Le Renault Scenic entre dans sa cinquième génération et fait sa révolution ! Fini le côté monospace, place à une silhouette plus typée SUV. Finie également l’offre de motorisation thermique, le nouveau Scenic est uniquement disponible en électrique. La configuration 7 places pour dépanner sur certains trajets ? Et bien c’est fini aussi. Renault fait ici un très gros pari en venant bousculer les habitudes de ses clients. Les nouveautés sont encore plus nombreuses et la révolution encore plus forte. A tel point que le Renault Scenic s’offre la palme de voiture de l’année 2024. Essai Renault Scenic Techno Iconic 220 : l’heure du renouveau ?
Un style de concept car !
Le Renault Scenic monovolume, c’est fini ! Après 4 génération au style plus ou moins réussi, le nom Scenic est désormais à attribuer à un SUV. Encore un, diront certains et ils auront raison. Avec désormais une gamme quasiment constituée de SUV, il y a de quoi se perdre chez Renault : Captur (4.24m), Symbioz (4.41m), Scenic (4.47m), Austral (4.51m), Arkana (4.57m) Rafale (4.71m), Espace (4.72m)… Ajoutez à cela la Mégane (4.19m) qui a aussi un beau look de SUV et voilà comment les clients risquent un peu de se perdre….
Alors où se situe le Scenic dans tout cela ? Et bien il faut avouer qu’il se la joue presque concept car avec son look avant-gardiste, son dessin très travaillé et sa peinture gris schiste moderne (c’est d’ailleurs la même teinte que la Clio essayée récemment). Dans les proportions et les grandes lignes, il ressemble à s’y méprendre à l’ancien Peugeot 3008. Le fait que le directeur du style des deux voitures soit commun ne doit pas y être étranger. Les lignes sont tendues, les détails omniprésents et les rappels au logo de la marque assez nombreux. Ainsi, la calandre reprend ce principe de « facettisation » avec des éléments de forme losange de couleur carrosserie en superposition de la partie de couleur noire. Les jantes aérodynamiques ‘Oracle’ reprennent la forme du logo, tout comme l’indication pour appuyer au bon endroit sur la trappe de recharge.
Le profil dynamique et tendu est modernisé grâce à des poignées affleurantes du plus bel effet. Les optiques avant et arrière proposent quelques choses de fin et d’effilé. Globalement les proportions de ce nouveau Renault Scenic sont très réussies, lui donnant vraiment un look dynamique. La face arrière est taillée à la serpe par les contraintes aérodynamiques. C’est agressif, mais cela donne quelque chose de plus élégant que le placard d’un nouveau Peugeot 3008 par exemple. Au rayon des petites incohérences, notons les rétroviseurs assez gros en dimensions et simplistes dans le dessin qui dénotent un peu dans cet ensemble.
Renault Scenic : intérieur connu, mais recette gagnante !
En ouvrant la porte du Scenic, on découvre un univers assez connu depuis la Mégane. Globalement, reprenez la Mégane et changez deux trois matériaux. Les couleurs claires de notre univers Techno Iconic rendent le cockpit plus grand, plus large et plus spacieux. Le traitement appliqué aux surfaces et aux matériaux se montrent plutôt réussi et qualitatif. Comme sur l’Espace et la Mégane, la montée en gamme et en qualité est spectaculaire.
Pour le premier rang, Renault ne s’est pas embêté et a ré-utilisé la recette actuelle. En même temps, cette recette fonctionne, elle est au niveau des meilleurs et loin devant ses concurrents historiques. On retrouve donc le double écran en forme de L. La partie compteurs se constitue d’un écran de 12.3 pouces de bonne qualité. La partie centrale dédiée à l’info-divertissement et les réglages se compose d’un écran portrait de 12 pouces. Toujours aussi fluide et réactif, ce système directement propulsé par Google permet de connecter son compte du même nom pour retrouver l’ensemble de ses services. Pour le volant, on retrouve le même que sur les dernières créations également, avec l’étagement de six niveaux de commandes du côté droit… Globalement, je ne peux que vous conseiller d’aller relire notre essai de la Mégane E Tech, qui décrit l’ensemble du fonctionnement.
