Essai Peugeot 408 GT Hybrid : le retour gagnant ?

Disparue en France depuis 2011 avec la 407, la lignée des 4 est de retour depuis fin 2022 chez Peugeot avec la 408. Si le format a complètement changé, cette lignée de berlines routières a-t-elle su trouver une digne héritière en la Peugeot 408 GT avec sa configuration à cheval entre un SUV, une berline et un coupé ? C’est que nous avons voulu savoir. Essai Peugeot 408 GT Hybrid : le retour gagnant ?

Peugeot 408, ne m’appelez pas SUV

Si la marque se refuse à utiliser le terme SUV au profit de berline fastback crossover, la Peugeot 408 n’en n’est pas moins qu’une 308 SUV pour le commun des mortels. Basée sur la plateforme EMP2-V3 rallongée qu’utilise également la Citroen C5 X, la Peugeot 408 ne peut pas renier son affiliation avec la 308 tant elle en reprend un grand nombre de pièces. Notamment sur la face avant. Le lien avec le reste de la gamme est lui aussi évident, ce qui permet à la 408 d’ancrer Peugeot sur ce segment qui lui était jusqu’alors inconnu.

Phares, capot, portes avant, la Peugeot 408 hérite ces pièces directement de la 308. La magie du travail des designers fait le reste, de façon à créer cette silhouette fastback tout en gardant les grandes lignes du style Peugeot. Pour la 408, le coup de crayon se veut tout de même très caricatural. On retrouve des formes très marquées et assumées. On pense en premier aux petits déflecteurs d’air en forme d’oreilles de chat, en haut de la lunette arrière. Les ailes arrière sont très marquées alors que le dessin des jantes attire l’œil par son côté non-conventionnel.

Un style assumé et risqué mais qui a le mérite de se différencier du reste de la production automobile. Un style qui n’est pas sans rappeler celui des futures Renault et notamment du Rafale. Preuve en est que cette 408 est un des derniers modèles réalisé sous la tutelle de Gilles Vidal, l’ancien directeur du style Peugeot et nouveau directeur du style Renault.

Dans sa finition GT, notre Peugeot 408 d’essai se distingue également par sa teinte spécifique Bleu Obsession. Une couleur aux reflets très prononcés à la limite de la peinture caméléon. Cette couleur met en valeur chaque ligne de style de la voiture. Cependant, elle s’annonce déjà comme un cauchemar pour les carrossiers qui devront travailler dessus dans le futur.

Un intérieur… de Peugeot 308

A l’intérieur, si vous êtes déjà familier des productions récentes de la marque au lion, vous ne serez pas dépaysés. Celui-ci reprend trait pour trait dans sa partie avant l’intérieur de la Peugeot 308. Est-ce un mal ? Très clairement non. Il faut reconnaître que depuis quelques années, la qualité perçue a très grandement été améliorée. Peugeot met tout en œuvre pour aller chercher les standards des concurrentes allemandes.

Si du côté du look, on a peu de chose à reprocher, il en va de même pour les équipements très nombreux. La 408 GT propose de série les sièges électriques chauffants et massants, le volant chauffant, le compteur 3D i-Cockpit ou encore la navigation connectée sur écran 10 pouces. Pour compléter cette panoplie, notre 408 d’essai coche quasiment l’intégralité du catalogue d’options. Caméra 360° (500 €), Night vision (1400 €), sièges en cuir Nappa (2700 €), toit ouvrant électrique (1100 €) ou encore Hi-Fi Focal (850 €). Il ne manque presque rien.

C’est au niveau du deuxième rang que les choses se différencient un peu. Si visuellement le traitement apporté reste très similaire, la Peugeot 408 offre un espace aux jambes plus grand de 6 cm par rapport à la 308. De quoi être plus à son aise sur les grands trajets. Dans le même temps, le volume de coffre évolue aussi et propose 454 L dans notre configuration Hybrid équipée du Focal. A titre de comparaison, c’est 361 L sur 308 à configuration équivalente.

Peugeot 408 : une routière de choix

Pour tester une routière, quoi de mieux que de faire un beau trajet ? C’est en direction de La Rochelle que nous avons pris la route au départ de Paris. L’idéal pour tester en conditions réelles cette Peugeot 408 GT Hybrid. Plein fait, charge électrique complète et c’est parti pour environ 500 km. Le départ se fait en silence pour sortir de ville grâce au moteur électrique de 110 ch. Il revendique officiellement une autonomie maximum WLTP de 72 km grâce à sa batterie de 12,4 kW.

Sur autoroute le véhicule se comporte de manière très agréable avec un bon confort et un silence qui font oublier le moteur thermique. Le Drive Assist 2.0 qui semble également gadget au départ se révèle plutôt intuitif et utile. Il vous permet en plus du régulateur adaptatif classique de dépasser de manière presque automatique le véhicule qui vous précède par une simple action sur le volant après avoir actionné le clignotant. C’est fainéant mais quand c’est bien fait on apprécie.

