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Essai DS 9 E-TENSE 360 : limousine à la française

Il fut une époque où chaque constructeur proposait sa grosse berline pour étoffer son image de marque. Maintenant que les SUV sont devenus monnaie courante et envahissent les rues, le choix de proposer à la vente une berline de presque 5m de long est osé. Surtout si on ne s’appelle pas Audi ou Mercedes-Benz. DS Automobiles tente l’expérience et nous offre la DS 9 ! Choix judicieux ou pétard mouillé ? C’est ce que nous avons voulu savoir. Essai DS 9 E-TENSE 360 : limousine à la française.

DS 9 E-TENSE 360 : une ligne qui ne laisse pas indifférent

Première étape de cet essai, contempler la voiture. Une berline Française de 4,93 m, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça. Et clairement, elle en impose. Dans sa teinte Cristal Pearl (option à 1.300€) et bien ancrée sur les jantes de 20‘’, la DS 9 ne passe pas inaperçue sur la route. Il faut dire que pour le moment, hormis les voiture de presse, on n’en croise que très peu.

DS 9 extérieur

Si la face avant reprend les codes du DS 7 Crossback (avant son restylage), avec notamment l’utilisation de ses projecteurs, le reste de la voiture est 100% nouveau. L’ADN de DS Automobiles reste cependant bien marqué. On retrouve du chrome ainsi que les feux en écaille. Petit clin d’œil au passé, en haut de lunette arrière on retrouve des feux de position dans une position proche des clignotants de la DS originale.

DS 9 arrière

Pour avoir un meilleur aérodynamisme et apporter la petite touche luxueuse qui fera la différence, on retrouve des poignées affleurantes tout comme sur les DS 3 Crossback et DS 4. Mais pour jouer la carte de la discrétion, elles sont ici peintes de la couleur de la carrosserie. Bien que cousine (pas si) éloignée de la Peugeot 508, on remarque d’emblée le profil plus allongé, permettant aux passagers arrière d’en profiter. Par contre, quel dommage que les portes sans cadre de la Peugeot 508 n’aient pas été gardées pour la DS 9.

Le luxe dans les moindres détails…

Basée sur la finition Rivoli+ et dotée de l’intégralité du catalogue d’options disponible, on ne va pas se mentir … la finition de cette DS 9 E-TENSE 360 est superbe ! Dotée de l’option intérieur OPERA Noir Art Basalte (à 5.250€), le cuir se retrouve à perte de vue. Planche de bord, panneau de porte, console centrale ou encore poignées de maintien au toit, tout est gainé de cuir. Pour parfaire le tout, les pare-soleil et le ciel de toit sont eux gainés en Alcantara. Si l’option peut sembler chère, il faut bien prendre en compte que DS a fait le choix d’utiliser ici des matériaux très haut de gamme. Ce pack inclut également les sièges chauffants, ventilés et massants, à l’avant comme à l’arrière. De même, à la manière d’une Mercedes Classe S ou d’une Audi A8, il est possible de faire avancer le siège passager depuis les places arrières. Idéal pour les voitures de maître.

Pour apporter une touche luxueuse supplémentaire, vous pouvez compter sur la montre B.R.M R180 au centre de la planche de bord qui pivote au démarrage. C’est la même que l’on retrouve sur le DS 7. Le luxe passe aussi par l’excellente HiFi FOCAL Electra (1.200€) ou des options peu courantes comme le pare-brise chauffant (200€). Pour que chaque personne puisse être à son aise, la DS 9 E-TENSE 360 dispose d’une climatisation quadrizone (300€) vous permettant de choisir la température pour chacune des 4 places principales. Autres équipements possibles, un toit ouvrant ou une rare vision de nuit.

… mais un équipement à mettre à jour

Si la DS 9 E-TENSE 360 dispose de certains équipements ou finition haut de gamme, on remarquera par contre certaines lacunes. Et autant le dire, la DS 9 accuse le coup d’un long temps de conception. Sortie à peu de choses près en même temps que la DS 4, cette dernière, bien que moins chère et moins luxueuse, dispose pourtant de technologies plus récentes. Oubliez donc la nouvelle interface multimédia, la caméra 360° ou encore les phares MatrixLED. Un peu dommage pour une voiture qui se veut comme le fleuron de l’automobile françaises. On espère une mise à jour conséquente dans l’esprit du DS 7 pour son restylage.

