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Essai BMW i4 eDrive 35 : que reste-t-il à la Model 3 ?

Nous reprenons le volant d’une BMW i4 après l’essai de la version M50 l’an dernier. C’est l’occasion pour nous d’aller essayer l’entrée de gamme de BMW dans le domaine de l’électrique. On y retrouve le petit moteur mais surtout la petite batterie. Est-ce que cela permet de gagner en agilité ? Est-ce que les grands trajets restent possibles ? Nous avons effectué un désormais traditionnel trajet vers les Alpes pour profiter des belles routes montagneuses. L’occasion parfaite pour tester également les capacités de grande voyageuse de cette berline. Essai BMW i4 eDrive 35 : que reste-t-il à la Model 3 ?

BMW i4 eDrive35

BMW i4 eDrive 35 : discrète, mais classe

Oh qu’il y aura deux écoles avec « notre » BMW i4 vert Sanremo. C’est simple, vous allez adorer ou détester. Ce vert presque anglais avec des reflets jaunes marqués vient mettre en avant les courbes du « coupé » 4 portes. Ajoutez à cette couleur peu commune et assez statutaire l’absence de pack M et vous aurez une BMW très classe. Il est loin, et heureusement, le côté m’as-tu vu des véhicules Pack M. Pourquoi me direz-vous ? On en reparlera lors des parties technique et routière, mais vous vous doutez bien que ce n’est pas une limeuse de circuit.

BMW i4 eDrive35

Sans refaire la description de la BMW i4 puisqu’on l’a déjà essayée précédemment, j’attire votre attention que cette BMW ressemble à une…. voiture. Oui, c’est un peu bête mais ça se doit d’être dit. Encore plus qu’un Skoda Enyaq ou qu’un Ford Mustang Mach-E, la BMW i4 se veut simplement être une voiture. Pas d’aspect jouet. Pas d’aspect SUV. Si en plus vous y ajoutez des dimensions visuellement maitrisées (malgré 4.78m de long pour 1.85m de large et 1.45 m de haut), nous sommes à contre-courant des tendances toujours plus inflationnistes de ce point de vue-là. Les jantes en 18 pouces remplissent suffisamment les arches de roues. Les options vous permettent d’aller de 17 jusque 20 pouces…. Le confort s’en ressentira selon votre choix, forcément.

Enfin, je suis obligé de vous parler de l’arrière de cette i4. J’adore toujours autant son aspect épuré et dynamique. Seul le petit diffuseur sous la voiture trahit les contraintes aérodynamiques. Je trouve ainsi, et c’est très personnel, la BMW i4 eDrive 35 bien plus dynamique qu’une Audi A5 Sportback par exemple. Globalement, vous l’aurez compris, je suis assez friand de ce design et de cette simplicité apparente.

Un intérieur toujours aussi épuré

A bord, évidemment, la berline munichoise ne se révolutionne pas. Et pourtant, les deux i4 essayées diffèrent finalement assez. Le volant se montre plus fin et hérite d’un design des trois branches complètement différent. La console centrale perd son levier de sélection de vitesse pour un élément plus petit, façon BMW iX. Pour le reste, c’est identique. Les sièges sont toujours aussi confortables, à l’assise comme dans le temps. La double dalle numérique 12,3 et 14,9 pouces restent également de la partie. Elle se contrôle à distance via la molette en console ou en tactile.

BMW i4 eDrive35

Affirmant presque un peu plus le côté britannique de sa couleur extérieure, notre modèle d’essai se pare d’une teinte très claire à l’intérieur. Dénommée Oyster Grey, ce cuir se rapproche presque d’un blanc. Il contraste à merveille avec la couleur extérieur. Bon, pour les personnes n’aimant pas laver leur voiture, très clairement, on ne vous conseille pas ce coloris de cuir. Les places arrières sont toujours accessibles et confortables si vous faites moins d’1,85m. Cela manque tout de même un peu de réglages comme les sièges chauffants ou une banquette inclinable. Enfin, le coffre propose toujours 470 L, extensibles en rabattant la banquette au cas où.

