excellent ! La tenue de route permet de lancer la R4 dans les virages. Le train avant ira là où vous voulez, et l’arrière suivra grâce à l’empattement allongé et les pneus larges. Le savoir-faire de Renault n’est plus à prouver sur les châssis, et inutile de vous dire qu’ils n’ont pas perdu la main avec le passage à l’électrique. Le constructeur au lion devrait en prendre de la graine…

Côté consommations, la Renault 4 n’est pas portée sur une descente excessive. Avec à peine 14 kWh/100 km sur l’essai en ville et péri urbain, c’est vraiment très bien. Dans les faits, cela vous emmène pour 370, 380 km sur une charge. Cependant, le moindre passage sur autoroute fera fondre la batterie comme neige au soleil. N’espérez pas faire plus de 200 km sur axe autoroutier avant de recharger. La Renault 4 accepte des recharges jusque 100 kW, mais nous n’aurons jamais vu au-dessus de 70 kW.

Renault 4 : le haut du panier face à la concurrence

La Renault 4 démarre à 29.990 € en finition Evolution avec la motorisation 120 ch et la petite batterie de 40 kWh. La finition Iconic (la plus haute) avec la grosse batterie commencera à partir de 37.490 €.

Notre modèle d’essai, en finition Techno, est uniquement disponible avec la grosse batterie de 52 kWh également. Il démarre à partir de 35.490 €, et notre modèle finit à 38.540 € avec l’ensemble des options. On est loin de la voiture populaire…. Mais que dit la concurrence ?

Les petits SUV électriques sont légions, mais nous avons voulu rester avec les plus proches, dans l’esprit, de la Renault 4. Nous retenons ainsi les Jeep Avenger, Fiat 600e, Citroen ëC3 Aircross, Opel Frontera. Pour le côté chic et fun, nous avons également mis le récent Mini Aceman. Vous retrouverez juste en dessous l’ensemble des prix sur les configurateurs au moment de l’écriture de cet article, avec les configurations au plus proche (couleur, options, etc) de notre modèle d’essai.

  • Opel Frontera GS (113 ch, petite batterie uniquement) : 34.950 €
  • Citroën ëC3 Aircross MAX Autonomie Etendue (113 ch) : 34.990 €
  • FIAT 600e ICÔNE (156 ch): 35.350 €
  • Jeep Avenger Altitude (156 ch) : 37.400 €
  • Mini Aceman E Finition Classic (184 ch) : 37.800 €
  • Renault 4 Techno Autonomie Confort (150 ch) : 38.540 €

Notre avis sur la Renault 4

Après quelques jours à bord de la Renault 4, il est évident que je n’ai pas compris son positionnement. A la fois moderne, chic et technologique, elle va à l’encontre de ce que son patronyme laisse penser. Pourtant, elle reprend certains attributs forts de la 4L d’époque, notamment au niveau de l’intérieur et de son agencement. Alors évidemment, il serait impossible de refaire une 4L comme il y a 60 ans à cause des normes de sécurité d’aujourd’hui et ce n’est pas ce que l’on demande à cette nouvelle Renault 4. Cependant, toutes, mais absolument toutes les personnes croisées pendant l’essai ont sauté au plafond lorsque j’ai annoncé le tarif du modèle. La voiture populaire par son nom et familiale par ses dimensions devient la voiture secondaire d’un foyer, à 40.000 €. Il n’est pas certains qu’elle trouve le chemin des clients. Tout ça pour une histoire de nom…

Les +Les –
Le chassis et la directionLe prix exhorbitant
La place à bordL’autonomie sur autoroute
Le look assez fun

Texte et photos : Antoine
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