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Essai Mini Countryman E Favoured : Maxi-Mini, Mini-Maxi ou les deux ?

Le Mini Countryman sillonne nos routes depuis déjà 15 ans. Toujours plus familial, il a bénéficié d’une véritable cure de stéroïdes au fil des ans, passant de 4,09 à 4,43 mètres ! C’est la Mini la plus grosse jamais conçue et il a tellement grossi que Mini vient de sortir l’Aceman pour combler le creux entre la Mini (la vraie) et le Countryman. Ce dernier s’est renouvelé en 2024 et parmi la multitude de nouveautés, une majeure : il passe à l’électrique. Des moteurs thermiques subsistent mais aujourd’hui on essaye la version « E », la moins puissante des électriques en finition Favoured avec pack L. Essai Mini Countryman E Favoured : Maxi-Mini, Mini-Maxi ou les deux ?

Le campagnard

Les habitués du Countryman ne seront pas dépaysés. Le style reste fidèle à l’original, notamment avec un pare-brise très droit (la Toyota Prius est en PLS). Les phares sont moins globuleux et arrondi qu’avant mais gardent le même esprit et les feux arrière sont toujours verticaux, mais désormais avec un décroché et façon pixels. Les signatures lumineuses avant et arrière sont personnalisables avec 3 choix.

Notre exemplaire était habillé du Smokey Green (730 €), qui hésite élégamment entre vert et gris. Signature Mini, le toit qui contraste ici en noir brillant. Des touches de « Vibrant Silver », un doré très léger, se retrouve sur le contour de calandre, les sabots de protection, les stickers de custode et même sur les logos Mini. La personnalisation reste grande avec la possibilité de choisir un toit couleur carrosserie, blanc, vibrant silver ou même rouge sur le John Cooper Works.

Les grandes et jolies jantes « Kaleido Spoke » en 19 pouces (960 €) sont diamantées et vernies et on notera l’énorme monogramme COUNTRYMAN doré sur le coffre. Au moins Mini ne cède pas à la mode qui supprime tous les logos. Enfin, on remarque les poignées de porte aérodynamiques et pratiques déjà vues sur la BMW i4. L’attirail SUV est là, avec des protections noires tout autour de la carrosserie en plus des sabots sus-cités. A noter également l’intégration du radar de distance à l’avant, qui évite le gros carré rajouté avec des stickers qui imitent le reste de la calandre pour plus de discrétion.

Aucun doute, ce Mini Countryman reste facilement identifiable comme une Mini et ne s’éloigne pas de ses prédécesseurs. Et c’est tant mieux.

Minimaliste

A l’intérieur par contre, on oublie (presque) tout ! Comme sur la Mini Cooper, la planche de bord est très épurée, orientant toute l’attention vers l’écran central. Mini oblige, il est tout rond et il remplace les compteurs, façon Tesla. Un affichage tête-haute en face du conducteur (en option selon la version) donnera malgré tout les informations essentielles en complément.

Mini a raison de mettre autant en avant son écran. Déjà parce que cela détourne l’attention des plastiques de l’intérieur, tous durs et brillants, malgré certains habillés de tissu recyclé. On vous laissera d’ailleurs juges du dégradé bleu/marron spécifique à cette version Favoured. Certes on n’achète pas une voiture pour ses plastiques et c’est une tendance du marché pour compenser le surcoût de l’électrification mais c’est assez flagrant, surtout en comparant avec le Clubman d’amis que nous avons vus pendant cet essai. Au moins tout est bien assemblés et rien ne bouge ou ne grésille.

Mais bref, revenons à ce fameux rond numérique. D’une taille de 24 cm et avec technologie OLED, il dispose d’une superbe résolution et de belles animations. Après un petit temps d’adaptation les menus semblent assez logiques, tout est cliquable et c’est rapide. Heureusement parce qu’il pilote tout, de la navigation (avec réalité augmentée jusqu’à la climatisation. Le nombre de personnalisation des fonctions est assez impressionnant : quasi tout est réglable. Sensibilité des aides à la conduite, 7 modes de conduite, nombre de flash des clignotants impulsionnels ou encore le choix parmi la multitude de couleurs pour l’éclairage d’ambiance. Personnellement je suis fan du mode « Timeless » qui transforme les graphismes façon compteur de mini originelle, un peu comme le propose l’Alfa Romeo Tonale.

