Essai Honda ZR-V e:HEV Advance : la belle inconnue

Il est parfois bon de ne pas tester que les voitures que l’on croise à chaque coin de rue. Pour ce nouvel essai, j’ai essayé la Honda ZR-V dans sa déclinaison hybride. Une auto encore peu courante sur nos routes mais qui n’est pourtant pas exempte de qualités. Alors que vaut elle ? Est-ce une bonne alternative aux différents SUV qui remplissent nos routes ? C’est ce à quoi nous allons essayer de répondre dans cet article. Essai Honda ZR-V : la belle inconnue.

Honda ZR-V, SUV ou break surélevé ?

Quand on regarde la gamme Honda actuelle, on se retrouve avec un mélange d’appellations. Certaines sont historiques comme la Civic ou le CR-V. Mais pour d’autres, il faut s’accrocher et suivre l’actualité pour les connaître. C’est le cas de notre ZR-V d’essai, situé dans la gamme entre le petit HR-V et le gros CR-V. Il est d’ailleurs compliqué de comprendre sa place car il n’y a aucune logique dans la dénomination. Si de nombreuses marques utilisent un classement alphabétique ou alphanumérique, pour Honda c’est semble-t-il au bon vouloir du chef de projet de donner un nom qui lui paraît sympathique. Pour la petite histoire, selon Honda, ZR-V signifie « Z Runabout Vehicle ». Une référence à la génération Z, les jeunes nés entre la fin des années 90 et le début des année 2010, qui semble donc être la cible de ce produit.

Haut sur patte et avec des élargisseurs d’ailes en plastique noir, le côté SUV semble bien marqué. Mais à y regarder de plus près, on se demande si le ZR-V n’est pas simplement une version break un peu surélevée basée sur la Civic. En effet, à 1 cm d’écart elles font la même longueur. Seulement 4 cm les différencient en largeur. Au niveau de la hauteur toujours, 22 cm en plus sur le ZR-V marquent la (grande) différence. Pour compléter ce look SUV, Honda a misé sur des pneumatiques avec des flancs assez hauts. Avec des dimensions en 225/55R18, nul doute que l’on a bien affaire à une voiture s’identifiant comme baroudeuse. Pour autant elle n’est pas proposée en quatre roues motrices sur le marché Français.

La comparaison avec la Civic s’arrête cependant ici. Niveau look, le ZR-V ne se rapproche d’aucun modèle de la gamme. Si la face avant est plutôt classique avec des phares effilés et une calandre ouverte façon Maserati, la partie arrière est elle un peu plus typée Japonaise avec des gros feux légèrement inclinés vers l’intérieur de la voiture. Le pare-chocs se complète de deux belles canules d’échappement qui donnent un petit côté sportif. Au global, le style est sympathique mais passe légèrement inaperçu. En effet, avant de l’essayer je ne pensais jamais en avoir croisé. Mais finalement en faisant attention, j’en ai vu quelques-uns lors de mes 1000 km d’essai.

Un intérieur de bonne facture

Très souvent sur les marques asiatiques, c’est la partie intérieure qui pèche un peu. Sur le ZR-V, on ne va pas dire que l’intérieur fasse premium mais il est assez travaillé pour se différencier et proposer un style bien à lui. On retrouve un aérateur qui file sur tout le long de la planche de bord comme sur la Civic. Sur le dessus, l’écran multimédia de 9‘’ permet d’afficher diverses informations et se connecte à Apple CarPlay et Android Auto en sans fil. Les matériaux utilisés en partie haute sont tous moussés et plutôt agréables au touché. Pour la partie basse cependant, afin de réduire les coûts, on trouve des plastiques durs.

Honda n’a pas cédé à la mode du tout tactile et propose encore des commandes physiques pour plusieurs fonctionnalités dont la climatisation. Assez étonnant quand on sait de quoi la marque est capable, rappelez vous de la la Honda e en comparaison. Peut-être un retour à du classique suite aux commentaires des clients ? En tout cas, c’est très intuitif de s’en servir même si ça sert moins le style.

Au niveau du poste de conduite, on trouve des sièges en cuir, électriques et chauffants à l’avant comme à l’arrière. Il est bon de noter que sur la finition Advance, tout ceci est de série, de même que le grand toit ouvrant panoramique. Ce toit apporte une belle luminosité dans l’habitacle et renforce la sensation d’espace pour les passagers. Une sensation bien réelle, on peut en effet loger sans aucun soucis quatre adultes sans avoir les sièges avant dans les genoux.

Point noir de la voiture, le seuil du chargement est haut et le coffre semble de petite taille pour un véhicule de ce gabarit. En effet, avec 370 L, il est dans le bas du panier de la concurrence. A titre d’exemple, un Hyundai Tucson propose 546 L dans sa version hybride et un Toyota RAV4 sera lui à 567 L.

Une bonne routière ?

A titre personnel, j’ai eu deux Honda par le passé, une Civic Type R EP3 et une S2000. Si ce n’était pas leur but premier, j’ai toujours apprécié faire des grandes distances avec celles-ci. Que ce soit le confort ou l’agrément moteur, c’était tout simplement génial. Alors pour comparer mon souvenir de Honda à ce ZR-V, j’ai réalisé un trajet que je connais bien et que j’avais fait à l’époque, l’aller/retour en Bretagne. Un trajet qui mêle ville, autoroute, voie rapide, route de campagne. De quoi tout tester sur environ 400 km.