DS 9 intérieur

DS 9 E-TENSE 360 : 508 PSE en tenue d’apparat

Passons désormais à la partie moteur. Cette version E-TENSE 4×4 360 coiffe la gamme de la DS 9. Pour se faire, elle a été piocher dans la gamme du Lion pour récupérer le moteur de la Peugeot 508 Peugeot Sport Engineered. Une version qui nous avait comblée de bonheur lors de notre essai, et qui pourtant n’encense pas la presse dans sa globalité. On retrouve donc le 4 cylindres 1,6 litre de 200 ch pour la partie thermique, couplé à deux moteurs électriques de 110 ch pour l’avant et 113 ch pour l’arrière. Le tout nous donne 360 ch en puissance cumulée via les 4 roues motrices. Voilà pour l’origine de son petit nom: E-TENSE 360.

Plus longue, plus équipée et donc forcément plus lourde que la 508 PSE (1.909 kg pour DS 9 contre 1.875 kg pour 508), DS Automobiles a pourtant réussi à faire homologuer sa DS 9 à 41 g/km de CO2 contre 46 pour Peugeot… Et oui, puissance et moteur identiques ne veulent pas dire que celles-ci sont paramétrées de la même façon. De même, les batteries utilisées sur 508 PSE sont légèrement plus petites que celles de la DS9 E-TENSE 360 (11,5 kWh contre 11,9 kWh). Ces petites modifications expliquent la différence de CO2 mais également le fait que la DS 9 annonce 47 km d’autonomie en full électrique quand Peugeot n’en propose « que » 42. De là à dire que la DS 9 est une version aseptisée de la 508 PSE, il n’y a qu’un pas.

Coté train roulant, les différences sont également notables. Pour commencer, la DS 9 est basée sur la Peugeot 508 L, châssis allongé de la 508. Pour compléter les changements, la DS 9 utilise un système de suspension exclusif appelé DS Active Scan Suspension. DS Automobiles qualifie celles-ci de révolutionnaires. Il s’agit de suspensions actives pilotées par caméra qui permettent d’anticiper les imperfections de la route et améliorer le confort des passagers. Celles-ci permettent aussi de moduler leur raideur selon le mode de conduite choisi et ainsi proposer une expérience de conduite plus enrichissante.

Un luxe qui n’en reste pas moins dynamique

Assez parlé technologie et technique, l’heure est désormais au roulage. Même si la cible client est clairement différente, on ne peut s’empêcher de continuer la comparaison avec la Peugeot 508 PSE. Personnellement, je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer mais les commentaires et impressions que j’ai eu à son égard me font presque naturellement faire la comparaison. Bien qu’ayant chacune leur philosophie, il s’agit de deux autos très proches. On aura beau donner du luxe à une berline de 360 ch, ça n’en reste pas moins une berline de 360 ch.

En usage urbain, la DS 9 est agréable à conduire mais il faudra faire attention à son gros gabarit. Les passages dans certaines petites rues sont vite problématiques et c’est à ce moment qu’on regrette à nouveau l’absence de caméra 360° ou de système à 4 roues directrices. Lors de cet usage en ville, privilégiez l’usage de la fonction e-save. Elle permet d’augmenter la régénération de la batterie au freinage et vous pourrez faire pas loin de 50 km sans démarrer le moteur thermique.

Cœur d’usage pour une voiture de ce type, l’autoroute. Cap sur la Bretagne pour cet essai et test de la consommation réelle. A vitesse stabilisée et avec utilisation du régulateur de vitesse, celle-ci oscille autour des 7,7l / 8l aux 100 km. Pas énorme pour une voiture de cette puissance et de ce gabarit. Cependant, le réservoir de 42 litres nous rappelle de passer à la pompe alors même que seulement 500 km ont été parcourus. Un peu juste comme contenance pour transformer cette voiture en véritable routière. Sur les 1200 km d’essai et en ayant rechargé le plus que l’on pouvait lors des petits trajets, la consommation moyenne s’établi à 7,2 l/100km. Honnête. Le confort quant à lui ? Il est clairement exceptionnel ! La voiture est silencieuse, parfaitement amortie et la HiFi FOCAL offre un son de très bonne qualité dans tout l’habitacle.