BMW i4 eDrive35

BMW i4 eDrive 35 : la moins énervée des i4

Bien que lancée initialement qu’en version eDrive 40 et eDrive M50, la BMW i4 s’est rapidement équipée d’une version d’appel, probablement plus adaptée à un usage quotidien. Ainsi, la i4 eDrive35 offre désormais une entrée de gamme à 286 ch contre 340 précédemment. Le moteur unique positionné sur le train arrière développe donc 286 ch et 400 Nm de couple en permanence. De plus, la version BMW i4 eDrive 35 propose une batterie de capacité légèrement plus petite, permettant de réduire le poids du véhicule (2.065 kg tout de même). La batterie fait désormais 67 kWh de capacité utile contre 80 kWh. La puissance de charge maximale diminue légèrement avec maintenant 180 kW à la place de 205 kW sur les modèles plus gros.

BMW i4 eDrive35

Cela permet à la BMW i4 eDrive 35 de réaliser un 0 à 100 km/h en 6 secondes. Cela paraît peu, mais c’est largement suffisant pour surpasser une immense majorité du trafic routier en France. L’autonomie annoncée est de 472 km maximum pour une consommation théorique moyenne de 16.2 kWh / 100 km. Afin de mettre ces valeurs en perspectives, quoi de mieux que de prendre la route ? C’est parti pour 1100 kilomètres d’autoroutes, et environ 200 kilomètres de routes de montagne.

En ville et sur route : priorité au confort

Les premiers tours de roues sont souvent révélateurs. Il est assez facile de très vite déterminer si les ingénieurs qui ont planché sur la voiture l’ont voulu confortable à basse ou haute vitesse, dynamique ou souple. Dans le cas de la BMW i4, j’ai eu un peu de mal à la cerner. En effet la voiture est assez rigide, mais le confort n’en est pas altéré. Les suspensions classiques font un excellent travail, surtout avec les jantes en 18 pouces et les pneus à flancs hauts. La direction est douce mais offre une belle consistance, loin de la mollesse dictée par les concurrents.

BMW i4 eDrive35

Le mode Drive n’offre pas beaucoup de frein moteur, du moins pas un frein moteur intuitif. Afin d’optimiser au mieux la consommation, la voiture dispose d’un frein moteur intelligent qui gère au mieux la décélération. Cela se fait en fonction de la route et du trafic. En gros, si vous lâchez le pied dans une ligne droite, le frein moteur est quasi inexistant. Si vous lâchez l’accélérateur devant un rond-point ou derrière une voiture, la BMW i4 va générer plus de frein moteur. Si jamais comme moi vous aimez gérer votre décélération, pas de soucis. Vous pouvez passer en mode B (Brake ou frein) qui vous laissera gérer. Avec de l’anticipation, ce mode B permet presque de conduire en One Pedal.

BMW i4 eDrive35

Cependant, le mode Drive met en avant l’aspect un peu pécuniaire des nouvelles BMW. En effet, notre voiture dispose des commandes pour régulateur de vitesses adaptatif, et donc des commandes pour la gestion d’inter-distance entre le véhicule de devant et vous. Pas de chance, il est en option via abonnement (à activer dans notre cas). Donc si vous roulez avec le régulateur de vitesse, la voiture ne gère pas l’inter-distance. Mais si vous roulez sans, et en mode Drive, alors la voiture sait qu’il y a quelqu’un devant et offre plus de frein moteur. Il en va de même pour le pour le passage automatique en plein phares. On se sent un peu pris pour un idiot …

Toujours une vraie BMW ?

La route pour les Alpes se montre très agréable. La tenue de route est remarquable, et le confort à la hauteur des espérances en ville. Sur autoroute, les aides à la conduite fonctionnent très bien. L’absence de régulateur adaptatif n’est pas si dérangeante. Mais alors vraiment avoir les commandes sans la fonction n’est pas la plus ergonomique des solutions. Dans ces conditions de pure autoroute à 130 km/h, la consommation s’établit à 17.3 kWh / 100 km. C’est juste très bien. Sur petites routes, la consommation descend jusque 13,5 kWh / 100 km. Cela permet à la BMW i4 eDrive 35 de nous afficher 495 km d’autonomie !

