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Essai BMW Série 1 (F70) 120d : ne jetez pas le diesel tout de suite !

BMW a restylé la plus petite voiture de sa gamme, la Série 1, en 2024. Nous en avons pris le volant quelques jours pour en découvrir toutes les facettes. Son style a été critiqué dès la présentation, l’intérieur reprend le reste des cockpits de la gamme et gagne en modernité et les motorisations sont variées dès le lancement. Ainsi, nous prenons le volant d’un exemplaire en motorisation diesel parce que les compactes ainsi motorisées se font rares. Essai BMW Série 1 (F70) 120d : ne jetez pas le diesel tout de suite !

Histoire de la BMW Série 1

La première BMW Série 1 sort en 2004. A l’époque, BMW ne s’est jamais abaissé à réaliser des véhicules d’entrée de gamme à part entière. Une BMW c’est un capot, un habitacle assez spacieux et un grand coffre. Il y a bien eu les Série 3 Compact, mais toujours dérivées de la Série 3. Cependant le board BMW surfe sur le succès de leur gros SUV X5 et tout le monde se dit que c’est le moment d’y aller. Après tout, Audi ne s’en sort pas trop mal avec son A3, Mercedes propose une Classe A renversante (à tout point de vue) et même Porsche propose un Boxster qui ne marche pas trop mal. Non vraiment, attraper des parts de marchés par le bas, cela semble fonctionner.

Oui mais une BMW doit rester une BMW. Ainsi, l’E87 sort en 2004 avec un immense capot, et un habitacle plutôt spacieux. Seul la malle de coffre disparait au profit d’un profil très ‘’break de chasse’’. Le style Bangle (massif, bavarois, presque baroque) de l’époque est évidemment appliqué à la ‘’petite’’ BM. Oui mais BMW tout de même. Ainsi, là où toutes les concurrentes sont en traction ou au mieux en faux système 4 roues motrices, BMW propose une compacte avec de gros moteurs et des roues motrices arrières. Elle existera en compacte cinq portes (E87), coupé trois portes (E81), cabriolet (E88), et coupé trois portes avec malle arrière (E82). Oui, vous aviez une voiture qui en cachait quatre. Une autre époque.

Niveau motorisations, la BMW Série 1 de première génération ne proposait pas moins de … 12 moteurs (20 en comptant les mises à jour de mi carrière). Ajoutez à cela les cinq niveaux de finitions proposés. Vraiment, une autre époque. Plus d’1.5 millions de BMW Série 1 de première génération seront produits !

La deuxième génération suit la même logique, tout en séparant les modèles. Les version Coupé avec malle et cabriolet prennent la dénomination Série 2. Toujours propulsion (et pour la première fois également en xDrive), toujours avec une belle gamme de moteurs, la génération F20/F21 sera en concession de 2011 à 2019, avec deux restylages de mi carrière.

Viendra ensuite la génération F40 qui viendra tout chambouler, que ce soit par le style ou par la technologie. Il en est fini des propulsions, place aux tractions. La voiture sera moins bien accueillie par le public. Le style est lui en opposition presque complète avec la F20. Le capot plus court très caricatural, les proportions moins élégantes, la génération F40 perdait en style ce qu’elle perdait aussi en plaisir de conduite. Mais il fallait tenter de plaire au plus grand nombre.

bmw 128ti extérieur

Un style quelque peu controversé

Notre BMW Série 1 du jour se présente comme une nouvelle génération F70. Cependant, elle n’arrive qu’à peine cinq ans après la génération F40 elle présente un grand nombre de similitudes. On est alors en droit de se demander si c’est une vraie nouveauté ou un restylage camouflé sous couvert de marketing. Les proportions reprennent celles de la génération précédente mais le capot semble légèrement plus allongé. Avec 4.36m, la 120d F70 mesure 5 cm de plus que la génération précédente.

La face avant montre le plus d’évolutions. Les phares s’affinent pour laisser apparaître une nouvelle signature BMW légèrement revisitée rappelant les concept Neue Klasse. La calandre au double haricot est peut-être la plus élégante de la gamme actuelle. Il faut tout de même faire abstraction des différents capteurs, radars ou caméra qui constellent la face avant. Le reste du pare-choc est sculpté par le vent et les contraintes de positionnement des différents capteurs d’aide à la conduite. C’est simple, mais efficace. La finition M Sport de notre modèle d’essai octroie de larges prises d’air sur les côtés. Enfin, deux plis de carrosserie nervurés partent du pare-chocs pour se prolonger sur le capot. Cela apporte un peu de dynamisme à la F70.

