Avec l’arrivée des ID.7 et ID.7 Tourer, Volkswagen profite d’une sortie véhicule commune avec la Skoda Superb pour moderniser sa routière avant sa très probable fin de vie. Le blason Passat, présent sur nos routes depuis 1973 et 9 générations, se dote d’une nouvelle version histoire de profiter encore quelques temps de ses agréments de conduite, connus et reconnus. Sortie dans l’indifférence la plus totale face à sa sœur électrique, nous partons direction Nantes en passant par l’autoroute, son terrain de prédilection. Essai nouvelle VW Passat : la routière par excellence.
Belle dans la simplicité
« Oh une Passat ! » Oui, si cette phrase semble bien sortir de votre tête, c’est parce que c’est sans doute ce que vous auriez dit en la voyant. Bien que disponible uniquement en version break sur cette 9ème génération, la VW Passat a un style bien à elle. Cette 9ème génération reprend d’ailleurs beaucoup de codes instaurés sur la génération précédente. A la fois unique et quelconque, cette nouvelle Passat n’échappe pas à la monotonie du style Volkswagen. Cependant, elle s’en retrouve passe-partout et évite les regards omniprésents. Ici présentée en finition Elegance, la nouvelle VW Passat se reconnaît grâce à cette immense bouche béante en guise de face avant. Impossible de ne pas la louper avec ses stries chromées. La même calandre sur la finition R-Line est beaucoup plus travaillée avec une grille noire et un contour beaucoup plus acéré.

Le très joli Vert Mariposite de la carrosserie apporte beaucoup de fraîcheur et se marie à merveille avec les jantes 17 pouces Napoli de série. Notre modèle d’essai est cependant équipé des jantes 18 pouces York, mais l’élégance de la finition est respectée. Le reste de la voiture est plutôt commun, avec une longue ligne de dessin sur le flanc remontant jusqu’aux optiques arrières. Et à parcourir cette ligne, elle est longue cette VW Passat. 4,91m pour être précis. L’arrière est dans l’ère du temps avec quelque chose de très sobre et horizontal. Un bandeau lumineux parcours la largeur du hayon et un lettrage discret complète cette Passat. Elle est belle, tout simplement.

Nouvelle VW Passat : voiture ou tablette ?
Si l’extérieur ne propose aucune révolution majeure, l’intérieur en revanche en met plein les yeux. La différence avec la génération précédente est saisissante. Avec cette nouvelle Passat, Volkswagen prépare le client au futur et aux autres produits, notamment ceux de la gamme ID. La mise en scène du cockpit rappelle celui de l’ID. Buzz, très épuré et centré autour de l’écran central tactile. Cet écran d’ailleurs est immense. Avec 33 cm de large et une diagonale de 15 pouces, il trône littéralement au centre du cockpit. Il introduit également la notion du tout tactile, en réduisant et limitant au maximum les boutons ou commandes résiduelles dans l’habitacle. Bien que technophile et plutôt friand de ce genre de solution, je dois dire que c’est ici un peut trop.

Commençons par le commencement. Lorsque l’on monte à bord de cette nouvelle VW Passat, la première chose que l’on voit, c’est ce gigantesque écran. En y regardant de plus près, on se rend compte que VW a profité de cette immense surface d’affichage pour dissimuler ici et là de nombreuses commandes en accès direct. Commandes qui étaient autrefois des boutons physiques. Ainsi en bas de l’écran on retrouve la partie climatisation et confort des sièges. Comme sur bon nombre de modèles du groupe VW, la température se règle désormais par un glissé du doigt sur une surface pas forcément bien visible et dont la délimitation est floue. Je regrette ici les bons vieux boutons + et – ou les molettes permettant de monter ou descendre rapidement et simplement la température.

La partie supérieure de l’écran permet d’accéder d’un seul clic aux applications embarquées, au menu des aides à la conduite ou encore au choix des modes de conduite. Toutes les autres commandes, comme la désactivation du Start&Stop, l’accès rapide à la caméra 360°, l’activation du frein automatique à l’arrêt (Auto Hold) ont elles aussi migré vers l’écran tactile, accessibles depuis un menu raccourci reconfigurable selon les préférences du conducteur. La parti pris de proposer un habitacle épuré et une console centrale intégralement dédiée au rangement est osé. Il semblerait que chez VW (mais aussi Tesla et beaucoup de constructeurs chinois) ce soit le futur. Alors habituons nous.