Seul défaut, les bruits de la route remontent par le dessous de la voiture. La voiture est très bien isolée, sauf par le dessous. C’est un défaut que nous n’avions pas remarqué sur la version eDrive 50. C’est peut être lié à la taille de la batterie, plus petite dans notre cas. Cela pourrait créer un peu de résonance ?

BMW i4 eDrive35

Vous allez vite me dire qu’une BMW n’est pas faite pour faire des records de consommation. Sans vous donner raison, la preuve étant le paragraphe précédent, allons tout de même titiller le châssis. Sans être une sportive pure et dure, la BMW i4 eDrive 35 dispose d’un châssis très sain et plutôt communicatif. Le mode Sport permet d’alourdir un peu la direction et de préciser la réactivité du moteur. Ajoutez à cela une direction précise et elle aussi communicative et vous pourrez augmenter le rythme en confiance

Les accélérations franches sont dynamiques, sans pour autant être au niveau d’une fusée. Et c’est loin d’être un défaut. Il faut souvent avec les électriques ralentir le rythme pour laisser le temps au cerveau d’être irrigué, de comprendre ce qu’il se passe. Je me souviens avoir dû m’arrêter avec la Taycan Turbo par exemple, ou la i4 M50. La poussée est telle que même le conducteur est mis à rude épreuve. Ici, ce n’est point le cas.

BMW i4 eDrive35

Dans les épingles serrées, le train avant se positionne précisément malgré l’absence de poids, avant que le train arrière ne pousse l’auto vers la sortie à la réaccélération. Avec les suspensions non réglables, évidemment, il reste du roulis. Ce qu’il faut pour aller vite, façon GT. Trop pour y aller couteau entre les dents. Il en résulte une façon de conduire que je qualifierai de « très BMW ». Vite, mais en douceur. Le son n’y est pas, certes, mais c’est tout ce qu’il manque à cette i4.

BMW i4 eDrive 35 : prix et concurrence

La BMW i4 eDrive 35 démarre à 57.550 €. Avec le jeu des options, notre modèle d’essai plutôt bien fourni termine à 66.680 €. C’est un prix certes, mais que dit on en fasse ? Nous sommes à la fois aller chercher la désormais incontournable Tesla Model 3, mais également une Peugeot 508 PSE aux performances relativement similaires et une Audi A5 Sportback en manque de puissance et en fin de vie. Enfin, nous sommes allés voir ce que la Série 4 Gran Coupé avait à offrir en face de sa sœur électrique, avec la motorisation diesel de puissance identique.

  • Tesla Model 3 : 287 ch : 48.580 €
  • Audi A5 Sportback 40 TFSI : 204 ch et 60.695 €
  • BMW 430d xDrive Gran Coupé : 286 ch et 74.320 €
  • Peugeot 508 PSE : 360 ch et 66.980 €

Malgré un prix dans le haut du panier, la BMW i4 profite d’une qualité de finition à des années lumières de Tesla, pour un confort lui aussi bien loin devant. Audi est en attente de renouvellement de son A5 donc la comparaison n’est pas à son avantage. Enfin, la française s’oppose frontalement à la i4. Deux façons de vivre l’électrification.

Notre avis après 1200 km

Vous l’aurez compris, notre modèle d’essai nous a convaincu dans sa globalité. La BMW i4 eDrive35 a tenu ses promesses. Toutes ses promesses. Est-ce que l’autonomie est respectée ? Oui. Est-ce que le confort est à la hauteur ? Oui. Notre BMW i4 eDrive 35 est elle toujours une vraie BMW ? Je dirais oui aussi. A l’image de Porsche avec la Taycan, les ingénieurs BMW ont vraiment retranscrit dans l’i4 ce qui fait d’une BMW une BMW. Le dynamisme et le feeling de conduite ont été conservés. Et là où de nombreuses marques perdent leur caractère en mutualisant les plateformes ou en passant à l’électrique, BMW a ici fait un coup de maître. Herzlichen Glückwunsch BMW !

Retrouvez ci-dessous le tableau récapitulatif de l’essai et la traditionnelle galerie de photos réalisées pendant l’essai :

Les +Les –
Le plaisir de conduiteQuelques bruits de roulements
L’autonomieLa vitesse de recharge … et encore
Le look

Texte et photos : Antoine
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