Il y a tout pile trois ans, nous avions eu la chance d’essayer la Mercedes Classe S, la référence des berlines de luxe. Technologie, puissance et évidement confort étaient présents avec un très haut niveau de prestations, à la hauteur de son image. Son moteur Diesel était à la hauteur malgré son rôle «d’accès» dans la gamme. Quand nous avons demandé à Mercedes d’en essayer encore une (pourquoi pas hybride), Nous étions loin d’imaginer récupérer le summum de la gamme : une Maybach. Et en plus avec un moteur plus proche de la licorne que d’autre chose : un V12. Essai Mercedes-Maybach S 680 : Mercedes ou Maybach ?
Mercedes, Maybach ou les deux ?
Avant de passer à l’essai et vous faire part de nos immenses déceptions (surtout une), pourquoi ce nom ? Qu’est ce qu’elle donne de plus ?
Un peu d’histoire. Wilhelm Maybach démarra la production de voitures en 1919 (comme Citroën) après avoir commencé comme motoriste. La Maybach Manufaktur (d’où le logo avec un double M) est déjà spécialisée dans les berlines de luxe. Cependant, la marque ne se relèvera pas de la Seconde Guerre mondiale et sera rachetée en 1960 par Mercedes, qui l’a gardé au frigo jusqu’en 1999.


C’est à cette date que Mercedes décide de présenter un concept-car de super Classe S qui préfigure les versions de série qui arriveront en 2002. V12 uniquement, matériaux luxueux, confort de haut vol, deux longueurs (5,70 m et 6,16 m) et aucun logo Mercedes : tout était réuni pour concurrencer les blasons prestigieux, Bentley et Rolls-Royce en tête. Malheureusement toutes ces qualités n’auront pas suffi et les ventes insuffisantes auront eu de nouveau raison de la marque en 2012.










Blessé mais pas vaincu, Mercedes ne lâche pas l’affaire et revoit ses prétentions à la baisse en transformant Maybach en label, d’abord appliqué dès 2014 à la Classe S en sorte de version ultra haut-de-gamme rallongée. Cette fois-ci, le succès est présent et Mercedes propose désormais des labels Maybach sur les deux SUV EQS et GLS et devrait bientôt présenter un SL Maybach, mais étonnamment la berline EQS n’y a pas droit pour le moment. Pourtant même le Classe G y a eu droit…







En un mot, chez Mercedes il y a du sport avec AMG et du luxe avec Maybach.
Chromage et dessert
Maybach ou non, on reconnait bien évidement la Mercedes Classe S qui sert de base. L’élégance et le côté élancé sont toujours de la partie et on s’étonne de voir qu’elle garde de belles proportions malgré ses 5,46 mètres de long (18 cm de plus qu’une Classe S limousine !) Vue de manière isolée, la voiture ne paraît étonnamment pas si énorme. Par contre, avec d’autres voitures autour elle prendra toute sa dimension et elle se remarquera incontestablement.





Reconnaitre une Maybach d’une classe S « juste Mercedes » est plutôt facile. En premier lieu, une abondance de chrome pour le pare-chocs avant avec entrées d’air redessinées, une nouvelle calandre à petites barrettes et un marquage « Maybach », une barrette en chrome sur le capot ou encore un diffuseur revu avec plus de chrome et de nouvelles sorties d’échappement agrandies. Le profil est également reconnaissable facilement avec des jantes spécifiques de 19 à 21 pouces, des logos au double M sur les montants arrière ou les énormes portes arrière allongées, carrées et verticales pour donner un grand accès à bord. La petite vitre de custode migre de la porte vers la carrosserie, ajoutant encore une spécificité à cette Maybach.
Notre configuration pousse les leviers de l’exclusivité encore plus loin avec une finition qui mélange le Bleu Nautique avec l’Argent High-Tech avec une ligne de séparation dessinée à la main. Ce biton nécessite une semaine de main d’œuvre et le prix sera en conséquence : 18.600 €. Chose rare, les jantes forgées optionnelles avec bâtons ultra fins remplissent très bien les passages de roues (OK, 21 pouces ça aide…) et chose encore plus rare à signaler : de petits logos V12 sur les ailes avant.