Le profil est extrêmement proche de la BMW Série 1 précédente. Cependant les plis de carrosserie sont ici légèrement adoucis pour faire la transition entre le style baroque de Chris Bangle et les futurs produits comme les concepts Neue Klasse, voulus en rupture. Il est assez amusant de remarquer que le style tant décrié de Chris Bangle à la sortie des Série 7 E65 et Série 5 E60 a été tiré pendant plus de 20 ans, poussé et exagéré à l’extrême, avant d’être lissé petit à petit pour amener à la prochaine identité visuelle. Il y a bien des constructeurs qui auraient fait table rase d’un style en moins de cinq ans…

A l’arrière, les équipes du style BMW ont appliqué la même méthode que sur la face avant. On affine les feux, on réduit les arrêtes vive et on « dé-caricature » le dessin des sorties d’air. L’ensemble se veut une nouvelle fois plus lisse, quit à être proche du passe-partout.

BMW Série 1 (F70) : un intérieur en adéquation avec la gamme

Une fois à l’intérieur, la BMW Série 1 F70 change du tout au tout par rapport à la F40. Il en est fini de l’univers un peu austère, place à un environnement épuré, moderne et technologique. Pour les amateurs de BMW récentes, vous ne serez évidemment pas dépaysés. On retrouve le double écran inauguré sur le SUV iX, puis installé petit à petit dans toute la gamme : Série 7 / i7, Série 2 Active Tourer, i4 puis Série 4, les nouvelles i5 et Série 5, ou bien encore les récents X1 et X2. Mais nous reviendrons dessus.

L’ensemble de l’habitacle respire un peu plus la modernité tout en offrant une belle avancée sur la génération précédente. C’est visuellement plus moderne et la qualité perçue de matériaux utilisés montent en flèche. Les sièges M Sport à l’esprit baquet offrent un dessin sportif et une forme enveloppante. Recouverts de tissu et de suédine, ils se montrent plutôt fermes. Les diverses positions de réglages permettent une belle amplitude verticale, qui plaire au plus grand nombre. Le volant à la jante épaisse est un classique qui semble adapté ici que dans la Mini Cooper SE récemment essayée. L’éclairage d’ambiance est astucieusement caché derrière les décors de planche de bord. A l’avant, il n’y a bien que les commandes dans les portes qui ne sont pas à l’image du reste.

Le cockpit digitalisé de la Série 1 utilise deux écrans courbes. Le premier mesurant 10.25 pouces face au conducteur affiche les informations de conduite. Le second de 10.7 pouces sera légèrement plus au centre du véhicule et permettra de régler l’ensemble des réglages véhicules, de la navigation ou des médias. Il permet également de contrôler la climatisation, qui dispose de quelques raccourcis d’écran installés de façon permanente en bas de la zone tactile. Un menu plus complet est également disponible pour plus de réglages. A noter niveau écran la présence d’un système d’affichage tête haute. C’est peut être la pire intégration en planche de bord que nous ayons vue ces dernières années…

A l’arrière, la luminosité en prend un coup à cause de la ligne de caisse qui remonte. Hormis les surfaces vitrées réduites, la banquette arrière reprend la même finition que les sièges avant. Bien qu’il y ait de la place aux jambes, il ne faudra avoir un buste trop grand sous peine de toucher le plafond. Pour le confort, ce sera encore un peu plus raide qu’à l’avant, mais rien d’insurmontable une fois en route. Par contre, préparez-vous à être dans un environnement un peu austère avec ces petites fenêtres et les grosses coques de sièges avant. Le coffre dispose d’un volume de 300 L, suffisant pour 4 personnes, ou trois avec une grosse poussette.

Côté vie à bord, la BMW Série 1 est au gout du jour là aussi. On retrouve pas mal de rangements et de bonnes dimensions : portières, console, boite à gants. La connectivité n’est pas en reste avec Android Auto et Apple CarPlay sans fil. Une recharge à induction est proposée, de même que 4 ports USB C.

Le retour du plaisir de conduite ?

Une fois que nous démarrons le moteur, ce dernier se fait plutôt discret. Il semble fini le temps des Diesel qui claquaient, celui-ci est plutôt du genre à se faire oublier. Les premiers tours de roues mettent en avant une auto plutôt ferme. Les jantes en 19 pouces en option ne doivent pas aider. Des jantes en 18 pouces pourraient adoucir la chose. Chaque élément perturbateur sur le bitume se fait sentir. Les trajets en ville secouent les passagers de manière assez désagréable. Et bien que la voiture ne soit pas responsable des plaques d’égouts, pavés, raccords étranges et nids de poules, cela reste quelque chose à prendre en compte aujourd’hui à la construction.

Par contre, la boîte automatique à 8 rapports est, elle, très douce. Associée au moteur 2.0 Diesel micro-hybridé de 163 ch et 400 Nm de couple, elle se fait oublier. Pourtant une fois en dehors de la ville, elle utilisera ses longs rapports pour propulser la Série 1 à bonne vitesse. Mais nous y reviendrons. La petite BMW Série 1 se veut une véritable compacte moderne du monde de demain. Et pour se faire, elle pioche dans ce qui se fait de mieux à l’heure d’aujourd’hui : la banque d’organes maison. En effet, nous l’avons déjà dit à chaque essai des dernières BMW, les aides à la conduite sont extraordinairement justes et bien réglées. Ainsi, la petite bavaroise applique la même recette que la Mini récemment essayée : l’ensemble des capteurs et fonctionnalités des grandes BMW dans une plus petite boîte.

Et cela marche ! La voiture dispose d’une caméra de recul d’une qualité d’image impressionnante, de l’ensemble des capteurs de stationnement, mais également des caméras additionnelles permettant aux aides à la conduite de vous aider dans les manœuvres compliquées. Le stationnement automatique est toujours parmi les meilleurs sur le marché, l’assistant de recul automatique sur 50 m reste bluffant. Notre exemplaire était équipé de l’option Parking Assistant Professional portant cette distance à 200 m. Encore plus impressionnant ! Le petit rayon de braquage est très appréciable également.   

Une fois la ville quittée, nous prenons la route des Alpes. Le trajet autoroutier se réalise sans tracas. Les reprises sont bonnes et les aides à la conduite veillent au grain. La consommation de chameau de notre BMW Série 1 diesel permet de descendre d’une traite, et presque de remonter jusqu’en région parisienne. Pas mal pour un réservoir de 49 litres. La consommation moyenne sur l’essai s’établit à 4,7 L/100 km. La fatigue est inexistante, et la dureté des sièges se fait oublier.

Sur les routes roulantes de montagne, la BMW 120d profite de son couple et de sa boîte finalement assez longue pour se montrer un chouilla dynamique. Alors non, ce n’est pas radical, collé au sol ou je ne sais quoi, mais c’est largement suffisant pour retrouver ce petit sourire sur le visage. Le train avant et la direction renvoient juste ce qu’il faut d’informations, justifiant très largement le blason se situant sur le bout du capot. La petite compacte est sur des rails, et le train arrière se montre stable comme tout. Si on compare la BMW Série 1 à la Mini, le train avant semble plus efficace pour passer la puissance au sol. Là où la Mini se veut joueuse et rigolo, la Série 1 se veut plus sérieuse, sans s’interdire quelques excès. Un caractère presque ‘’GT’’ que l’on apprécie beaucoup.

BMW Série 1 120d, concurrence et prix

Comme souvent avec les voitures neuves, le prix est un contre argument assez fâcheux à tout ce que l’on peut dire précédemment dans nos articles. Une fois n’est pas coutume, BMW ne vous fait pas de cadeau sur le tarif, loin de là. A partir de 35.650 € en motorisation 116i, notre exemplaire Diesel démarre lui à 42.250 €. Avec l’ensemble des options, il faudra débourser 57.580 €. Il faudra rajouter 100 € de divers malus…

En face, la concurrence est évidemment animée par les constructeurs allemands. On retrouve par exemple l’Audi A3, la Volkswagen Golf ou la Mercedes Classe A. On peut également retrouver la Peugeot 308 à un tarif plus attractif mais également un moteur moins puissant. Nous vous proposons ici les tarifs à jour au moment de la publication de modèles équipés au plus proche de la BMW Série 1 d’essai.

  • Audi A3 S-Line 35 TDI : 57.420 € + 1.276 € de malus, 5,3 L/100 km.
  • Mercedes Classe A 200d AMG-Line : 56.550 € + 1.504 € de malus, 5.3 L/100 km
  • Volkswagen Golf VIII 2.0 TDI R-Line : 50.250 € + 280 € de malus, 4.7 L/100 km
  • Peugeot 308 GT Line BlueHDI 130l : 39.790 € + 650 € de malus, 4.4 L/100 km

Notre avis sur la BMW Série 1 (F70) 120d

Si stylistiquement la nouvelle BMW Série 1 s’apparente à un gros restylage, il s’avère que c’est en fait une bien plus grosse évolution. Le saut de génération se justifie complètement puisque la voiture se veut plus confortable, plus technologique et toujours plus efficience. Nous avons beaucoup apprécié la modernité perçue dans l’habitacle. Que ce soit par la planche de bord épurée, le cockpit tout de même orienté vers le conducteur ou l’ensemble des technologies embarquées, nous avons été conquis par la Série 1.

Le moteur Diesel aurait pu être complètement anachronique dans une petite voiture mais il se prête très bien à la BMW Série 1. Il offre un autre caractère à cette voiture, en lui proposant de devenir une grande voyageuse, en plus d’une très bonne voiture en ville. Le prix pour une Série 1 devient un peu délirant, approchant celui d’une 1M à sa sortie…. Mais c’est malheureusement le marché actuel.

Les +Les –
La précision de conduiteLe confort en ville
La consommationAustérité au places arrières
La ligne assagieLe prix salé

Texte et photos : Antoine
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