Ma première surprise a été l’agrément moteur. Le 4 cylindres 2 litres atmosphérique de 143 ch est couplé à un moteur électrique pour en faire une hybride de 184 ch. Une puissance tout à fait honnête et qui se ressent bien lors des franches accélérations. Avec sa technologie d’auto-recharge, nul besoin de passer par la case branchement une fois à votre domicile. C’est le même système qu’utilise régulièrement Toyota et d’ailleurs une puissance similaire à la Corolla GR Sport essayée par le passé. En conduite souple sur de l’usage ville, le système hybride joue son rôle à merveille et nous gratifie d’une belle moyenne de 5,5 L pour 100 km. Ce n’est pas le meilleur de sa catégorie mais il est bon de rappeler que la voiture n’a pas subit de downsizing et ne possède ni turbo, ni compresseur pour l’aider à déplacer ses 1616 kg.

Sans la partie hybride, on peux aussi comparer ce moteur à celui au Skyactiv-X de chez Mazda. Ici aucune hybridation mais c’est également un moteur 2.0 atmosphérique, chose rare dans le marché actuel. Je l’avais essayé sur le CX-30 avec une moyenne de 6,5 L pour 100 km.

Retournons à notre Honda. Dès que le rythme s’accélère un peu et que la vitesse se stabilise sur autoroute à 130 km/h, l’hybride ne joue pour ainsi dire plus aucun rôle et le moteur doit malheureusement traîner le poids des batteries. Sur le trajet global Paris – Rennes, la moyenne de consommation s’est établie à 7,5 L/100 km. Une moyenne un peu haute, heureusement aidée par son réservoir de 57 L qui lui offre tout de même un bon rayon d’action.

La boîte de vitesses e-CVT est particulièrement bien mise au point. On ne retrouve le patinage qui anime généralement ce type de boîte. Ici Honda a su gérer des faux passages de rapports pour garder une conduite dynamique et confortable. Pour autant la voiture n’est pas exempte de défauts, l’insonorisation est clairement à revoir avec des gros bruits d’air sur autoroute. Egalement, lors des passages en ville, la moindre aspérité de la route se répercutera dans le volant et le siège à cause de la suspension trop raide. On ne peux pas gagner à tous les coups.

Une concurrence qui domine le marché

Notre Honda ZR-V Advance d’essai a pour seule et unique option la peinture blanc nacré à 200€ mais n’est pas mal équipé pour autant. Honda a en effet fait le choix de tout proposer de série lorsque l’on monte en gamme. Proposé à 48.650€ ce n’est pas le moins cher de la concurrence mais il propose des arguments solides comme vous avez pu le lire. Pour la concurrence, 4 voitures sortent du lots et proposent des prestations assez proches.

Le Toyota RAV4 dans sa finition Lounge propose 218 ch grâce à un système hybride et une boîte de vitesses CVT similaire au Honda ZR-V. Il est également très bien équipé mais demande le passage par quelques packs d’options pour arriver au niveau du ZR-V. Une fois les équipements rajoutés, le prix est de 55.400€. Une différence non négligeable mais qui ne l’empêche pas de bien se vendre à la vue de ceux que l’on croise sur la route.

Second concurrent, le Nissan Qashqai Tekna+, avec sa motorisation e-Power 190 ch il est proche des caractéristiques techniques du ZR-V. Il lui manque quelques équipements comme la vision tête haute mais avec un prix de 48.550€ il se place bien dans la concurrence. Une nouvelle version venant d’être dévoilée, il faudra attendre de connaître les nouveaux prix et équipements pour confirmer sa place.

En 3ème place, le Hyundai Tucson Exécutive Hybride 215 est sûrement l’un des choix les plus rationnels. Équipement très proche, moteur un peu plus puissant et présentation plus moderne au niveau de l’intérieur. Il s’échange une fois rajouté le blanc nacré en option contre 48.450€, un tarif également presque équivalent.

Pour finir, une voiture Française, le Renault Austral en mild hybrid 160 ch en finition Techno Esprit Alpine. Avec un tarif de base de 40.200€ il se présente comme une bonne alternative mais demande de passer par la case options pour compléter son offre. Une fois équipé et dépourvu de quelques options comme les sièges cuir, le toit ouvrant ou les sièges chauffants à l’arrière, on arrive à 43.950€. Moins cher que le ZR-V, plus moderne dans sa présentation mais avec un handicap sur la boîte à crabot à 4 vitesses qui n’est pas toujours des plus agréables au roulage.

La bonne alternative !

Au cours des 1000 km d’essai, j’ai réellement pu apprendre à apprécier ce Honda ZR-V. Une voiture qui demande à être connue car elle n’a pas à rougir face à la concurrence. Mieux encore, le travail des motoristes Honda à su rendre la voiture réellement agréable en toute circonstance si l’on enlève la mauvaise insonorisation. C’est étonnant que l’on en croise pas plus sur les routes, la marque Honda étant connue pour sa fiabilité et les chiffres de vente à l’international parlent d’eux mêmes.

Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :