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Essai Jeep Compass 4xe : intrépide et désormais hybride

Avec le Jeep Compass 4xe, la marque américaine fait un pas de plus vers l’électrification sans renier son ADN de baroudeur. Ce SUV compact hybride rechargeable promet d’allier mobilité responsable et performances tout-terrain, séduisant aussi bien les citadins que les amateurs de nature et d’aventure. Entre routes urbaines et chemins de campagne, nous avons pris le volant du Jeep Compass 4xe en finition Trailhawk pour évaluer sa polyvalence, son confort et ses capacités techniques. Essai Jeep Compass 4xe : intrépide et désormais hybride.

Comme un air de famille

On connait le Jeep Compass sur nos routes depuis le début des années 2000. Avec son style fortement inspiré de son grand frère le Grand Cherokee, le Jeep Compass vient compléter la gamme dans un segment en forte demande de la part des clients. Avec le petit crossover urbain Renegade et le gros SUV familial Grand Cherokee, le Compass se positionne en milieu de gamme, face aux 3008, Qashqai et autre Santa Fe. A cela rajoutez la mythique Wrangler pour les amateurs de tout terrain et vous avez une gamme complète de baroudeurs pour tous les types de clients.

La seconde génération que nous essayons aujourd’hui est produite sur la même plateforme que d’autres modèles du groupe Stellantis. On retrouve ainsi les Jeep Renegade, Fiat Toro, Fiat 500X ou encore l’Alfa Romeo Tonale, tous produits sur la même base. Mais une fois n’est pas coutume, chaque marque arrive à se différencier. Et lorsqu’il faut concevoir un véhicule avec une identité forte, reconnaissable entre mille, Jeep est au rendez-vous.

Jeep Compass 4xe : un look d’enfer !

Le Jeep Compass n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui essayé dans sa robe restylée, le SUV compact de la marque connue pour ses attributs et son caractère de franchisseurs se la joue tantôt discret, tantôt expressif. Le Jeep Compass est en effet disponible en plusieurs finitions lui garantissant chacune une approche singulière. Aujourd’hui sont disponibles les finitions Altitude, pour une identité Jeep reconnaissable tout en restant discret. Vient ensuite la finition Summit qui inspire modernisme et confort. Il sera dans ce cas davantage à l’aise dans les centres urbains que dans les chemins. Puis vient la série spéciale North Star qui place l’aventure au cœur de l’expérience et du style Compass. Enfin vient la finition Trailhawk, la plus aventureuse, notre version d’essai du jour.

Carrosserie bi-ton, capot stické, pneus tous-terrains à flancs hauts, crochet de remorquage apparent, tout y est. Au premier coup d’œil, le Jeep Compass Trailhawk donne le ton. Le pare-chocs avant est plus court que sur les autres versions, afin de favoriser l’angle d’attaque frontal lors de franchissement. Les passages de roue sont larges et la suspension est surélevée, offrant une garde au sol de 201 mm. On retrouve également de nombreux badges et emblèmes sur la carrosserie, un vrai costume d’aventurier. La finition Trailhawk ne fait pas dans la dentelle. Niveau discrétion on repassera. Niveau baroudeur par contre, là, tout y est !

Le reste du dessin extérieur est plutôt commun, surtout lorsque l’on met aux côtés de ses frères de chez Jeep. On retrouve les célèbres sept grilles sur la calandre, un capot bombé et un grand pare-brise favorisant la visibilité. Avec 4,39m de long, 1,82m de large et 1,64m de haut, le Jeep Compass est plutôt contenu. A titre de comparaison, il est similaire au gabarit du nouveau C3 Aircross. Il est en revanche plus court que le Nissan Qashqai ou le nouveau Mini Countryman, de féroces concurrents sur le marché des SUV compactes. Bien joué Jeep Compass.

« Le vol Airbus A320 va bientôt décoller »

Lorsque l’on monte à bord du Jeep Compass, on a l’impression de remonter le temps. Ici pas de grand écran tactile, pas de course à la réduction des boutons ou au minimalisme. Jeep perpétue la tradition des commandes physiques et cela fait plaisir. Cependant face aux cockpits de la concurrence toujours plus épurés essayés récemment, le retour aux sources à la sauce Jeep est un peu déroutant. Ici pas de surenchère technologique. Chaque fonction ou presque a sa commande dédiée et on peu vite se perdre dans ce dédale de boutons.