Un habitacle de première classe
Pour revenir sur des choses moins technologiques, la montée à bord est plaisante et l’habitacle est réellement moderne. Les matériaux sont agréable à l’œil et l’assise est extrêmement confortable. On sent que Volkswagen a choyé les occupants de son vaisseau amiral. Le mélange des matières, avec le gris perlé des sièges, l’anthracite du tableau de bord, les inserts lumineux dans les placages noir laqués des panneaux de portes et planche de bord et les quelques touches de plastique effet aluminium est plutôt qualitatif. Seul le volant, au style un peu rétro il faut dire, détonne dans cet habitacle ultra moderne.

En parlant du volant, il reprend lui aussi les commandes des autres véhicules de la gamme ID. On retrouve donc le sélecteur de boîte de vitesses sur le comodo droit et les reste des commandes regroupées sur le comodo de gauche. Un peu déroutant à la première utilisation mais on s’y habitue vite. Le reste du volant est en revanche à l’exacte opposé de la philosophie du cockpit. Volkswagen a en effet écouté ses clients qui n’appréciaient pas les commandes intégrées sur une surface vibrante et est revenu à des boutons plus conventionnels. A gauche on retrouve la gestion des aides à la conduite, indispensables sur cette routière. A droite on retrouve la gestion de l’affichage dans le combiné numérique, la commande vocale ou encore le volant chauffant.

Côté combiné numérique justement, ce dernier est équipé d’un nouveau filtre anti-reflets réellement efficace. Il permet de lire parfaitement les informations sans avoir besoin d’enfouir l’écran dans la planche de bord à l’abri du soleil. Côté passager, la modernité est de mise avec un motif lumineux inséré dans une pièce noire laquée en prolongement de l’écran central. Le passager est également gratifié d’un sigle Passat, au cas où vous auriez oublié. La console centrale, comme évoqué précédemment, est intégralement dédiée au rangement. Dissimulés sous les deux caches tiroirs se trouvent la recharge sans fil ainsi que les porte-gobelets. Sous l’accoudoir se trouve un profond rangement permettant d’y glisser une tablette ou une petite bouteille d’eau.
Voyager ou déménager, plus besoin de choisir avec la nouvelle VW Passat
Si le confort avant est optimal, l’arrière n’est pas en reste. L’espace aux genoux est illimité, même un joueur de basket s’y sentirait bien. L’immense toit ouvrant panoramique illumine l’intégralité de l’habitacle. Il s’occulte grâce à un velum motorisé d’un simple geste sur la console de pavillon. Les vitrages latéraux eux aussi peuvent s’occulter grâce aux rideaux pare-soleil intégrés dans les portières. Les dossiers des sièges avant intègrent des rangements qui permettront aux enfants d’avoir de quoi s’occuper pendant les longs trajets. Comble du confort, le siège avant passager peut se régler depuis le siège conducteur par un simple appui dans l’écran central. Il permet ainsi au conducteur d’offrir à son passager arrière un espace encore plus important. Un peu à l’image d’une berline chauffeur, cette nouvelle Volkswagen Passat se la joue tantôt montée des marches à Cannes, tantôt chassé-croisé estival sur l’autoroute A6.


Car oui, si le transport de troupes est son credo, la VW Passat excelle aussi dans le transport de marchandises. Avec son coffre, ou devrais-je dire sa soute, de 690 L, c’est une voiture à tout faire. C’est 40 L de plus que la précédente génération, gagnés grâce à un embonpoint de 14 cm. Le coffre est également équipé de deux prises 12 V et 230 V, de filets à bagages et d’une barre amovible permettant de compartimenter les rangements. Le rideau couvre-coffre est électrique et s’ouvre et se referme automatiquement lorsque vous ouvrez ou refermez le coffre. Une fois la banquette arrière rabattue, ce sont 1 920 L qui s’offrent à vous sur 2 m de long. Vous n’aurez alors plus aucune excuse pour aller chez votre vendeur de meuble en kit préféré acheter ce dressing qui vous plaît tant.