A l’arrivée sur place, une belle surprise m’attend niveau consommation. Après 483 km au régulateur en respectant les limitations de vitesse, le compteur m’indique que notre Peugeot 408 GT Hybrid a roulé 8% du temps en tout électrique et a consommé 6,3 l/100 km. Bien loin des chiffres d’homologation faussés des véhicules hybride, mais intéressant tout de même. En effet, cela ne montre pas une trop grosse surconsommation sur autoroute par rapport à un véhicule 100% thermique. De quoi ne pas avoir des sueurs froides quand on sort des petits trajets quotidien réalisés de manière quasi intégrale en électrique. Nous avons des souvenirs de près de 10 L/100 km avec un Mercedes-Benz GLA hybride par exemple.

J’en reviens encore à la Peugeot 308. Bien qu’on ne l’ai pas essayée dans nos colonnes, j’ai réalisé à titre personnel plus de 20.000 km à son volant. Et il faut avouer que Peugeot a réussi sur la 408 GT à améliorer encore le confort grâce à un amortissement plus doux sans pour autant jouer sur la tenue de route. Pour la retour d’une routière, c’est validé ! Et on n’est tout de même pas au niveau de douceur de la Citroën C5 X.

Et pour le quotidien ?

Les gros trajets c’est bien, mais ce n’est pas la seule chose qu’on demande à une voiture quand on vient de dépenser plus de 50.000 €. Alors pour vous donner un avis complet, on a également réalisé quelques trajets plus classiques et quotidiens. Pour ma part, il s’agit de traverser l’Ile de France aux alentours de 6h du matin. Sur ce trajet de 61 km j’ai réussi à réaliser une belle moyenne de 1,3 l/100 km et 14,6 kWh/100 km. Le tout avec 75% en zéro émission et un reste de batterie de 4%. De quoi réduire drastiquement vos factures de carburant à la fin du mois.

Sur ce genre de trajets la voiture est vraiment agréable. Cependant, son gros gabarit sera quelque peu gênant sur certaines manœuvres. En effet, la visibilité arrière est fortement réduite. Fort heureusement les caméras offrent une vue 360° afin d’éviter des drames. Le moteur à la puissance cumulée de 180 ch offre de bonnes reprises grâce au couple du moteur électrique. Les dépassements se feront en toute quiétude.

Le chargeur embarqué de 7,4kW (400€) permet de recharger la batterie de 12,4kWh en 7h sur une prise domestique. Comptez sur 3h25 sur une prise renforcée en 16A et vous pouvez même descendre à 1h40 sur une Wallbox 32A.

Peugeot 408 : le point sur la concurrence

Équipée intégralement, notre Peugeot 408 GT Hybrid 180 d’essai coûte la bagatelle de 56.950 €. Une somme rondelette due aux nombreuses options. Le prix de base de cette finition en PHEV 180 étant de 49.500 €.

Avec un positionnement qui se veut comme un véritable mélange des genres, il est dur de trouver une liste cohérente de concurrentes à la Peugeot 408. Mais nous en avons quand même deux. La vraie question étant de savoir si la Peugeot 408 a réellement des concurrentes ?

En premier lieu, une concurrence interne avec la Citroën C5 X. Elles partagent la même plateforme et sont toutes les deux des OVNI dans le milieu. Elles partagent leurs ventes confidentielles et silhouettes à la croisée des genres. Proposée avec la même motorisation et à équipement équivalent, la Citroën coutera sensiblement le même prix. Si le style vous aidera à les départager, le choix entre confort extrême ou confort « dynamique » pourra également vous orienter.

Chez Renault, la concurrence est réelle puisqu’en vue de face et sur divers angles les voitures se ressemblent énormément. Je parle bien sûr du Rafale qui va faire son arrivée en concession dans les prochains mois. En finition haute Esprit Alpine avec le moteur E-Tech Full Hybrid 200 ch que l’on connait déjà sur Austral et Espace, il débute à 49.000€. Quelques équipements optionnels pour le ramener au niveau de notre 408 GT le font passer à 55.350€. 1500€ de moins, un peu de puissance en plus et l’esprit nouveauté vont surement jouer en sa faveur. Une passe décisive qu’il faudra vérifier sur le Rafale prochainement quand il sera disponible à l’essai. Nous ne manquerons pas d’en faire un comparatif avec la 408 à ce moment là.

Peugeot 408 : l’heure du bilan

Il est désormais l’heure de faire le point sur cette Peugeot 408 GT. Comme vous l’aurez compris au travers de nos lignes, c’est plutôt positif. Si la 408 peine clairement à se trouver une place dans le marché des véhicules neufs actuellement, c’est peut être que son positionnement à mi chemin entre plusieurs catégorie perd clairement les acheteurs. Au point qu’ils n’y pensent même plus dans leurs recherches ? Pour autant si vous voulez être original et ne pas avoir la même voiture que votre voisin, ce sera un choix parfait.

Aussi bonne en ville que sur route, elle sera votre parfaite alliée pour tous les jours. Cependant son prix en rebutera plus d’un forcément. On est donc plus sur un retour en demi teinte qu’un réel retour gagnant.

Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :

Les +	Les –
Equipement très complet	Prix élevé
Confort	Visibilité arrière
Habitabilité	Mélange des genres qui ne permet pas de la positionner