L’assistant vocal Spike, en forme de Bulldog, comprend bien les demandes et des jeux sont intégrés pour s’occuper seul ou à plusieurs pendant les recharges. Il suffit de scanner un QR code sur l’écran pour utiliser son smartphone comme manette. 28 jeux sont intégrés et il y en a pour tous les gouts : Quizz, Sudoku, Solitaire, Karting, dessin, bataille navale et même le UNO, le vrai ! 

L’application mobile est au diapason, avec la possibilité de contrôler si les vitres sont ouvertes ou non, de préchauffer ses sièges ou son habitacle, vérifier l’état de charge, préparer un trajet et l’envoyer directement à son GPS ou simplement accéder et démarrer à son Countryman sans avoir recours à la clé.

Mini chic

La configuration extérieure se retrouve à l’intérieur via des touches dorées sur les poignées intérieures (verticales et pas très pratiques au passage), les aérateurs, les inserts de volant ou encore sur les grilles des tweeters. Les rappels extérieurs s’arrêtent là, même si le bleu « Dark Petrol » à l’intérieur se marie plutôt bien avec le vert de la carrosserie. 

La sellerie similicuir Vintage Brown a vraiment l’aspect et le toucher agréable du vrai cuir. Sa teinte permet d’être cohérent du dégradé sur les portes, qui ne change pas si on opte (gratuitement) pour une sellerie Dark Petrol ou Beige. Amateurs de configurations exotiques, ce Countryman est fait pour vous ! Notre Vintage Brown est surpiqué de Dark Petrol et, ne nous demandez pas pourquoi, de Bordeaux. 

Au delà de la sellerie, les sièges sont très bien, avec du confort et du maintien. En revanche, pas de réglage des lombaires ou du nez d’assise sur notre version. C’est réservé aux sièges électriques optionnels à 910 €.

Deux salles, deux ambiances. Outre les couleurs et matières, l’ambiance de jour est assurée par le grand toit ouvrant (raisonnable à 500 €). L’ambiance de nuit est plus spectaculaire avec un liseré tout le long de la planche de bord, sur les portes avant et, c’est plus rare, les portes arrière. Les vides poches, caves à pied et le contour du toit ouvrant complètent le dispositif. L’option « Mini Experience Mode », noyée dans différents pack d’option ajoute un projecteur qui diffuse de la lumière sur le haut de la planche de bord selon différents motifs liés au mode de conduite. Vraiment sympa. Sympa également, le pack hifi. Confié à Harmann Kardon, il possède 12 haut-parleurs, un égaliseur à 7 bandes et délivre 365 watts.

Mini mais loin d’être égoïste, le Countryman est familial et fait le plein d’aspects pratiques. Le coffre est grand (450 dm3) et carré, et il est possible de rabattre les sièges en 40/20/40. Malheureusement il n’y a pas de frunk pour ranger les câbles, il faudra les ranger ailleurs pour y accéder facilement. La place au rang 2 est bonne et les passagers pourront incliner le dossier pour plus de confort. L’accoudoir central n’a pas de rangement mais une boite façon Bento en console centrale permet de cacher quelques objets. La plupart de nos passagers ont essayé de partir avec mais contrairement aux apparences elle est solidement arrimée.

GO-KART !

Nous disions en introduction que cette version « E » est la moins puissante de la gamme du Mini Countryman. Mais il faut relativiser, ça fait quand même 204 ch ! 

Le châssis est repris du BMW iX1 et pour notre essai nous avions une pure traction, les 4 roues motrices étant pour la motorisation plus puissante. Mini annonce un 0 à 100km/h en 8,6 secondes et coté autonomie l’homologation est entre 423 et 462 km WLTP selon les équipements. La batterie de 66,5 kWh pourra se recharger jusqu’à 130 kW. Une valeur dans la moyenne mais nous avons vérifié que le Countryman atteint facilement cette valeur et a tendance à rester au dessus des 100 kW lors des charges. Par contre pour connaître votre pourcentage de batterie restante en roulant il faudra fouiller dans les menus, l’écran n’affichant que l’autonomie en kilomètre.

Heureusement le planificateur de voyage est précis, se met à jour en temps réel en fonction de la route et comme pour le reste on peut régler plein de paramètres : autonomie souhaitée à l’arrivée ou entre chaque recharge, arrêt plus long pour manger, opérateur de recharge à privilégier… Rassurant.

Mais on attend surtout une Mini sur le terrain de la conduite. La Mini Cooper SE régalait son conducteur avec de vraies sensations mais au prix d’une fermeté certaine, mais quid de cette Mini familiale ? On tourne l’original bouton façon clé de contact et on constate rapidement que c’est ferme par moment mais jamais inconfortable, d’autant plus avec les grosses jantes en 19 pouces qui n’aident pas. Le partage des composants BMW y est certainement pour quelque-chose mais Mini a trouvé une bonne balance. 