Le tour du propriétaire se déroule ainsi. A gauche du volant se trouve la gestion de l’hybridation. Sur cette motorisation 4xe, le Jeep Compass peut ainsi rouler en tout électrique ou en hybride. Il est également possible de forcer un mode de sauvegarde de l’énergie appelé E-Save. Il permet au choix de recharger la batterie en utilisant le moteur thermique ou de conserver un niveau minimum en favorisant la régénération naturelle. Vient désormais le tour du volant. Plutôt confortable à la prise en main, il cache une myriade de commandes. Les boutons de gauche permettent de naviguer dans les menus du combiné numérique. Cependant la navigation dans l’écran est extrêmement complexe, avec différents modes d’affichage, de zones reconfigurables et de menus qui se ressemblent. Les boutons sur la droite de volant permettent la gestion des aides à la conduite. D’un bon niveau, il est cependant parfois difficile de savoir ce qui est vraiment activé tant la restitution dans le combiné est discrète.

Petite surprise en cours d’essai, la découverte de boutons derrière le volant. Quelle drôle d’idée, on ne les avait pas du tout remarqué au début. Ces derniers permettent de gérer le volume, le changement de source ou encore précédent/suivant. Des fonctions utiles malheureusement bien trop cachées. A noter également que pour cette version restylée, le volant reprend le dessin de celui de son grand frère le Grand Cherokee, sans le cache airbag central rond siglé Jeep. Dommage étant donné que ce volant tout en rondeur est la marque de fabrique de Jeep et est disponible sur les autres modèles y compris le tout récent Avenger.

Tout à portée de main grâce au Jeep Compass 4xe

Puis vient le tour de la planche de bord. Au centre on retrouve l’écran tactile de 10,1 pouces d’ancienne génération. En attendant son remplacement à venir, le Jeep Compass accuse le coup sur le plan technologique avec un système multimédia vieillissant et peu réactif. Sous cet écran se trouvent des accès pour désactiver quelques fonctions comme l’ESP, l’alerte de franchissement de lignes ou encore les avertisseurs de radar d’approche. Le Jeep Compass étant pensé comme un franchiseur, il est bien et utile d’avoir ces fonctions en accès direct afin d’éviter que la sortie du dimanche ne se transforme en fanfare (mal accordée) de Noël.

En parlant de franchissement, on retrouve sur l’arrière de la console centrale trois commandes pour les puristes. La première « 4WD Low » permet de forcer le mode 4 roues motrices sur le premier rapport. La seconde « 4WD Lock » verrouille la transmission intégrale et répartit le couple indépendamment aux quatre roues selon l’adhérence en utilisant le moteur électrique. Enfin le « Hill Descent Control » gère la descente sur terrain peu adhérent sans besoin de freiner manuellement. A tout cela vient s’ajouter une gestion des modes de conduite avec plusieurs choix selon l’utilisation et le terrain : SAND/MUD pour les terrains meubles, SNOW pour les terrains glissants, AUTO pour laisser le véhicule gérer au mieux la répartition du couple et SPORT pour favoriser la réactivité grâce à l’hybridation.

La vie à bord n’est pas son fort

La fin approche, puisque le dernier panneau de commandes de l’habitacle concerne la climatisation. Il est clairement bon de reconnaitre que l’accès aux commandes de climatisation sans passer par l’écran tactile est un vrai plus. Cependant elle viennent se fondre parmi tous les autres boutons et participent largement au fait de se perdre et de ne plus savoir où est quoi. Dommage car le reste de l’habitacle est plutôt simple et épuré.

On retrouve quasiment intégralement que du plastique noir, à l’aspect peu qualitatif, mais lavable. Heureusement, quelques touches de faux aluminium viennent égayer un peu l’habitacle sombre. L’ajout de plastique noir laqué apporte également une touche premium bienvenue. Après tout on est sur le haut de la gamme. Un petit détail assez bien vu, les aérateurs latéraux qui se fondent dans le bandeau de planche de bord. C’est discret et cela apporte un peu de finesse dans cet univers de brute. Dernier point plutôt positif, l’écran tactile. Si le système embarqué est clairement dépassé par ce qui se fait aujourd’hui, son emplacement dans le cockpit est un bon point. Situé assez haut, cela évite de détourner et baisser le regard pour consulter ou changer une fonctionnalité.