La prestance est à son maximum et l’élégance digne des blasons qu’elle porte est préservée. Durant l’essai on aura eu un bon nombre de commentaires positifs et de pouces levés même si à l’inverse, certains de nos passagers (pourtant habitués à conduire de belles et voyantes autos) ont eu du mal à supporter les regards magnétisés par notre Maybach. Heureusement pour les plus timides, il existe des configurations nettement plus sobres. A titre purement personnel je trouve cette configuration extérieure dingue et elle rappelle furieusement celle de la BMW i7 que nous avions essayée il y a quelques mois.
Être chauffeur, une punition ?
Comme pour l’extérieur, l’intérieur reprend toute la base de la Classe S et y ajoute une dose d’exclusivité. Un cuir d’une infinie douceur est présent absolument partout, des sièges avec un très beau capitonnage jusqu’au plafond qui en est intégralement recouvert. Les coussins d’appuie-tête avec logo Maybach sont en Alcantara et sont chauffants et croyez-moi, on a failli repartir avec tellement leur confort est d’un autre monde ! Chauffants aussi, les accoudoirs de portes et le central.
Au-delà de sa motorisation, (on y reviendra juste après), conduire la Maybach ne sera pas une sinécure, le conducteur ayant droit à des accoudoirs chauffants, un siège massant avec de multiples réglages ou encore un vrai et grand toit panoramique avec partie avant qui s’ouvre. De discrets logos Maybach sont ajoutés sur le volant et le pédalier et le compteur numérique de 12,3 pouces avec affichage 3D peut afficher des graphismes Maybach inédits sur demande. L’écran central ne joue pas la surenchère avec une dalle de 12,8 pouces mais il utilise la technologie OLED synonyme d’une très belle définition. Les menus sont plutôt clairs même si nous aimerions retrouver certaines fonctions en accès direct, notamment pour les portes. Un mot pour décrire la sono hifi Burmester ? Démente. En même temps, la fiche technique du système parle d’elle-même : 31 haut-parleurs, 1750 watts, 8 convertisseurs de bruit de structure, immersion 4D avec des haut-parleurs dans les sièges et possibilité de diffuser de la musique en qualité Dolby Atmos… De quoi (re)découvrir ses sons préférés sous un nouvel angle et délaisser son installation de salon en transformant la Maybach en salon d’écoute.




Confort mais également sécurité puisqu’en plus de toutes les aides à la conduite possibles et imaginables (jusqu’à la conduite autonome de niveau 3 dans certains pays) un airbag est monté dans l’accoudoir central pour éviter un entrechoquement de têtes en cas de choc latéral.
En revanche malgré la profusion de cuir et de bois on regrettera la présence de quelques plastiques brillants et peu flatteurs, qui dénotent dans cet univers au cordeau et qui sont en plein ligne de mire du conducteur : intérieur des rangements, gaine de la colonne de direction ou encore dans les poignées de porte. Mais heureusement l’honneur est sauf : les passagers arrière sont épargnés et ont droit à (presque) tous les honneurs, à part les montants de portes. Après tout, c’est à l’arrière qu’une Maybach se déguste le mieux, non ?
Notre configuration avec cuir Nappa noir et inserts en ronce de noyer marron brillant est plutôt classique surtout en rapport avec l’extérieur, personnellement avec une carrosserie comme ça je choisirais du beige avec des boiseries d’inspiration nautique du plus bel effet ! Mais cette configuration à le mérite d’être reposante pour les yeux et reste une valeur sûre.