La péniche modernisée
Une fois sur la route, la VW Passat se montre un peu capricieuse à conduire. Déjà, son gabarit impressionne. Il faut dire qu’avec 5m de longueur, il faut un peu faire attention à là où l’on passe. En conduite urbaine, les capteurs de proximités et la caméra 360 seront vos meilleurs amis. Oubliez le stationnement en créneau, sauf si vous êtes un aficionado du park assist. Bien que réglée en mode confort par défaut, la direction est ferme et la cartographie de la pédale d’accélérateur est horriblement dure. Pour une voiture à rouler, cette Passat ne donne clairement pas envie, en ville du moins.
Heureusement la nouvelle VW Passat est bardée d’aides à la conduite permettant de simplifier, un peu, la conduite en situation urbaine. Par exemple, et bien que non hybride ni électrique, elle se la joue one-pedal en proposant un freinage automatique à l’approche des intersections, ronds-points ou descentes. Ainsi, presque plus besoin de toucher la pédale de frein même sans régulateur de vitesse activé.

Après les premières dizaines de kilomètres effectuées et l’habitude de ce jeu au pied, il est temps de prendre l’autoroute. Et c’est là que cette nouvelle Passat se dévoile. Vraiment à l’aise à haute vitesse, le confort redevient le maître mot. L’insonorisation de qualité filtre presque tous les bruits d’air. Le moteur 1.5 eTSI de 150 ch ne semble pas à la traîne avec les 1 600 kg à déplacer. Ce dernier se fait d’ailleurs très discret pour un bloc essence micro hybridé. La consommation est extrêmement raisonnable avec une moyenne sous les 6 L/100km, permise grâce aux assistances embarquées.
Aides à la conduite êtes-vous là ?
Dans les assistances activées par défauts, on retrouve la gestion économique du moteur. Grâce aux informations de topographie de la cartographie embarquée et aux capteurs qui scannent la route, la voiture est capable de passer automatiquement de quatre à deux cylindres. Elle peut même passer entièrement en mode roue libre sans utiliser le moteur thermique pour plus d’économies. Cela permet d’économiser de l’essence en descente ou lors des ralentissements et au passage de récupérer de l’énergie électrique.

La conduite autonome est à portée de main avec le pack Travel Assist comprenant le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie. Toutes les assistances sont faites pour garantir un niveau de confort optimal. Par exemple, la gestion active des cylindres comme expliqué ci-dessus réduit au maximum le bruit et les vibrations du moteur. Autre assistance, l’anticipation des queues de bouchons qui permet d’arriver en douceur sur un ralentissement et éviter le freinage brutal. La lecture des panneaux de vitesses et le changement automatique de la consigne du régulateur est aussi de la partie. Bien que pas parfaite à 100%, cette dernière permet de toujours rouler à la vitesse conseillée et ainsi éviter les changements brutaux.
Gamme et tarifs de la nouvelle VW Passat
Avec sa consommation de 6 L/100km et sa citerne de presque 70 L de carburant, la nouvelle VW Passat a de quoi avaler les kilomètres. Quasiment 1 200 si vous optimisez la conduite au maximum. Un sérieux avantage de nos jours où l’autonomie est dans toutes les bouches à l’heure de l’électrification de masse. Mais pas d’électrification ici justement, et c’est bien là l’avantage. L’hybridation légère 48V, délaissée par les constructeurs ces derniers temps, revient sur le devant de la scène. La nouvelle VW Passat est disponible en version essence micro-hybridée donc, mais aussi en version essence hybride rechargeable 1.5 eHybrid 204 ch et 272 ch et diesel 2.0 TDI EVO 122 ch et 150 ch.

4 finitions sont disponibles sur la nouvelle VW Passat. L’entrée de gamme, simplement dénommé Passat, est disponible à partir de 43 890 € en motorisation hybride 48V, 45 690 € avec la motorisation diesel et 52 690 € en version hybride rechargeable. Vient ensuite la finition Life Plus qui début à 48 190 € avec l’hybridation légère. La finition Elegance de notre modèle d’essai propose un bon compromis style-équipements-prix malgré un prix d’appel à 53 990 €. Enfin l’habituelle finition R-Line coiffe le haut de la gamme. Cette dernière s’échange contre 54 990 € en motorisation hybride 48V, 58 190 € pour le moteur diesel ou 65 990 € pour la version hybride rechargeable.