L’habitabilité est dans la continuité de la génération précédente. Les passagers arrière bénéficient d’une banquette confortable et d’un espace acceptable, tant au niveau des genoux que de la tête. En tant que bon tout-terrain, le Jeep Compass propose des tapis de sol en caoutchouc. Lavables, ils sont disponibles à l’arrière comme à l’avant. Si transporter des personnes ne semble pas poser de problèmes, c’est plus compliqué pour les bagages. Avec les 350L de volume de chargement qu’il offre (420L sans roue de secours), le Jeep Compass n’est pas vraiment un bon élève. À sa décharge, la version hybride rechargeable 4xe doit concéder 18 litres pour permettre l’implantation du moteur électrique situé sur l’essieu arrière.

Jeep Compass 4xe : une hybridation bienvenue

Disponible en 3 motorisations, le Jeep Compass se modernise pour reste encore un peu dans l’ère du temps. La première est à hybridation légère 48V et dispose d’un moteur essence 1.5 Turbo T4 130 ch accompagné d’une boîte de vitesses robotisée à double embrayage 7 rapports. Cette motorisation est uniquement possible en deux roues motrices avant. La seconde motorisation disponible offre 130 ch thermique avec le moteur 1.3 Turbo T4. Il est couplé à un moteur électrique 44 kW pour un total de 190 ch. Une boîte de vitesse automatique 6 rapports permet la transmission intégrale 4xe/eAWD. Une petite batterie de 11,4 kWh complète la fiche technique de cette version hybride rechargeable. La dernière motorisation est celle de notre modèle d’essai. C’est aussi la plus puissante. Le moteur 1.3 Turbo T4 développe ici 180 ch. La partie électrique est la même, ce qui permet de totaliser 240 ch.

Nous avons déjà essayé ici la motorisation 4xe sur le Wrangler 4xe. Une motorisation qui ne nous avait pas vraiment convaincus. Sur route, l’autonomie électrique fond comme neige au soleil. Cela s’est à nouveau vérifié lors de cet essai avec un mode tout électrique réactif et globalement performant. Malheureusement l’autonomie est à nouveau beaucoup trop faible. L’hybridation vient surtout accompagner le thermique lors des phases à faible vitesse. La conduite urbaine est plutôt agréable et silencieuse, avec une bonne insonorisation. Quelques bruits de roulement dues à la monte de pneumatiques perturbent cependant le silence en conduite 100% électrique.

Plus à l’aise dans les chemins que sur route

A plus haute vitesse, et sans surprise, c’est là que le Jeep Compass déçoit. Bruits d’airs dans les panneaux latéraux et la cave à pieds, prise au vent, consommation qui grimpe en flèche, je retrouve les défauts inhérents aux autres modèles typés 4×4 essayés, Wrangler et Suzuki Jimny en tête. On peut aussi lui reprocher une boîte de vitesses parfois longue à la détente, ce qui ne favorise pas une conduite douce. Les pédales d’accélérateur et de frein manquent de précision et il faut parfois beaucoup de fermeté pour que la voiture réagisse. Ce qui ne manque pas de fermeté en revanche, c’est bien la suspension. Certes cela limite les mouvements de caisse dans les courbes, mais cela accentue également les vibrations et tressautements à la moindre aspérité. En tout chemin, passer la moindre ornière se traduira par un « crac » quelque part dans l’habitacle. Réellement on est secoué dans tous les sens et les bruits de mobilier deviennent parfois inquiétants.

Au tableau des points positifs, il ne faut pas nier que l’ajout des aides à la conduite du moment rendent la conduite plus sûre et sereine sur autoroute. L’ajout d’Amazon Alexa est également une nouveauté intéressante pour les utilisateurs de la commande vocale. Plus performante et connectée, vous pourrez dialoguer avec votre Jeep pour lancer votre morceau préféré et effectuer une recherche sur internet. Côté confort le Jeep Compass n’est pas non plus en reste. Même si il se veut baroudeur dans l’âme, les sièges sont chauffants et ventilés pour vadrouiller en classe affaire. Pour finir, le système audio Alpine est de bonne facture et permet de gommer les bruits extérieurs cités précédemment.