On passe de l’avant à l’extrême arrière avec le coffre. D’un volume de 497 Litres, il sera suffisant pour quelques valises mais sera quelques peu amputés par le réfrigérateur de l’arrière. En cas de gros voyage, un Classe V avec les bagages sera le plus raccord avec le prestige d’une Maybach.
Classe (busines)s
Arrêtons-nous maintenant sur LA raison d’être de cette Maybach : l’espace arrière. Et à ce niveau, il faut bien parler d’espace, la surface ayant de quoi rendre jaloux l’habitant d’un studio Parisien… Les 18 centimètres ajoutés sont dédiés à 100% pour les places arrière, avec une immense longueur pour les jambes. On pourrait même faire asseoir 2 personnes de plus sur le plancher !
Mais toute cette longueur est surtout exploitée par la position couchette du siège arrière droit. Un seul bouton vous transportera dans un autre monde : plus de 20 moteurs électriques vont s’affairer pour transformer le siège en véritable cocon dédié au repos avec une vraie position allongée (le dossier s’incline jusqu’à 43,5° et l’assise s’allonge pour les jambes) pour un summum de confort. Et pour parfaire l’expérience, il est possible de choisir plusieurs modes de massage dont certains masseront… les mollets ! Le caisson 4D dans les sièges est aussi présent et les plus frileux pourront se faire chauffer la nuque et les épaules, en plus du coussin en Alcantara, chauffant lui aussi pour le cou. Grâce à la longueur supplémentaire de la Maybach, le siège passager avant s’avance moins que dans une S Limousine, ce qui épargnera la visibilité latérale pour le chauffeur. Tout le monde est gagnant ! En revanche et malgré la longueur, cette possibilité « complète » n’est réservée qu’à l’arrière droit, même si l’arrière gauche propose déjà une inclinaison du dossier. En revanche, les deux chanceux passagers auront tous les accoudoirs chauffants et un approche ceinture comme dans un cabriolet pour ne pas avoir à aller chercher sa ceinture. Les réglages de sièges sont innombrables, jusqu’à la possibilité de resserrer l’assise et le dossier pour plus de maintien.





Comme sur notre Classe S Limousine à l’époque, les sièges First Class optionnels (à 5.100 €) offrent deux places séparées par une grande console centrale habillée intégralement de bois. Outre l’exclusivité et l’aspect visuel, l’option vaut le coup (ou le coût dans le cas présent !). Elle ajoute de nombreux et pratiques rangements, des tablettes rétractables pour poser un ordinateur mais aussi un double porte-gobelet chauffant et réfrigérant avec éclairage bleu ou rouge selon le mode utilisé qui se cache sous un volet motorisé. Un frigo de 10L permet de garder une bouteille entre 1 et 7° derrière l’accoudoir et un rangement avec deux coupes de champagne en argent est positionné juste au-dessus. Cette console n’oublie pas d’être moderne, avec un chargeur par induction, 4 prises USB-C de grande puissance, 2 prises 12v et une tablette tactile intégrée pour commander à distance les écrans multimédia de 11,6 pouces au dos des sièges avant. Cette tablette n’est pas d’une modernité folle et dénote un peu dans cet environnement luxueux. Mais vue la distance à laquelle sont les écrans dans les sièges avant, elle est bien pratique ! On citera enfin un logo Maybach en 3D apposé sur le bois, pour bien se rappeler dans quelle version nous roulons.
N’en jetez plus, la cour est pleine
Puisqu’on parle de bois, comment ne pas parler d’une des superbes spécificités de la Maybach : les coques des sièges avant, qui sont quasi intégralement recouvertes de bois dans la même veine que les placages de la planche de bord. Le bois côtoie un insert en cuir avec logo Maybach et un éclairage d’ambiance entoure le siège. Au total ce sont plus de 253 LED qui éclairent l’habitacle et donne une ambiance qui mêle tradition et modernité, du plus bel effet. L’éclairage classique à également fait l’objet d’une attention particulière avec un éclairage arrière modulable, pour lire sur une zone précise avec plus ou moins d’intensité, plus ou moins de kelvins ou n’avoir qu’un léger éclairage de la zone.
La commande vocale fonctionne aussi à l’arrière, par exemple pour fermer tous les stores sans bouger le petit doigt. C’est d’autant plus utile que les énormes portes arrière ont de grandes vitres, pour une vue imprenable sur le monde extérieur. C’est à signaler parce que c’est de plus en plus rare, la mode étant plus aux vitrages « type sous-marin ». La sécurité n’est pas en retrait avec d’inédits airbags frontaux à l’arrière en plus de ceux dans les ceintures.