Et cela reste quand même une vraie Mini, qui donne le sourire et enroule les virages avec aisance. La direction vive et précise et la bonne motricité incitent à rouler fort, d’autant plus que le poids n’est pas trop intrusif et que le moteur jamais à la peine. A tel point qu’à plusieurs reprise on se demandait si le mode ECO était bien enclenché tellement les relances étaient puissantes… 

Le mode ECO, appelé par le marketing mini « GREEN » se partage la scène avec un mode « CORE » (normal), « GO-KART » (sport) et « TRAIL » (meilleure traction) qui ont tous leur affichage et leur éclairage d’ambiance spécifique, en plus des actions sur le moteur et la direction. Notre Countryman avait l’option « MINI EXPERIENCE MODE », qui ajoutait… 4 modes de plus ! PERSONNAL qui, comme son nom l’indique, permet encore plus de réglages, TIMELESS pour un affichage à l’ancienne ou encore VIVID avec un affichage et des sons tonifiants et enfin BALANCE pour une conduite détendue.

Les surfaces vitrées généreuses aident la visibilité en ville et si besoin, les bonnes caméras 360° veillent au grain. Appréciables, elles sont accessibles directement avec un bouton : pratique pour sauver rapidement ses jantes ! Comme chez BMW, le Countryman peut avoir l’Auto-Reverse, qui enregistre les 50 derniers mètres et peut les refaire de manière 100% autonome. La voiture garde en mémoire le trajet même après un arrêt, hyper pratique pour sortir d’un garage, d’une cour étroite ou d’une voie sans issue. Vraiment une aide à la conduite utile ! Par contre même en mode GREEN, les manœuvres sont difficiles à doser à cause d’un manque de douceur du moteur et on peste contre le mode BRAKE qui est à remettre après chaque marche-arrière. C’est d’autant plus dommage que le système est bien pratique, avec quasiment une conduite à une seule pédale. Pour retrouver de la sérénité en manœuvre il faudra re-activer le rampage, qui permet au Countryman de se déplacer sur le couple du moteur dès que les freins sont lâchés. 

A l’image du reste, le volant aussi est original. Contrairement à ce qu’il laisse penser il est à 2 branches, la troisième étant une lanière en tissu recyclé. La jante très épaisse donne une bonne prise en main et les touches sont simples et claires à utiliser. Un bouton « étoile » permet de choisir sa fonction en accès direct et les aides à la conduite sont optimisées avec ce volant. Comment ? Il suffit de le caresser pour répondre à l’alerte du maintien actif dans la voie et deux LED vous alertent en temps réel sur le fonctionnement des différentes aides. C’est rassurant, d’autant qu’on a envie d’utiliser toutes les aides à la conduite vu leur efficacité globale. Le régulateur prédictif adapte sa vitesse aux panneaux et au profil de la route sans aucune brutalité ni freinage appuyé, s’approchant d’une conduite naturelle. Le Countryman ne peut malheureusement pas avoir de phares Matrix-LED mais l’éclairage des phares FULL-LED était déjà satisfaisant (ce sont des ECO-LED de série sans le pack L). Rare, les rétroviseurs extérieurs éléctrochromes s’assombrissent dès que vous êtes suivis.

L’Autoroute fera inévitablement fondre l’autonomie et augmentera les bruits d’air, mais cela reste maitrisé (surtout pour un SUV avec un pare-brise aussi vertical) et on ne peut que louer le calme des bruits de roulement. Au fil des kilomètres on se fait au tout écran et l’affichage tête haute est suffisant pour donner les informations essentielles.

Maxi concurrence

Les SUV de segment C ne manquent pas, en thermique comme en électrique. La gamme ne propose pas un multitude d’options isolées mais de nombreux packs à associer aux finitions.

Il faudra d’abord choisir entre les finitions Essential, Classic, Favoured ou JCW. Cette dernière est à ne pas confondre avec la John Cooper Works, qui apportera également le moteur essence de 300 ch. La JCW ne donnera que du style.