Notre VW Passat Elegance 1.5 eTSI d’essai telle que présentée est affichée à un tarif de 58 130 € avec les options suivantes : teinte de carrosserie Vert Mariposite métallisé à 700 €, jantes 18″ ‘York’ à 660 €, contrôle adaptatif du châssis DCC Pro à 1 210 €, pack ‘Aide à la conduite’ à 660 € et enfin le système Navigation & Infotainment ‘Discover Pro’ avec écran tactile 15″ et affichage tête haute à 910 €.
Concurrence
Mais pour 60 000 €, de quoi dispose-t-on chez la concurrence ? Désormais disponible uniquement en break, il faut aller voir du côté de sa cousine la Skoda Superb Combi, la française Peugeot 508 SW, la suédoise Volvo V60 ou encore les allemandes BMW Série 3 Touring et Mercedes Classe C Break.
Sa sœur de développement est la nouvelle Skoda Superb Combi. Disponible elle en versions berline et break, elle propose les mêmes motorisations et options que la Volkswagen. En finition Laurin & Klement 1,5 TSI Hybrid 150 ch, le prix optionné à l’équivalent est de 58 190 €. La Skoda est une bonne alternative pour ceux qui seraient anti-tactile. Elle propose encore des commandes physiques sur sa planche de bord et un habitacle plus conventionnel.

La Peugeot 508 SW est sortie il y a longtemps déjà. Cependant son restylage l’an dernier l’a un peu remise au goût du jour. Disponible uniquement en motorisations hybride rechargeable ou diesel, elle s’éloigne un peu de la concurrence directe. Cependant son tarif l’y rattrape puisqu’en version 508 SW GT Plug-in Hybrid 180 e-EAT8 elle s’affiche toutes options à 59 440 €.

La suédoise Volvo V60 et sa motorisation B4 micro-hybride de 197 ch propose contre 59 450 € une configuration presque toutes options. De plus, la sobriété de son style se rapproche de celui de cette nouvelle VW Passat. Une sérieuse concurrente que l’on voit trop peu sur nos routes.

La BMW Série 3 Touring dans sa version 318i 156 ch ne propose pas de micro hybridation 48V. Configurée au plus proche elle s’échange contre 61 590 €. Sa grande sœur Série 5 est au dessus avec un tarif d’entrée à 66 600 € en version 520d 197 ch.

La Mercedes Classe C 200 Break Avantgarde Line et son moteur de 204 ch micro-hybridé s’en sort plutôt bien. Equipée à l’équivalent, l’allemande s’échange contre 57 900 €. Elle est toute aussi technologique mais dans un style global beaucoup plus tape à l’œil. La grande Mercedes Classe E est elle hors d’atteinte avec un prix 10 000 € plus cher. Elle débute à 67 300 € en version E 200 Avantgarde Line.

Conclusion
Pour cette 9ème génération, la Volkswagen Passat se refait une beauté et entre dans la modernité. Terminé la berline insipide, place à un break premium qualitatif et plaisant à conduire. Le vaisseau amiral a même largement de quoi concurrencer à mon sens ses cousines premium de chez Audi. Si vous êtes un amoureux de la Passat, cette nouvelle version vous fera faire un bon dans le temps. Un bon que certains clients ne seront pas prêt à prendre, tant le virage technologique est fort sur cette Passat. Comme évoqué dans l’article, il faut voir cette nouvelle Passat comme une transition avant de se lancer dans l’univers ID. Imbattable sur l’habitabilité et la vie à bord, la route est son terrain de prédilection. En ville en revanche son surnom de péniche roulante la rattrape. Une Passat qui gagne en modernité mais qui n’en oublie pas ses origines.

Retrouvez ci-dessous la galerie photos habituelle ainsi que le tableau récapitulatif des points les plus marquants.
Les + | Les – |
Attributs technologiques | Look extérieur sans grands changements |
Look intérieur sobre et qualitatif | Tendance du tout tactile |
Espace à bord et habitabilité | Pédale d’accélérateur vraiment dure |






























Texte et photos : Anthony
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