Autre spécificité de la Maybach dédiée au confort, des portes électriques ! Mais ici comme pour le reste, c’est réservé aux portes arrière. C’est d’autant plus dommage que la BMW i7 les propose sur toutes les portes et que nous avions été convaincus par le système d’une grande efficacité, en plus du côté spectaculaire. Pour revenir à celles de la Maybach, elles se commandent depuis l’écran central avant (mais pas en accès direct et rapide pour ne pas faire attendre ses passagers), depuis l’arrière via divers boutons, les écrans ou carrément via une commande gestuelle. Elles se commandent aussi avec la clé du véhicule, l’application mobile ou les poignées de portes extérieures en caressant une zone dédiée ! Bref, de nombreuses possibilités et une grande efficacité. Pour finir dans le registre des portes, c’est étonnant de voir des platines avec 4 boutons à l’arrière. En fait l’explication est simple : ce n’est pas pour baisser les 4 vitres depuis l’arrière mais pour commander la vitre gauche, la droite ainsi que le store de toit ou celui de la lunette arrière. Une fois la vitre fermée, un nouvel appui fermera en plus le store de la porte.
Tout citer serait utopique tellement le contenu est impressionnant, on a même découvert des fonctionnalités le jour de la restitution.
TGV…
Vous l’aurez compris, une Maybach est conçue avant tout pour se laisser porter depuis l’arrière sans se soucier du reste, encore plus que dans une Classe S. Il n’y a donc aucun intérêt de l’essayer en tant que conducteur ? Oh que si. Et pas qu’un peu. On ne va pas tourner autour du pot (d’échappement) et on va commencer par le plus dingue pour un passionné d’Automobile : Mercedes ne nous a pas seulement permis d’essayer une Maybach, mais d’essayer une Mercedes-Maybach S680. Et si pour certains « 680 » est un chiffre barbare et sans âme, il est en fait magique car il désigne une des espèces les plus menacées : un V12. Et quel V12 : biturbo, d’une cylindrée de 6,0 L et sans l’ombre d’hybridation (mais quand même avec un stop&start). Il développe 612 chevaux avec 900 Nm de couple ! De quoi cruiser tranquillement à 250 km/h et expédier le 0 à 100 km/h en à peine 4,5 secondes ! Impressionnant pour une limousine de 5,50 m… Pas si lourde que ça. Mercedes annonce 2,3 Tonnes, ça aurait pu paraitre énorme quelques années en arrière mais de nos jours c’est à peu de choses près le poids d’un Mercedes GLC 300 de ! En revanche les émissions de CO2 ne seront pas comparables, la S680 étant à 307 g/km. Quoiqu’il en soit, on plaint la boite 9G-Tronic et la transmission intégrale pour passer toute cette puissance.