Le prix de base en E est de 37.150 € pour un Essential correctement équipé mais pas bien sexy. Notre version Favoured coûte 39.560 € auxquels il faut ajouter :

  • La peinture Smokey Green à 730 €
  • Le toit Silver à 190 €
  • Les jantes 19 » Kaleido Spoke à 960 €
  • Le pack L à 4.590 € (Navigation avec réalité augmentée, accès/démarrage sans clé, affichage tête haute, Parking Assistant Plus, phares full-LED, Driving Assistant plus, recharge par induction, chargeur embarqué de 22 kW, toit ouvrant panoramique, Hifi Kardon, siège avant et volant chauffants…) 

Soit un total de 46.030 € pour le modèle d’essai. A noter que Mini a baissé ses prix depuis le lancement pour rendre le Countryman plus compétitif.

A noter que la gamme de moteurs est très large : essence en 2 ou 4 roues motrices (170 / 218 ch), électrique aussi en 2 ou 4 roues motrices (204 / 313 ch), sportive John Cooper Works essence de 300 ch et même un Diesel de 163 ch !

Concernant la concurrence de notre Mini Countryman E, nous pouvons rester dans son pays natif : l’Allemagne.

D’humeur plus sérieuse, le Mercedes EQA est quasi de même longueur (4,46 m) mais avec un coffre nettement plus petit (340 dm3, 100 dm3 de moins) et pas forcément avec plus de place à l’arrière. La motorisation 250+ annonce 190 ch mais beaucoup plus d’autonomie avec 557 km homologués. S’il démarre à 46.950 €, il faudra compter à minima 55.000 € pour arriver à l’équipement du Countryman. La conduite sera placide mais l’intérieur est moderne avec un éclairage d’ambiance digne d’un club. l’écran tactile accuse le poids des ans mais fait le boulot.

L’Audi Q4 est à éliminer car il fait tout en plus : plus cher (46.990 € en base), plus grand (4,58 m) et plus puissant (285 ch).

Le cousin BMW iX1 aura des prestations dynamiques proches mais avec un intérieur 100% BMW. Un peu plus long (4,50 m) et avec un peu plus de coffre (490 dm3). L’iX1 eDrive20 démarre à 46.990 € avec strictement la même puissance mais il faudra compter au bas mot 10.000 € d’option pour un équipement équivalent.

Côté Français, il faut compter sur le Peugeot E3008, récemment sorti. Le style est à l’opposé du Countryman, tout en muscle et en angles. Idem pour l’intérieur, loin du minimalisme mais hyper technologique et qui en met plein la vue. Plus long de 10 cm, il offre un coffre plus grand (520 dm3) mais un deuxième rang plus étroit. Il n’est pas vraiment fun à mener avec un surpoids très perceptible et il faudra débourser 51.090 € pour des équipements équivalents et même plus, les phares matriciels étant de série sur le GT. Le moteur est à peine plus puissant (210 ch) mais la batterie est plus grande avec 73 kWh et une autonomie WLTP de 526 km. 

Véritable épouvantail sur le marché, le Tesla Model Y est le modèle électrique le plus vendu au monde en 2023 et 2024. Il se renouvèle pour 2025 avec encore plus de technologie et des trains roulants revus pour plus de confort. Champion d’habitabilité (il est nettement plus grand avec 4,79 m de long), il propose en outre deux coffre pour un total de 971 dm3. Plus « froid » dans son approche et nettement moins personnalisable, il faut compter 44.990 € avec une peinture blanc nacré et un intérieur noir, tous les équipements étant de série à part les aides à la conduite avancées.

Et si la vraie alternative venait de Suède ? En effet, le Volvo EX40 coche beaucoup de cases communes. Avec un style attrayant et un intérieur chaleureux, il est de même taille et avec un coffre quasi identique (410 dm3). Un peu plus puissant (238 ch) et propulsion, il annonce une autonomie équivalente avec 479 km. Il faudra compter 51.850 € pour un équipement équivalent à notre Mini Countryman.

Alors, est-ce que ce Mini Countryman E est une vraie Mini ?

Non au sens littéral du terme. Avec 4,43 mètres de long c’est une voiture familiale pratique et fonctionnelle avec laquelle on ne demande qu’à enchainer les kilomètres (et les recharges).

Oui au sens de l’esprit de marque. La voiture est fun, que ce soit en style ou en conduite. On apprécie la plastique extérieure, moins le plastique intérieur mais cela reste une voiture décalée et différente, avec ce petit truc en plus. Le Countryman E est aussi à l’aise en conduite douce que soutenue, même si dans ce dernier cas l’autonomie fondra comme neige au soleil.

Une Mini Cooper SE pour le quotidien et un Countryman pour le weekend avec les enfants ça aurait de la gueule, non ?

Les +Les –
Esprit MiniPlastiques intérieurs
ConduiteAutonomie moyenne
Habitabilité/ModularitéGamme complexe

Texte et photos : Romain
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