En tant que Renault Scenic, la cinquième génération n’oublie pas son histoire et propose toujours des petites choses bien pratiques pour tous les jours. Ainsi, on peut citer les nombreux rangements avec de belles dimensions prennent place à bord et on en retrouve un petit peu partout : contre portes, grande boite à gants, accoudoir central, ou encore console centrale avec séparateur. La connectivité n’est pas oubliée avec un chargeur sans fil se situe juste sous le grand écran, complété par deux prises USB ainsi qu’une prise 12V.
Autre équipement pratique (qu’on aurait aimé avoir sur la Mercedes Classe S) le rétroviseur central digital permettant de passer d’une vision classique (miroir) à une vision numérique sur simple pression dans un menu de l’écran tactile. Le rétroviseur retransmet l’image de la caméra située juste derrière la lunette arrière, qui est ainsi protégée des intempéries. Une nouvelle fois, c’est juste bien pensé. Enfin, familiale oblige, le coffre est grand avec 545 L et il offre un astucieux plancher à deux niveaux.
Cependant, un point étonne dans cet environnement ciblant les familles : la sellerie. Elle est très claire et c’est la seule disponible avec cette finition Techno Option Iconic. Les enfants (et les adultes) devront se montrer exemplaires pour conserver l’intérieur dans un si bel état. En tout cas, les sièges fins à l’avant permettent d’obtenir un bel espace aux jambes à l’arrière. Comme sur la Mégane E-Tech, l’espace à bord est vraiment généreux vis-à-vis du gabarit extérieur. La présence du toit panoramique en verre électrochromatique « Solarbay » augmente l’effet d’espace dans l’habitacle et en plus il peut s’opacifier par zone sur demande.
Le confort est de mise
Lorsque l’on roule en ville avec le Renault Scenic, la fermeté de la suspension prend le dessus. Les sièges avant plutôt fins remontent les vibrations de la route, mais c’est bien la seule chose qui altère le confort. L’assise est très correcte, l’insonorisation en ville se montre de très bon niveau et le bruiteur réglementaire extérieur est assez discret. En bon véhicule électrique, le Renault Scenic se montre réactif dans les accélérations.
Une fois sur les routes plus dégagées, on remarque un confort de suspension très appréciable. Les bruits de roulement et les bruits d’air sont maitrisés et faibles, permettant de toujours garantir un confort auditif optimal. Question dynamisme, le Renault Scenic E-Tech est à des années lumières du Peugeot E-3008. Bien qu’il n’y ait que 10 ch d’écart officiellement et en faveur du Scenic, c’est incroyablement différent. Là où le Peugeot est mou et ne procure aucune sensation d’accélération, le Renault vous met un petit coup de boost. Il y a fort à parier que les 300 kg d’écart entre les deux y joue fortement, en plus d’une cartographie de pédale d’accélérateur vraiment plus plaisante sur le Renault.
Fort de ses 220 ch et 300 Nm de couple, le Renault Scenic propulse ses 1872 kg de 0 à 100 km/h en 7.9 secondes. Une fois passée cette vitesse, l’accélération ralentit et la voiture se fait moins véloce. Théoriquement, la vitesse maximale se limite à 170 km/h. Cependant, le SUV familial n’en est pas une voiture de sport, bien au contraire. Le châssis est bon mais les remontées d’informations mettent en avant son côté « paresseux ». Et je ne dis pas ça méchamment, mais le Scenic n’est pas des plus volontaires. Il faudra garder en tête sa vocation familiale pour ne pas sentir son côté sous vireur. Globalement, le Renault Scenic n’est pas le plus fun et vous régalera tant que vous gardez une allure raisonnable.
Le SUV familial dispose de plusieurs modes de conduite : ECO, Normal et Sport et un dernier mode personnalisable. Ils modifient avant tout la cartographie de la pédale d’accélérateur et le mode ECO bride certaines fonctions, comme la climatisation. Une fois lancés sur la route, nous constatons que l’insonorisation reste très bonne, même en dehors de la ville. Que ce soit au niveau des joints de vitres, des rétroviseurs ou des bruits de roulements, le silence est maitre. Ce silence aurait pu être idéal pour mettre en avant le système de son signé Harman Kardon, mais au final il est un peu décevant.
Des consommations meilleures que prévues ?