Le démarrage est surprenant avec un gros ronronnement, nettement plus audible qu’attendu. Et c’est loin d’être un défaut tant c’est plaisant à entendre : un vrai son de moteur ! Une fois le moteur en température, il devient inaudible. Et avec son architecture équilibrée, il ne renvoie aucune vibration désagréable. Ce moteur joue tous les registres. D’une extrême douceur en ville ou en conduite calme, il ira même jusqu’à démarrer en 2nde en mode ultra-confort « Maybach ». Une conduite dynamique est même envisageable avec une force qui ne s’arrête jamais et un son discret mais grisant. En revanche n’attendez pas d’envolée lyrique de sa part. Ce n’est clairement pas la cible et de toute façon, aucun son ne parviendra à l’arrière si ce n’est un léger souffle de l’échappement. Il en est de même avec les obstacles sur la route, l’arrière est cocon filtré et rien ne trouble la quiétude. Un ralentisseur ? On verra les roues avant se lever et rien de plus. Un rond-point ? Quel rond-point ? Dingue. Les roues arrière directrices optionnelles (4,5° ou 10°, comme nous avions sur notre précédente Classe S) apportent une agilité insoupçonnable et permettent de braquer aussi court qu’avec une simple Peugeot 408. Inutile de préciser qu’une armada de capteurs et caméras aideront à préserver les jantes et la carrosserie et donnent l’impression de conduire un vélo.
… Ou Falcon
AMG pour le sport et Maybach pour le luxe, les choses sont claires dans la gamme. Mais au risque d’être accusé de blasphème, je décide de tirer toute l’essence du V12 en augmentant le rythme. Le mode sport raidit la suspension et permet de monter plus haut en régime pour le plus grand plaisir du chauffeur. Le plaisir est grand et il est surtout inattendu tant la Classe S semble à l’aise. Elle fait oublier son gabarit et relance avec ardeur jusqu’à des vitesses proscrites. Elle dévore le bitume et supprime toute source de bruit (air, roulement…) encore mieux que sur une Classe S. Ce silence de cathédrale n’est évidemment pas le fruit du hasard. Le double vitrage est présent partout (l’épaisseur du verre du toit ouvrant est d’ailleurs impressionnante), les passages de roues arrière ont plus de mousse que sur une non-Maybach et les pneus aussi ont de la mousse absorbante. Enfin, la hifi Burmester sait faire beaucoup de bruit mais annule également ceux qui viennent de l’extérieur à la manière d’un casque audio.




La transmission intégrale assure une motricité optimale en toute circonstance mais la répartition de la puissance avec 31% à l’avant et 69% à l’arrière donne l’impression que la voiture enroule les virages et les enchaine facilement. Les coussins gonflants dans les sièges avant compensent le virage pour rester calé dans son siège et enchainer sur le virage suivant qui vous sautera à la figure tant les vitesses de passage sont grandes. Vraiment, on n’attendait pas ça de cette grande dame élégante ! Il faudra être concentré pour maitriser le gabarit et on ne sait pas comment réagiront les freins perforés à de trop grandes sollicitations, même si leur diamètre permet de freiner efficacement… Malgré une attaque qui manque de mordant et qui inquiète au début.
La direction très filtrée privilégie le confort et la douceur, avec un effort minimum à fournir. Le grand volant reste bien en main et les placages en bois tout autour sont très agréables en plus d’être rares de nos jours. Dire qu’il y a quelques années c’était en option sur une Alfa Romeo !
Magnificence
Quoiqu’il en soit le confort reste magistral en toute circonstance et les grandes jantes de 21 pouces ne semblent pas avoir de conséquences néfastes, même si on imagine que les 19 pouces doivent être encore mieux sur les petits obstacles. La suspension E-Active body control (option à 7.100 €) doit aider, avec une caméra qui scanne la route et qui maintien constamment l’assiette y compris en virages. Une Maybach étant tout sauf normale, il n’y a pas de mode de conduite « Normal ». Des modes « Sport » et « Individual » sont certes possibles mais le mode par défaut sera « Comfort ». Il est même possible de sélectionner un mode Maybach pour pousser les curseurs du confort encore plus loin. Les suspensions sont encore plus souples (on s’y attendait) mais plus étonnant, la voiture démarre en 2nde pour éviter les secousses. Les affichages adoptent un design distinctif, les aides à la conduite sont plus douces et le son du clignotant devient plus discret. Ces modes de conduite se sélectionnent via un bouton sous l’écran tactile, qui au passage est réactif et bien organisé. La qualité de l’image est excellente malgré son inclinaison car il est traité anti-reflets. Nombre de concurrents devraient s’en inspirer. Pour enchainer sur la technologie, il est dommage de ne pas avoir un rétroviseur intérieur numérique comme sur une roturière Megane e-Tech ! Car entre la longueur et le store sur la lunette arrière ça serait pourtant bien pratique. Et pas d’interphone pour parler avec ses passagers, il faudra élever la voix pour se faire entendre au fin fond de l’habitacle.