Enfin, parlons un peu tout terrain, ce pour quoi ce Jeep Compass existe. Si nous n’avons pas réellement fait de franchissement lors de cet essai, nous n’avons en revanche pas pu nous empêcher d’aller tester ce Jeep Compass 4xe dans les chemins boueux de ce mois de novembre. Il excelle dans les chemins difficiles grâce à sa transmission intégrale hybride intelligente et au système Selec-Terrain. La motricité est toujours optimale, la garde au sol généreuse et les angles d’approche et de sortie permettent de franchir de petits obstacles avec aisance et confiance. Son aptitude au passage de gué atteint jusqu’à 40 cm, le rendant idéal pour les traversées de cours d’eau peu profonds.

Jeep Compass 4xe : pas de concurrence ?

Le Jeep Compass a l’avantage, et l’inconvénient, de jouer sur deux tableaux différents. Le premier, celui des SUV compacts où il se retrouve face à pléthore de modèles. Le second, celui des baroudeurs capables d’un minimum de franchissement. Sur le premier tableau, le Jeep Compass 4xe est loin d’être le meilleur. Confort de conduite acceptable, équipements embarqués un peu datés, habitabilité dans la moyenne basse, le Jeep Compass ne peut se rattraper que grâce à son look atypique et ses capacités hors des sentiers battus. Sur ce deuxième tableau justement, le Jeep Compass 4xe a l’avantage de jouer dans un cercle restreint. Malheureusement, ce cercle est largement dominé par les cadors de la discipline et leurs tarifs beaucoup trop excessifs : Ford Bronco, Toyota Land Cruiser, Land Rover Defender et Jeep Wrangler.

Notre Jeep Compass 4xe Trailhawk n’étant plus disponible sur le configurateur, c’est la finition Summit qui fait désormais office de haut de gamme. Elle est la seule à disposer de la motorisation 1.3 Turbo T4 240 ch BVA6 4xe essayée. Il s’échange aujourd’hui contre 50 950 € prix catalogue.

Au rayon des baroudeurs « accessibles », on retrouve finalement deux principaux concurrents. En premier le nouveau Dacia Duster fraichement renouvelé. Dans sa motorisation la plus puissante avec 4 roues motrices et optionné au maximum, le Duster ne dépasse pas les 30 000 € (Dacia Duster Journey TCe 130 4×4). Deuxième concurrent trop peu connu, le Subaru Crosstrek. Si il n’est plus possible de le commander en France, on peut tout de même le trouver dans certaines concessions. Disposant des mêmes atouts que le Subaru Outback essayé, le Subaru Crosstrek est disponible en finition Crosstrek Premium e-BOXER 136 ch au tarif de 39 995 € chez nos voisins belges.

Conclusion

Au final, que penser du Jeep Compass 4xe ? Sur le plan du style, rien à dire. Les traits Jeep sont respectés et le look de la finition Trailhawk est canon, bien qu’un peu tape à l’œil. Le Jeep Compass 4xe accuse cependant le coup lorsque l’on monte à l’intérieur. Bien que restylé récemment, l’ambiance est un peu vintage et mériterait un bon coup de dépoussiérage et de modernisme. Lorsque vient le moment de faire les comptes, c’est là que le bât blesse. Avec une consommation moyenne mesurée à 7,8 L/100km, on est loin des 2 L/100km homologués annoncés par le constructeur. Au delà de ce chiffre trompeur, le réservoir d’essence ridiculeusement petit de 42L vous fera aller à la pompe beaucoup trop souvent. L’hybridation est plutôt efficace en ville ou lorsque vous sortez des routes principales. La précision et la réactivité de l’électrique est extrêmement plaisant lorsqu’il vient le moment de négocier une ornière ou un passage à gué.

Au final le Jeep Compass 4xe s’en sort plutôt bien malgré un tableau de défauts plutôt chargé. Le format du véhicule est pourtant idéal et permet de convaincre une grande partie de la clientèle en recherche d’un SUV polyvalent paré pour l’aventure. Pour les adeptes de offroad, la finition Trailhawk est idéale. Pour tous les autres nous conseillons une finition plus « urbaine » qui accentue le confort et permet d’être au final plus utilisable au quotidien.

Retrouvez ci-dessous la galerie photo habituelle ainsi que le tableau récapitulatif des points les plus marquants.

Les +Les –
Look Jeep agressif et marquéIntérieur un peu dépassé
Efficacité de l’électrique en offroadHabitabilité et confort général
Gamme variée permettant de cibler une clientèle différenteConsommation excessive sur route

Texte et photos : Anthony
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