Second test intéressant, la conduite mixte sur une période d’environ 50 km avec batterie entièrement vide. Si j’ai clairement oublié de relever la consommation lors de ce test, je peux mettre en parallèle mon récent essai du Lexus NX 450h+. Ce dernier réussissait l’exercice avec 57% de conduite électrique grâce à la récupération d’énergie quand la DS 9 E-TENSE 360 n’a réussi qu’a obtenir que 10%. On remarque ici un usage bien différent des technologies selon les marques.

Le point sur la concurrence

Si pour la Peugeot 508 PSE il était compliqué de lui trouver une réelle concurrence par sa taille trop réduite, la DS 9 E-TENSE 360 vise clairement une sélection de modèles premium à savoir Audi A6, Mercedes-Benz Classe E, BMW Série 5 et Volvo S60.

L’Audi A6 dans sa version 50 TFSI e Quattro propose 299 ch et dans sa finition haut de gamme Avus Extended il faudra quand même passer par la case option pour arriver au même équipement que notre DS 9 d’essai et le prix s’en ressent avec un total de 95.245€.

Chez Mercedes-Benz, la Classe E nous propose de l’hybride en essence ou en diesel. Pour le comparatif nous avons opté pour une 300 e AMG Line qui offre 320 ch en puissance cumulée. Après configuration et avec quelques équipements manquants comme la vision de nuit, le total s’élève à 97.552€.

Pour en finir avec les Allemandes, chez BMW la Série 5 est proposée dans 2 versions hybrides, la 530e est à 292ch quand la 545e propose 394ch. Pour se rapprocher aux plus des autres concurrentes nous avons opté pour la 530e dans sa version xDrive M Sport. Une fois optionnée au plus proche de la DS 9, notre Série 5 fini à 91.640€. BMW propose en plus quelques options complémentaires dans son catalogue par rapport à la concurrence tel que les écrans pour les passages arrières ou les phares Laser.

Pour sa 4ème et dernière concurrente principale, on se tourne du coté Suédois avec la Volvo S60 Ultimate et son T6 de 350 ch. Une version Polestar Engineered existe aussi, forte de 455 ch elle est du coup hors concurrence. Avec un prix options comprises de 79.685€ elle fait presque office de bonne affaire, cependant le catalogue d’équipement et d’option est bien plus faible que toutes les autres et elle est nettement plus courte, la S90 étant plus proche en dimensions.

Notre DS 9 se place donc comme une offre raisonnable au vue de son équipement et de ces nombreuses options haut de gamme d’autant plus qu’elle fait également bonne figure au niveau puissance en se plaçant au dessus de toutes les autres.

DS 9 E-TENSE 360 : le verdict

J’avais bien ma petite idée sur le verdict final lorsque j’ai bloqué l’essai de cette « limousine » à la sauce DS Automobiles. Les qualités routières des voitures du groupe Stellantis ne sont plus à prouver, la Peugeot 508 PSE avait conquis le reste de l’équipe et le look de cette DS 9 ne laisse pas indifférent. Quoi de mieux comme cocktail pour un essai réussi ? Là ou le bât blesse, c’est sur le positionnement tarifaire. Si l’on exclue Alpine de l’équation, notre DS 9 E-TENSE 360 équipée comme ici est tout simplement LA voiture la plus chère du marché Français avec un prix de 84.250 € (Tarif débutant à 68.500 €). Si l’on rajoute à ceci que pour une voiture image telle que la DS 9 on aurait aimé une fabrication en France et non en Chine, notre égo en prend pour son grade.

Alors non, ce n’est pas un pétard mouillé mais tout n’est pas parfait. Quand on est prêt à mettre plus de 80.000€ dans sa voiture, on aime avoir des technologies de pointe, notamment pour l’écran. A coté de ça, ses qualités routières, son style et le fait qu’on en croisera pas partout lui apporte un atout charme sans concurrence.

Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :

Les + Les –
Design épuré Prix élevé
Qualité des matériaux Ecran tactile « ancien »
Confort de roulage Véhicule assemblé en Chine

Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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