Ah la consommation… Que ce soit de carburant ou d’électricité, c’est toujours un sujet sensible. Et les premiers retours dans la presse font état d’un gros appétit pour les ions pour notre Scenic. Autant vous dire que j’étais un peu étonné (dans le bon sens) une fois au volant. En effet, le premier point est que je n’ai pas réussi à vider la batterie de 87 kWh sur mes presque 600 km d’essai. Je n’ai pas spécialement cherché à faire de l’éco conduite et je me suis déplacé comme je l’aurais fait avec mon véhicule quotidien.
Avec 15,6 kWh / 100 km pendant notre essai c’est une excellente surprise. L’absence de long trajet sur autoroute joue en notre faveur côté consommation, mais cela reste plus bas qu’annoncé. Lors de nos quelques passages à 130 km/h, la consommation instantanée s’établissait plutôt à 22 kWh/100 km. Du côté de la recharge, comme nous n’avons pas eu le temps de vider la batterie, nous nous contenterons des chiffres officiels : recharge à 150 kW en courant continu, présence de pompe à chaleur pour optimiser le démarrage de charge, recharge 7 kW de série en courant alternatif ou 22 kW en option (+ 2.000 €).
Renault Scenic : une concurrence aux dents longues
Le marché des SUV familiaux électrique est devenu très chargé. Le Renault Scenic vient se frotter à une concurrence forte et parfois bien implantée sur le marché. Le Français démarre à 35.990 € avec 170 ch, la petite autonomie et la finition Evolution. Il passe à 42.990 € avec 220 ch et la grande autonomie en finition Techno. Dans le cas de notre version en finition Techno Option Iconic, la facture démarre à 48.490 €. Il faudra ajouter encore 1.400 € pour le gris schiste, mais l’ensemble des options sera sur la voiture.
Le Renault Scenic se confronte au nouveau Peugeot 3008, mais également au Hyundai Kona Electric, au Volkswagen ID 4, au Skoda Enyaq ou au Toyota BZ4X (dont on a essayé le cousin Subaru Solterra). Dans le but de comparer ce qui est comparable, nous affichons les prix des concurrents dans des configurations équivalentes ou au plus proche :
- Le Peugeot 3008 revient à 50.290 € dans une configuration équivalente
- Le Hyundai Kona Electric vous demande 47.400 € mais n’a une batterie que de 65 kWh
- Le Skoda Enyaq 85 coûte 59.825 € malgré une modernité moindre et une autonomie plus basse
- Le VW ID 4. Pro Life Max demandera 53.715 € pour une proposition un peu différente du Skoda
- Le Toyota BZ4X s’en tirera à 43.900 € avec toutes les options du catalogue, mais une autonomie moindre
- Le Tesla Model Y Grande Autonomie Propulsion reviendra à 50580 € mais son restylage est imminent
Notre avis sur le Renault Scenic E-Tech après 600 km
Il est parfois assez difficile de se faire un avis sur un essai de courte durée. Pourtant dans notre cas aujourd’hui, il semble assez clair qu’un avis se dessine. Le Renault Scenic E-Tech ne nous a pas vraiment surpris, mais il a confirmé ce que nous avons déjà repéré avec les dernières créations du groupe Renault. Que ce soit l’Espace, la Mégane, l’Austral ou comme aujourd’hui le Scenic, on retrouve une synthèse commune, qui ne perd pas le client. L’excès n’est pas une état d’esprit chez Renault comme ça peut l’être chez la concurrence (sochalienne notamment) et cela se ressent à l’intérieur. On améliore une recette qui marche, sans chercher à la révolutionner.
On retrouve ainsi une voiture familiale cohérente, disposant d’une motorisation efficace et efficiente. De plus, elle dispose d’une autonomie raisonnable pour les longs trajets. Les longs trajets seront d’ailleurs sujets à un deuxième essai dans les mois à venir. Le Renault Scenic remplit le contrat. Ne reste plus qu’à savoir si les clients suivront sur un véhicule familial électrique unique. En effet, c’est là où la marche est à la fois plus difficile à passer, d’un point de vue utilisation comme financier…
Les + | Les – |
Synthèse intérieure | Prix en nette hausse |
Confort et style extérieur | Absence de roues directrices arrière |
Consommations maitrisées en péri-urbain | Châssis un peu paresseux |
Texte et photos : Antoine
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