Dernier sujet fâcheux concernant « notre » Mercedes Maybach S680 : la consommation. On savait dès le départ que le cocktail limousine/V12/thermique ne ferait pas des records d’efficience. Mais au final, ce n’est pas mal du tout ! A la fin de notre essai de 600 km, la moyenne était de 11,7 L/100 km. La fiche technique est d’ailleurs assez drôle puisque plus vous roulez vite moins vous consommerez. L’homologation est de 24 L/100 km pour les basses vitesses, 14,6 L/100 km sur les moyennes vitesses, 11,5 L pour les hautes vitesses et enfin 10,8 L pour les extra-haute vitesses. Reste à définir ce qu’est une extra haute vitesse pour un constructeur Allemand…
Mezzanine
Avec 301.600 € pour notre modèle d’essai (hors malus de 60.000 €), la Classe S Maybach navigue dans les hautes sphères avec des concurrentes au moins aussi prestigieuses qu’elle. Mais au final, il est étonnant de voir qu’elle est à cheval entre les grandes berlines de luxe « classiques » et les incontournables Anglaises.


Certes, on pourra baisser le ticket d’entrée de la Maybach en prenant le V8 4.0 L avec hybridation légère de 526 ch et 700 Nm de couple qui expédie le 0 à 100 km/h en 4,8 s ou encore l’hybride rechargeable avec un 6 cylindres en ligne de 3.0 L, 510 ch et 750 Nm de couple. Malgré un poids très très élevé (2.650 km à vide !) il annonce un 0 à 100 km/h en 5,1 s et une autonomie 100% électrique d’une petite centaine de kilomètres et donnera une meilleure conscience écologique… Mais est-ce qu’on cherche vraiment ça avec une Maybach ? Dans tous les cas la vitesse maximale sera la même : 250 km/h !
La 580 est à partir de 204.350 € (233 gkm/ de CO2), l’hybride rechargeable est à partir de 208.900 € et se passe de Malus et enfin la 680 et son V12 sont à partir de 250.351 € (et avec 300 g de CO2).
Du côté de BMW, la toute récente Série 7 jouera un cran en dessous pour le luxe et sera plutôt en face de la Mercedes Classe S (donc non-Maybach), même si la Bavaroise est désormais très grande (5,39m, pile entre la Classe S Limousine et la Classe S Maybach), très confortable et que son contenu technologique est très impressionnant, plus encore que la S. Côté moteur cependant, pas de comparaison possible puisque la BM propose au mieux un demi V12… Mais de 571 ch quand même. Pas de débat non plus côté style, avec une proposition monolithique à l’opposé de la Mercedes. Et elle ne se contente pas d’une calandre chromée mais carrément d’une calandre éclairée !




Mais si la Série 7 ne crève pas les plafonds du luxe c’est surtout pour laisser place à une autre marque dans le groupe BMW. Rien que le nom synonyme de luxe dans le monde entier : Rolls-Royce. La longueur est quasi identique (5,54 m) et elle embarque aussi un V12 biturbo, ici de 571 ch et 850 Nm de couple. Les performances sont au premier plan avec un 0 à 100 km/h en 4,8 s et aussi une vitesse maximale de 250 km/h. Inutile de préciser que le luxe est sa première qualité, avec des matériaux nobles et rares ainsi qu’une personnalisation quasi infinie. Mais il faudra assumer le regard des autres et un point auquel on ne pense pas forcément : les ateliers sont nettement plus rares. Sans parler du prix en rapport avec la Flying Lady : 305.000 € au minimum.




Toujours chez les Britanniques, Bentley propose la Flying Spur. Un peu plus courte (5,31 m) mais tout aussi luxueuse et superbement finie (écran rotatif qui s’escamote pour laisser place à des boiseries ou des cadrans, matériaux exclusifs, énorme personnalisation) elle joue autant sur le luxe que sur les performances avec son W12 de 6.0 L qui développe 631 ch et 900 Nm de couple. En résulte un 0 à 100 km/h en seulement 3,8 s et une vitesse maximale de 333 km/h ! En revanche il faudra faire vite, le W12 vit ses derniers instants. Et il faudra renoncer aux sièges arrière Lounge, l’option n’existant pas. On se consolera avec la sono Naim de 2.200 W ! Côté tarif, si le V8 4.0 L démarre à 219.000 € il faut au minimum 310.000 € pour le W12.




Qui dit Bentley dit groupe VW, donc on pense forcément à Audi. L’A8 pourrait être une concurrente intéressante mais Audi a décidé de réserver sa version luxueuse Horch à la Chine ! Dommage.




Et si, au final la plus grande concurrente de la Classe S était la Classe S elle-même ? Avec 50.000 € de moins mais également 20 cm de moins, la version « Mercedes only » aura déjà des prestations de haut vol. Les matériaux seront un peu moins nobles (pas de cuir au plafond par exemple), le confort et l’insonorisation un poil en retrait mais surtout pas la touche de luxe discret ajouté par la Maybach ni surtout son V12 magique… Question de standing !




Mercedes-Maybach S680, la meilleure-meilleure voiture du monde ?
Trois ans jour pour jour après notre essai de la Mercedes Classe S, on a récidivé cette fois-ci avec le summum de la gamme Mercedes, que ce soit avec la version Maybach ou avec le V12. L’hybride donnera certes un minimum de bonne conscience écologique, mais ce V12 sera le choix le plus cohérent. Il ravira le propriétaire par son prestige et sa douceur et son silence de fonctionnement mais également le chauffeur quand il aura besoin de performances ou qu’il voudra écouter ce feulement inimitable une fois seul à bord. Le confort est évidement indécent avec une capacité à faire disparaitre la route quand on est allongé aux places arrière, le tout avec des performances inattendues.
L’atmosphère à bord mêle un classicisme rassurant (pas de course aux écrans, belles boiseries, cuir partout…) avec une modernité évidente (aides à la conduite, éclairage d’ambiance, commande vocale ultra complète et très efficace…). Elle sera également plus discrète (OK, pas dans cette superbe configuration) et sera plus politiquement correcte qu’une Rolls-Royce ou qu’une Bentley tout en étant plus prestigieuse et luxueuse qu’une Audi ou qu’une BMW.





En pinaillant on peut lui trouver quelques défauts, mais après tout après un chèque de 300.000 € (hors malus) on à le droit d’être exigeant. Et ça n’enlève rien à la grande maitrise de Mercedes pour concevoir une Limousine aboutie. Mon plus grand regret ? Devoir la rendre. J’aurai bien fait un Paris/Monaco installé à l’arrière…
On s’était demandé à l’époque si la Classe S « normale « était la meilleure voiture du monde (spoiler : on s’en approchait et elle me faisait déjà rêver avec son luxe incontestable !). Ici, la Maybach pousse tous les curseurs encore plus loin : exclusivité, confort, insonorisation, style. On passe du luxe à l’ultra-luxe. Ah si j’étais riche !
Mercedes Maybach S680 en quelques chiffres
Et juste avant de clore définitivement cet essai hors-normes, quelques chiffres qui donnent le tournis :
- 900 Nm de couple pour le V12 et 612 chevaux
- 2,3 tonnes à vide, le poids… d’un Mercedes GLC hybride.
- 307 g de CO2/km et donc 60.000 € de malus en France
- 24 L / 100 en ville (donnée d’homologation)
- 250.000 € en prix de base
- 18.600 € pour cette superbe peinture bi-ton Bleu Nautique / Argent High-Tech
- 32.650 € pour le First Class Package (mais qui est important car il permet les sièges arrière Business Class, les inserts en bois sur le dos des sièges avant, le réfrigérateur, les sièges climatisés et chauffants, les coupes de champagne, les tablettes….)
- 1,3 millions de micro-mirroirs pour réfléchir la lumière des phares LED
- 1750 W pour la hifi Burmester avec 31 haut-parleurs
- 20 moteurs dans chaque siège pour les réglages et le massage
- 700 ventes par mois en moyenne dans le monde
Les + | Les – |
Luxe et confort ultimes, surtout à l’arrière | L’attaque des freins |
V12 monumental | Quelques plastiques qui dénotent |
Chauffeur pas obligatoire | Pas dans mon garage… |
Texte et photos : Romain
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Un immense merci au domaine de Longue Plaine pour les photos!





























































































































